Restauration l Baromètre L'Hôtellerie /Coach Omnium
Alors que depuis plus d'un an
les restaurateurs du panel Coach Omnium/L'Hôtellerie ont tenu la dragée haute, on
assiste depuis peu à une baisse de régime. Au mois de mai, l'activité restauration a
été en petite forme. Et bien que le mois de juin n'ait pas failli à sa réputation de
festivité et de bonne humeur, dopant ainsi le nombre de couverts servis, à la fin de
l'été, le climat demeure maussade. Cette année, la saison estivale n'a pas permis aux
restaurateurs de rattraper la situation de flottement apparue avec les prémices des beaux
jours. Conséquence des premiers départs en congé, les repas d'affaires font cruellement
défaut à la profession, occasionnant une chute du nombre de couverts aux déjeuners. En
juin, la conjoncture est toujours aussi contrastée entre les services du midi et du soir
et cette tendance se confirme naturellement durant la pleine saison touristique.
Malheureusement, les dîners, qui continuent d'afficher un bon score (+ 15 % depuis
janvier 1998), ne parviennent pas à compenser la chute des déjeuners (- 10 %),
particulièrement sensible en juillet et en août. Ainsi, au cumul de janvier 1998 à
août 1999, le trafic s'essouffle avec un nombre de couverts servis toutes régions et
tous types de restaurants confondus de - 0,5 %. Si les touristes sont au rendez-vous, ils
ne sont pas aussi nombreux qu'en 1998. "L'arrivée des touristes étrangers n'a
pas suffi à compenser le départ de la clientèle affaires", regrette un
professionnel de la capitale. Par ailleurs, la météo, peu engageante à la fin du
printemps, n'est pas plus convaincante durant les mois d'été, hormis en juillet. Le
temps incertain en mai et juin n'a pas été permis aux services en terrasse de faire
leurs preuves. Et en juillet, la chaleur a été un handicap, surtout au déjeuner. "Malheureusement,
cette année, nous n'avons profité de l'euphorie d'aucun événement majeur",
soupire un restaurateur francilien. L'éclipse fut une aventure de trop courte durée pour
permettre aux établissements, même avantageusement placés, de tirer leur épingle du
jeu. En attendant, le prix moyen couvert continue de creuser l'écart avec une chute de
6,1 % sur 20 mois, quoique les vacanciers aient fait preuve de plus de générosité qu'à
l'ordinaire. Les restaurateurs du panel Coach Omnium/L'Hôtellerie s'accordent
presque tous pour dire que cette année, les touristes ont dépensé plus. Mais cela n'a
malheureusement pas été suffisant pour que l'addition renoue avec la croissance et
retrouve de vraies couleurs.
A. Vallée
L'HÔTELLERIE n° 2635 Supplément Économie 14 Octobre 1999