Centenaire de l'Ecole de Nancy
"Nous venons de vivre une période exceptionnelle pour nos établissements à Nancy et de grande banlieue", analyse Michel Bédu, président de la Fédération départementale de l'industrie hôtelière de Meurthe-et-Moselle après les manifestations liées au centenaire de l'Ecole de Nancy, qui ont duré trois mois, de mai à juillet. "On peut dire une seule chose : bravo ! Du jamais vu, avec un taux de remplissage de 85 à 100 %, alors que nous tournons habituellement à 60-65 % durant la même période. Pourtant, quand le projet a été mis en place par la mairie, les professionnels n'étaient pas persuadés du succès de l'opération. En fait, nous n'étions pas habitués à lier notre activité au développement de projets culturels de cette envergure. Nous nous sommes adaptés, et je peux dire aujourd'hui que nos professionnels ont découvert l'importance de ce phénomène." Près de 400 000 personnes sont venues découvrir les différentes expositions, un bonus inespéré pour les hôteliers-restaurateurs, même si les touristes accueillis n'ont pas tous consommés à un niveau égal. Un seul petit regret : la fermeture de ces expositions à la fin du mois de juillet. Le président départemental s'est félicité également de la manière dont l'opération a été menée, "les professionnels étant complètement associés, avec des réunions régulières avec l'office de tourisme de Nancy". Ainsi, des forfaits Hôtels plus visites des expositions ont été mis en place avec succès, et les ventes d'objets associés au centenaire de l'Ecole de Nancy ont été également réalisées dans les hôtels et restaurants de la ville. "C'est donc globalement une expérience très positive, qui donne envie de faire d'autres opérations du même type, en espérant le même succès."
Manque d'ambition touristique
Miche Bédu estime que ces fêtes du centenaire ont servi de déclic aux professionnels.
"Nous croyons maintenant aux vertus d'un tourisme culturel bien organisé. Nous
avons fait le bilan et avons tiré les enseignements de cette opération. Certains
hôteliers ont réalisé un fichier clients pour le cas où d'autres événements
culturels d'importance verraient le jour, et nous souhaitons surtout étudier la manière
d'optimiser et de faire fructifier les bons résultats de la manifestation. J'espère que
cela aura aidé à sensibiliser les hommes politiques sur l'importance du tourisme en
général. C'est quand même la première fois depuis longtemps que l'on arrive à vendre
Nancy et sa banlieue de cette manière. En matière de tourisme, la Meurthe-et-Moselle
souffre de nombreux a priori, et surtout d'un manque d'ambition touristique de ses
dirigeants politiques. D'ailleurs, le comité départemental du Tourisme de
Meurthe-et-Moselle licencie pour motif économique trois de ces sept salariés, dont le
directeur. C'est tout dire !" L'hôtellerie à Nancy fonctionne essentiellement
grâce à la position régionale de la cité ducale, ville d'affaires importante, mais,
souligne Michel Bédu, les hôtels sont vides dès le jeudi soir. Aussi alors que
l'ensemble des professionnels découvre l'intérêt de la mise en valeur du patrimoine
culturel, Michel Bédu espère que les retombées de l'opération ne s'arrêteront pas
brutalement, et que "l'essai sera transformé".
L'HÔTELLERIE n° 2636 21 Octobre 1999