Montpellier
Fréquentation en baisse, congrès moins nombreux que prévu, six mois après son lancement à grand renfort de publicité, l'opération Enjoy Montpellier n'a toujours pas convaincu les professionnels locaux.
C'est un premier bilan
mitigé que dressent les restaurateurs et les hôteliers de la capitale régionale à
propos d'Enjoy Montpellier, une opération initiée par le Corum, le palais des congrès
de la ville. Cette campagne promotionnelle prévue sur trois ans et qui vise à donner un
coup de pouce au tourisme d'affaires, semble avoir pour l'instant en grande partie
échoué dans ses objectifs. Car s'il est encore trop tôt pour parler de malaise, cette
fin d'année risque de faire apparaître une baisse de l'activité liée au tourisme
d'affaires. Jean-Luc de Bodisko, directeur du Sofitel Antigone et vice-président du GNC,
est le premier à tirer la sonnette d'alarme. "En comparaison avec l'exercice
précédent, mon établissement enregistre déjà une baisse des nuitées-salons de
l'ordre de 12 %, érosion qui se généralise pour la majorité des établissements du
cur de ville, atteignant parfois les 40 %. Sans parler des hôtels qui se situent en
périphérie qui n'ont jamais pu capter cette clientèle et pour lesquels l'impact de
l'opération s'avère nul", poursuit Jean-Luc de Bodisko.
A cette baisse significative de l'activité congrès s'ajoutent les difficultés liées à
la gestion d'un calendrier des manifestations jugé par trop "incohérent".
"Pourquoi organiser simultanément deux ou trois congrès. C'est vrai que pendant
ces périodes nous sommes remplis, mais dans les semaines suivantes plus rien ne se passe",
commente le responsable d'un hôtel haut de gamme indépendant du centre historique.
Autre grief soulevé à plusieurs reprises, les annulations de réservations de dernière
minute. "Nous sommes pressés par le Corum de conserver des chambres libres
jusqu'au dernier moment, souvent pour rien, ce qui est d'autant plus préjudiciable que
nous sommes obligés dans le même temps de refuser des demandes pour des longs séjours",
ne manque pas de soulever Jean-Luc de Bodisko.
Absence de concertation
C'est également sur l'absence de concertation et de communication que se portent les
attentes des hôteliers. Ces derniers souhaiteraient en effet une collaboration plus
étroite avec le Corum, le palais des congrès de Montpellier, et non pas une démarche
commerciale unilatérale de sa part. "De plus, lorsque nous interrogeons les
services du Corum sur le fait qu'ils ne rapportent pas assez de congressistes, nous nous
entendons répondre que c'est faute de capacités d'accueil suffisantes",
s'indigne enfin un directeur d'établissement qui, comme ses confrères, attend avec
perplexité l'évolution de cette opération. Seul point jugé positif par les
professionnels suite à la mise en place d'Enjoy Montpellier, la délivrance d'un
calendrier faisant état semestriellement des manifestations à venir, "calendrier
qui nous permet désormais d'anticiper sur la fréquentation potentielle", ajoute
en conclusion Jean-Luc de Bodisko.
L'HÔTELLERIE n° 2636 21 Octobre 1999