Rubrique animée par
Pascale Carbillet.
Exclusivement réservée aux établissements abonnés. pcarbillet@lhotellerie-restauration.fr
A la cinquantaine, je me suis retrouvée "sur le tas" après plus de 25
ans de bons et loyaux services dans la profession, le bar-restaurant que je gérais venant
d'être vendu. Pourtant, que de sacrifices consentis à ce métier, élevant seule les
enfants, travaillant la nuit dans un établissement ouvert 24 heures sur 24. Je n'ai pas
vu grandir mes enfants consacrant plus de temps au travail et à ce métier que j'aime,
sans jamais compter mes heures.
De part mon expérience, je suis polyvalente, je peux m'occuper autant de l'accueil que
de la caisse, du service que de la cuisine, et à l'occasion prendre les fonctions de
femme de chambre. A la vente de l'établissement, je me suis dit : tes collègues ne te
laisseront pas tomber ! Tu es connue dans la profession, une porte va finir par s'ouvrir.
Eh bien non ! Je crève de solitude, la clientèle me manque, le travail aussi, et
financièrement ce n'est pas la joie. Toujours seule, je suis pourtant disponible. Je peux
encore seconder, gérer, être caissière etc. Je connais bien mon travail, mais malgré
cela, rien. C'est le désert, personne ne me contacte quand je réponds à une annonce.
Pourtant, les gens de cinquante ans peuvent encore beaucoup donner dans notre métier.
(C.B. de Digne-les-Bains)
Je souhaiterais répondre à l'article "Ça va mieux en le disant" de B.B.
de Paris qui s'indignait, dans le n° 2628 de L'Hôtellerie du 26 août 1999, du
fait que les employeurs répondaient peu à ses courriers.
Je suis actuellement responsable d'un établissement de restauration collective dans
lequel j'emploie régulièrement des personnes sans qualification et sans diplômes. Mon
recrutement se fait donc en premier lieu grâce aux CV, et il est vrai que je ne réponds
pas à ceux qui ne retiennent pas mon attention. Les raisons en sont multiples.
Premièrement, nous n'appartenons pas à un groupe dans lequel une ou plusieurs
personnes ont pour charge unique le recrutement et disposent d'un budget pour y parvenir.
Nous sommes trois à nous occuper de cet établissement et le travail que nous avons ne
nous permet pas de nous en occuper comme il le faudrait.
Deuxièmement, notre budget est très serré et nous ne pouvons pas nous permettre une
dépense d'affranchissement conséquente.
Troisièmement, j'attire votre attention, et ce malgré ce que beaucoup de gens
croient, sur la qualité des CV que nous recevons : ils ne ressemblent à rien, beaucoup
d'informations manquent, ils sont sales pour ne pas dire qu'ils ressemblent plus à des
brouillons qu'à autre chose, ils regorgent de fautes d'orthographe et aucune photo n'est
jointe.
Je comprends votre position et votre point de vue lorsque vous dites que "les
employeurs ont besoin de vous et que c'est grâce à vous que les affaires fonctionnent",
mais que chacun y mette alors du sien : rédigez des curriculum vitæ propres, bien
présentés, soignez votre écriture et votre orthographe, et si vous désirez une
réponse de l'employeur, mettez toutes les chances de votre côté en joignant une
enveloppe affranchie à votre adresse.
F.C. de Paris
La convention collective des CHR du 30 avril 1997 a instauré le principe de jours
fériés en plus du 1er mai. Pour cette année, et ce jusqu'au 8 décembre 1999, les
salariés ont droit à deux jours fériés en plus du 1er mai. Mais tous les salariés ne
bénéficient pas automatiquement de ces jours fériés supplémentaires.
En effet, dans les établissements permanents, seuls les salariés ayant un an
d'ancienneté dans l'entreprise chez un même employeur ont droit à ces deux jours
fériés en plus du 1er mai.
Dans les établissements saisonniers, pour pouvoir bénéficier de jours fériés
supplémentaires, les salariés doivent avoir effectué deux saisons consécutives chez un
même employeur. En outre, le nombre de jours auxquels ils ont droit va dépendre de la
durée d'ouverture de l'établissement. Dans les établissements saisonniers dont
l'ouverture est inférieure à 4 mois, les salariés ne peuvent prétendre qu'à un seul
jour férié supplémentaire. Si la période d'ouverture est comprise entre 4 et 9 mois,
ils ont droit à 2 jours fériés en plus du 1er mai.
Nous rappelons à nos lecteurs que les principes institués par la convention collective
des CHR constituent des minima. Il est évident que si les salariés bénéficiaient
déjà d'autres jours fériés supplémentaires avant la mise en place de la convention
collective, cela constitue des avantages acquis, qu'ils doivent conserver.
Attention ! Les employeurs qui n'ont pas encore accordé les deux jours fériés
supplémentaires à leurs salariés doivent le faire avant le 8 décembre 1999,
c'est-à-dire qu'ils doivent donner soit le 1er ou le 11 novembre. C'est seulement dans le
cas où l'activité de l'établissement nécessite la présence du salarié les jours
fériés retenus que le salarié devra bénéficier d'une journée de compensation.
Depuis 1973, notre société a exploité dans les mêmes locaux l'activité de bar-brasserie-glacier. Dans ce cadre, nous avons toujours servi une restauration simple, chaude ou froide, demandant une préparation légère, sans aucune contestation, jusqu'à ce jour, de la part du propriétaire. Depuis la fin d'année 1998, nous avons confié notre affaire en location-gérance, pour un objet similaire, mais le locataire a augmenté le nombre de plats proposés à la carte. En outre, il a remplacé les tentes et bandeaux et rajouté la mention "restaurant". La propriétaire nous indique que cette activité n'entre pas dans l'objet prévu au bail et que le 31.12.2000, date de renouvellement de celui-ci, il conviendra déplafonner le loyer. Que recouvre exactement le terme brasserie, comparé à restaurant ? Quel peut être la limite d'un déplafonnement du loyer en pareille matière ? (L.G. de Port-Grimaud)
Le locataire d'un bail commercial est tenu de respecter l'activité prévue dans son
bail. Si le locataire souhaite modifier son activité soit partiellement (par exemple en
rajoutant un complément d'activité), soit totalement (en modifiant complètement son
activité), il doit alors demander l'autorisation à son propriétaire en utilisant la
procédure de déspécialisation.
Le locataire qui rajoute des activités connexes ou complémentaires à son activité
principale, sans demander l'autorisation préalable du propriétaire ou du tribunal, ne
respecte pas les obligations contractuelles du bail et le propriétaire est alors en droit
de demander la résiliation pure et simple du bail.
Le propriétaire peut ne pas utiliser cette solution extrême. Par contre, il va profiter
de cette déspécialisation pour demander le déplafonnement du loyer. Si ce rajout
d'activité entraîne une modification notable de la valeur locative, cela lui permettra
d'augmenter le loyer.
Dans votre cas, le bail prévoit une activité de brasserie, notion qui est très proche
de l'activité de restauration, la frontière entre les deux notions n'étant pas
évidente. L'activité de brasserie se caractérise par un service plus rapide et plus
allégé avec une cuisine simple. Service qui est possible à toute heure de la journée,
quand le restaurant propose des créneaux horaires. La carte est en règle générale plus
restreinte que celle d'un restaurant traditionnel (bien que de nombreux restaurant
adoptent aussi cette politique). Mais dans votre cas, le locataire a étendu la gamme de
produits proposés initialement par l'établissement et surtout il mentionne expressément
la notion de restaurant.
Votre propriétaire va donc utiliser ces arguments pour demander le déplafonnement du
loyer lors du renouvellement du bail. Déplafonnement qui lui permet de ne pas limiter
l'augmentation du loyer à l'évolution de l'indice du coût de la construction, mais de
se baser sur la valeur locative. Ce qui peut lui permettre d'obtenir une hausse de loyer
importante.
L'HÔTELLERIE n° 2637 Hebdo 28 Octobre 1999