L'Ifhor à Rennes
L'Institut de formation en hôtellerie-restauration de la CCI de Rennes rejoint à la fin du mois l'ambitieuse et nouvelle faculté des Métiers. A cette occasion, l'Ifhor devrait accentuer ses efforts en direction des élèves comme des professionnels.
Les murs du bureau de Luc Vivier étaient jusqu'à présent tapissés de plans, d'images virtuelles... représentant la faculté des métiers de Ker Lann. Ce grand projet (168 MF financés par la Région, le Département et l'Etat) a vu le jour cette année et ici, à l'instar du directeur de la formation, tout le monde était impatient. Directeur de la formation mais également des ressources humaines et financières de la CCI de Rennes, Luc Vivier veille donc entre autres, depuis 1997, au bon fonctionnement de l'Ifhor, l'Institut de formation en hôtellerie-restauration de la CCI, crée en 1974. "A la fin novembre, toutes les formations de la CCI déménagent sur cette faculté des métiers." Cette dernière, implantée sur le campus de Ker Lann, à quelques kilomètres de Rennes, accueille 2 600 apprentis pour la préparation à 32 métiers issus de 7 secteurs d'activité. "Les 600 élèves de l'Ifhor y trouvent bien évidement leur place." En rejoignant la faculté des métiers, l'Ifhor en a-t-il profité pour gonfler ses effectifs ? "Pas spécialement, rétorque Luc Vivier. Je ne crois pas à la quantité, ce n'est pas notre objectif. Nous préférons jouer sur la qualité de la formation et de nos relations avec les professionnels. Nous sommes nombreux à nous partager une classe d'âge qui, démographiquement, décroît. Pour nous, l'avenir passe par la valeur ajoutée pédagogique."
Jouer la carte de l'entreprise
Sur l'arrondissement de Rennes et plus généralement sur le département, les centres de
formation et les écoles sont en effet légion. L'Ifhor exploite la carte entreprise.
Assurant principalement des formations de niveau 4 et 5 (BEP, CAP), l'institut a réalisé
une enquête voici un an. "Elle montrait que ce qui attirait le plus les jeunes
chez nous c'était notre lien très fort avec le monde du travail, souligne le
directeur de l'Ifhor qui est en rapport avec 350 à 400 entreprises. Nous avons tissé
d'étroites relations avec le Syndicat hôtelier, le FAFIH, le Club des restaurateurs etc.
Lorsque nous ouvrons une nouvelle formation, elle correspond à un besoin des
professionnels." A l'image de la mention complémentaire sommellerie, cuisinier
en dessert de restaurant (formation continue), réceptionniste d'hôtel... l'Ifhor
souhaite également se donner une dimension européenne en travaillant avec des
établissements allemands, en effectuant des stages en Irlande etc.
"Nous avons institué depuis environ un an un statut de tuteur en entreprise. 230
tuteurs ont été formés dernièrement dont une soixantaine en hôtellerie-restauration."
Les professeurs de l'Ifhor sont également replongés régulièrement dans le monde de
l'entreprise. "C'est une évidence pour les professeurs de technique mais nous
avons exigé que cela le soit aussi pour tous les professeurs d'enseignement général,
se félicite Luc Vivier. C'est un apport pédagogique indispensable et cela contribue
à tisser des liens entre le monde de l'entreprise et celui de la formation."
Cet effort entamé par l'Ifhor afin de réunir ces deux mondes devrait trouver un nouvel
élan avec le déménagement à Ker Lann.
"Bien entendu, les locaux sont plus fonctionnels. Nous disposons de deux cuisines,
d'amphis, d'un restaurant pédagogique sur pilotis... et d'un restaurant modulaire."
Des outils performants pour les professionnels
Ce dernier équipement autorise une double formation en restauration traditionnelle et,
une nouveauté, en restauration rapide. Un amphi de démonstration d'une cinquantaine de
places permet de "faire venir des gens de renom. Nous voulons que ce lieu devienne
un centre de ressources pour les professionnels eux-mêmes". L'Institut de
formation de la CCI projette aussi de leur ouvrir les portes de la médiathèque de 650
m2. "Les professionnels y trouveront, comme les élèves, des sources
d'informations importantes via divers supports : presse, édition, multimédia... Il faut
que les professionnels s'approprient le lieu, qu'ils aient plaisir à y aller."
O. Marie
Image virtuelle de la faculté des métiers.
L'HÔTELLERIE n° 2638 Hebdo 4 Novembre 1999