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Lycée technique d'hôtellerie et de tourisme d'Occitanie

Un véritable pôle technologique de formation

Depuis septembre 1998, date de son déménagement sur le site de l'ex-Cartoucherie, à la périphérie de Toulouse, le lycée technique d'hôtellerie et de tourisme d'Occitanie s'impose plus que jamais comme le pôle technologique dans les métiers de l'hôtellerie et du tourisme de la région Midi-Pyrénées.

Sans aucun doute, Robert Canton, le charismatique proviseur du lycée toulousain, est fier et heureux : "Quand j'ai été nommé proviseur en 1995 et que j'ai découvert l'établissement alors installé dans le centre-ville, rue du Conservatoire, je me suis demandé comment les professeurs et les élèves pouvaient être autant mobilisés dans des locaux aussi vétustes. Avec le cadre et les moyens dont nous disposons aujourd'hui, je vous laisse imaginer la motivation !" Un proviseur heureux de disposer aujourd'hui d'un outil exceptionnel (115 MF ont été investis par le conseil régional pour construire et équiper les locaux sur 13 000 m2) afin de pouvoir proposer ce qu'il y a de mieux à ses élèves, 660 élèves en formation initiale cette année contre 600 l'année dernière.


"Je pars du principe que plus l'on grimpe dans la hiérarchie, plus on a de chances de s'adapter voire de se reconvertir", déclare Robert Canton.

Parcours individualisés
Créer des passerelles, permettre à chaque élève de poursuivre ses études, autrement dit, tirer tout le dispositif vers le haut, telle est la philosophie de la maison. Car Robert Canton fait partie de ces hommes qui pensent que plus le bagage scolaire est élevé, meilleures sont les chances de trouver un emploi, de s'adapter à toutes les situations mais aussi de se reconvertir si nécessaire. L'organigramme des formations illustre parfaitement ce souci : que l'on entre après une troisième, une seconde ou avec un BAC quel qu'il soit, des passerelles sont jetées pour passer d'un BEP à un BAC Techno puis à un BTS et poursuivre jusqu'à l'université (un choix que font des BTS). L'établissement propose trois formations complémentaires d'initiative locale : gouvernante d'hôtel, chef de rang (en partenariat avec le groupe Accor) et un BAC Pro restauration appelé BAC "turbo" après un BAC Techno hôtellerie et dont les stages sont effectués pour la plupart chez les étoilés Michelin. Une formation complémentaire de pâtissier (ou un CAP) devrait bientôt voir le jour.
Autre spécificité du lycée, une mise à niveau d'un an pour ceux qui, après un BAC Général, souhaitent rebondir sur le BTS Hôtellerie.
"Grâce à nos nouveaux locaux, nous pouvons réellement travailler en symbiose avec tous nos partenaires", explique Robert Canton. Ainsi le lycée abrite l'antenne de l'IUFM, dont les élèves, futurs enseignants dans les écoles d'hôtellerie et de tourisme, viennent ici pour effectuer leurs travaux pratiques en semaine. Le week-end, ils assurent également le service dans l'hôtel d'application.
Le lycée est encore une antenne du Greta et accueille à ce titre des étudiants étrangers, 80 élèves en BTS international de toutes les nationalités : Libanais, Espagnols, originaires d'Afrique du Nord, Chinois, Roumains. "Ce brassage est vraiment très enrichissant pour nos élèves", indique Robert Canton qui prône au sein de l'établissement cette ouverture vers l'international, jugée si incontournable qu'elle a suscité des jumelages avec des écoles à l'étranger : un lycée à Birmingham, à Madrid, à Barcelone et bientôt en Allemagne.
Et puis, pour les élèves désirant poursuivre après le BTS, le lycée travaille en partenariat depuis l'an dernier avec l'université et le CETIA (Centre d'études et de tourisme de l'industrie et d'accueil). Cette coopération permet aux élèves de BTS Tourisme de poursuivre vers le GIN (diplôme de guide interprète national) et aux BTS hôtellerie vers une licence d'enseignant ou de consultant.
Si l'on mesure l'attractivité d'un établissement au nombre de candidats désireux d'y entrer, le lycée se situe sur la plus haute marche : 700 dossiers en BTS Tourisme, 400 dossiers en BTS Hôtellerie. La sélection est rigoureuse mais privilégie l'origine des candidats. "Nous sommes avant tout un établissement au service des jeunes de la région, explique le proviseur. Nous privilégions le recrutement dans l'académie et bien sûr la motivation du candidat."

Des résultats à la hauteur
Malgré une rentrée 98 quelque peu mouvementée en raison du déménagement, les résultats en juin dernier se révèlent très bons : 93 % au BEP et 96 % au CAP Hôtellerie, soit deux points de mieux qu'en 1998 pour chacun de ces deux diplômes ; 92 % pour le BAC Pro contre 75 % en 1998 ; 90 % en BTN Hôtellerie ; 95 % en BTS Tourisme et Loisirs (avec 23 admis sur 24), et 31 admis sur 34 en BTS Hôtellerie-Restauration option B ; seule l'option A, avec un résultat de 84 %, s'avère moins bon que le cru précédent. Difficile d'être parfait !
B. Ducasse


L'hôtel d'application, ouvert le week-end, abrite 20 chambres 3 étoiles.


Le lycée est ouvert depuis la rentrée 1998.

Une expérience inoubliable

Une cinquantaine d'élèves du lycée ont participé en juin dernier au sommet franco-allemand qui se tenait dans leur ville. Jacques Chirac les a félicités.
L'œil malicieux, Robert Canton, le proviseur, explique : "Il faut avoir confiance en ses élèves pour les envoyer servir un président de la République, un chancelier allemand et un grand nombre de ministres. Mais nous n'avions pas de craintes. Nous savions qu'ils allaient s'en sortir." Ce n'était pas un exercice de fin d'année mais une question d'honneur et de prestige républicains, avec au menu (signé Dominique Toulousy) 13 tables de 10 gouvernants à servir. Seul critère de la présidence : "Envoyez-nous autant de filles que de garçons."
Les lycéens mobilisés, au nombre de 50, ont été mis en condition par l'intendant et deux maîtres d'hôtel de l'Elysée. Les répétitions ont duré deux heures. "Le Grand service à la française, on en connaissait un peu la théorie, qu'on nous apprend au lycée, mais on n'était jamais passé aux travaux pratiques. Alors on a bien répété avant le repas, jusqu'à ce que ce soit parfait", explique un élève. "C'est impressionnant de servir des chefs d'Etat. On a le tract mais il faut le surmonter", rapporte un autre élève.
Pour Robert Canton, des journées comme celle-ci enrichissent fortement l'enseignement dispensé au lycée et contribuent à en souder la communauté. "Les élèves ont été introduits au plus haut niveau de la société, et ce n'est pas dans un autre secteur professionnel qu'ils auraient pu l'être. C'est une chance autant pour eux que pour l'établissement. Nous ne perdons pas de vue que l'appartenance des élèves au lycée doit être un atout pour leur insertion professionnelle. Nous avons d'ailleurs l'intention de multiplier les occasions et les opérations de prestige afin de promouvoir le savoir-faire de nos jeunes, ainsi que celui de la gastronomie française, que le monde nous envie."
A cet égard, le lycée vient de signer un accord de partenariat avec la Chine pour accueillir 24 élèves en BAC Pro et 48 élèves en BTS au cours de cette année scolaire.

 

L'étoffe des héros

On savait certains hommes politiques plus forts en paroles et promesses qu'en actes véritables. On connaissait l'inextinguible propension de quelques-uns à la langue de bois et aux affirmations sans preuves, voire leur culte immodéré de la démagogie.
Mais certains d'entre eux se signalent encore par leur courage face à l'événement. En revanche, d'autres n'ont guère l'étoffe des héros (ce qu'on ne leur demande pas d'être), voire le minimum de force de caractère de la part d'un élu du peuple. Or, tout se perd. Il y a quelques jours, le président du conseil régional de Midi-Pyrénées a purement et simplement annulé l'inauguration du nouveau lycée hôtelier de Toulouse, avertissant élégamment le proviseur de cette valeureuse décision la veille de l'événement à 19 h 30 ! La raison de ce revirement : la manifestation des lycéens prévue le même jour dans le centre de la Ville Rose... à 8 kilomètres de là. Ou bien Monsieur le président régional a surestimé largement la détermination de la minorité d'agitateurs que le ministre de l'Education nationale a promptement renvoyée à ses chères études, ou bien il préfère céder aux supposées pressions d'intérêts catégoriels. Dans les deux hypothèses, l'attitude du premier personnage de la région, appuyée dit-on par le recteur de l'académie de Toulouse, a été perçue comme un geste de mépris à l'égard de tous ceux qui ont œuvré à la réussite de cette manifestation, les professeurs, les élèves et les dirigeants du lycée hôtelier de Toulouse qui méritaient davantage de considération.
Faire fi du travail de toute une équipe pour complaire à une minorité qui n'en demandait pas tant, c'est exprimer son mépris à l'égard d'un métier, c'est traiter avec désinvolture des hommes, des femmes et des jeunes prêts à accueillir avec chaleur des hôtes de marque.
Il ne se passe pas de semaine sans que les plus hautes instances de l'Etat, à commencer par le président de la République et le Premier ministre, n'affirment leur volonté de promouvoir l'enseignement professionnel, en vantant les vertus et mérites. Peut-être le message n'arrive-t-il pas jusqu'à Toulouse ? A moins qu'ils ne se déplacent en personne pour une authentique inauguration. Le lycée hôtelier de la capitale de Midi-Pyrénées l'aurait mérité.
L. H.


L'HÔTELLERIE n° 2638 Hebdo 4 Novembre 1999

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