Lycée technique d'hôtellerie et de tourisme d'Occitanie
Sans aucun doute, Robert Canton, le charismatique proviseur du lycée toulousain, est fier et heureux : "Quand j'ai été nommé proviseur en 1995 et que j'ai découvert l'établissement alors installé dans le centre-ville, rue du Conservatoire, je me suis demandé comment les professeurs et les élèves pouvaient être autant mobilisés dans des locaux aussi vétustes. Avec le cadre et les moyens dont nous disposons aujourd'hui, je vous laisse imaginer la motivation !" Un proviseur heureux de disposer aujourd'hui d'un outil exceptionnel (115 MF ont été investis par le conseil régional pour construire et équiper les locaux sur 13 000 m2) afin de pouvoir proposer ce qu'il y a de mieux à ses élèves, 660 élèves en formation initiale cette année contre 600 l'année dernière.
"Je pars du principe que plus l'on grimpe dans la hiérarchie, plus on a
de chances de s'adapter voire de se reconvertir", déclare Robert Canton.
Parcours individualisés
Créer des passerelles, permettre à chaque élève de poursuivre ses études, autrement
dit, tirer tout le dispositif vers le haut, telle est la philosophie de la maison. Car
Robert Canton fait partie de ces hommes qui pensent que plus le bagage scolaire est
élevé, meilleures sont les chances de trouver un emploi, de s'adapter à toutes les
situations mais aussi de se reconvertir si nécessaire. L'organigramme des formations
illustre parfaitement ce souci : que l'on entre après une troisième, une seconde ou avec
un BAC quel qu'il soit, des passerelles sont jetées pour passer d'un BEP à un BAC Techno
puis à un BTS et poursuivre jusqu'à l'université (un choix que font des BTS).
L'établissement propose trois formations complémentaires d'initiative locale :
gouvernante d'hôtel, chef de rang (en partenariat avec le groupe Accor) et un BAC Pro
restauration appelé BAC "turbo" après un BAC Techno hôtellerie et dont les
stages sont effectués pour la plupart chez les étoilés Michelin. Une formation
complémentaire de pâtissier (ou un CAP) devrait bientôt voir le jour.
Autre spécificité du lycée, une mise à niveau d'un an pour ceux qui, après un BAC
Général, souhaitent rebondir sur le BTS Hôtellerie.
"Grâce à nos nouveaux locaux, nous pouvons réellement travailler en symbiose
avec tous nos partenaires", explique Robert Canton. Ainsi le lycée abrite
l'antenne de l'IUFM, dont les élèves, futurs enseignants dans les écoles d'hôtellerie
et de tourisme, viennent ici pour effectuer leurs travaux pratiques en semaine. Le
week-end, ils assurent également le service dans l'hôtel d'application.
Le lycée est encore une antenne du Greta et accueille à ce titre des étudiants
étrangers, 80 élèves en BTS international de toutes les nationalités : Libanais,
Espagnols, originaires d'Afrique du Nord, Chinois, Roumains. "Ce brassage est
vraiment très enrichissant pour nos élèves", indique Robert Canton qui prône
au sein de l'établissement cette ouverture vers l'international, jugée si incontournable
qu'elle a suscité des jumelages avec des écoles à l'étranger : un lycée à
Birmingham, à Madrid, à Barcelone et bientôt en Allemagne.
Et puis, pour les élèves désirant poursuivre après le BTS, le lycée travaille en
partenariat depuis l'an dernier avec l'université et le CETIA (Centre d'études et de
tourisme de l'industrie et d'accueil). Cette coopération permet aux élèves de BTS
Tourisme de poursuivre vers le GIN (diplôme de guide interprète national) et aux BTS
hôtellerie vers une licence d'enseignant ou de consultant.
Si l'on mesure l'attractivité d'un établissement au nombre de candidats désireux d'y
entrer, le lycée se situe sur la plus haute marche : 700 dossiers en BTS Tourisme, 400
dossiers en BTS Hôtellerie. La sélection est rigoureuse mais privilégie l'origine des
candidats. "Nous sommes avant tout un établissement au service des jeunes de la
région, explique le proviseur. Nous privilégions le recrutement dans l'académie et bien
sûr la motivation du candidat."
Des résultats à la hauteur
Malgré une rentrée 98 quelque peu mouvementée en raison du déménagement, les
résultats en juin dernier se révèlent très bons : 93 % au BEP et 96 % au CAP
Hôtellerie, soit deux points de mieux qu'en 1998 pour chacun de ces deux diplômes ; 92 %
pour le BAC Pro contre 75 % en 1998 ; 90 % en BTN Hôtellerie ; 95 % en BTS Tourisme et
Loisirs (avec 23 admis sur 24), et 31 admis sur 34 en BTS Hôtellerie-Restauration option
B ; seule l'option A, avec un résultat de 84 %, s'avère moins bon que le cru
précédent. Difficile d'être parfait !
B. Ducasse
L'hôtel d'application, ouvert le week-end, abrite 20 chambres 3 étoiles.
Le lycée est ouvert depuis la rentrée 1998.
Une expérience inoubliableUne cinquantaine d'élèves du lycée ont participé en juin dernier au sommet
franco-allemand qui se tenait dans leur ville. Jacques Chirac les a félicités. |
L'étoffe des hérosOn savait certains hommes politiques plus forts en paroles et promesses qu'en actes
véritables. On connaissait l'inextinguible propension de quelques-uns à la langue de
bois et aux affirmations sans preuves, voire leur culte immodéré de la démagogie. |
L'HÔTELLERIE n° 2638 Hebdo 4 Novembre 1999