Convention d'affaires
Soixante-seize professionnels du tourisme du Massif central, avec une forte majorité d'hôteliers-restaurateurs, ont reçu environ quatre-vingts tour-opérateurs d'Europe, mais aussi du Canada ou des Etats-Unis. Plus de 1 500 rendez-vous ont été fixés pendant les deux jours du workshop (convention d'affaires) de Saint-Flour (Cantal), début octobre, soit entre dix et quinze par participant. Tous sont bien conscients que les retombées ne se feront pas avant 2001, voire 2002. "Les tour-opérateurs font leurs courses ; ils travaillent pour leurs programmations futures, dans deux ou trois ans", souligne Sandrine Mairal. Commerciale pour "Pays d'Ambert, l'Auvergne côté Forez", une association de cinq hôteliers décidés à se battre pour se vendre, elle participe pour la deuxième fois à ce type d'événement. "Il y a deux avantages importants. Nous traitons avec des professionnels a priori intéressés par l'Auvergne." "Il faut toujours avancer", soutient Jean-Pierre Rabanet, la Rose des Vents à Volvic (Puy-de-Dôme). "Cela représente un gros travail pour mettre au point des produits clés en main, ajoute Bénédicte, sa fille. Mais c'est stimulant." "Nous avons besoin de trouver d'autres débouchés, d'autres contacts", annonce Eric Bouyssou. Il vient de reprendre l'affaire familiale, le Bel Horizon à Vic-sur-Cère (Cantal). "Nous avons déjà une petite clientèle d'étrangers qui apprécie notre région ; il faut donc la développer." "C'est un travail à long terme, avec d'éventuelles retombées dans deux ou trois ans", précise son épouse, Doris.
Elargir la saison
"Nous restons optimistes en découvrant le potentiel existant hors des frontières
et en sachant que nous possédons un outil de travail d'un bon niveau", ajoute
Eric Bouyssou. "Nous cherchons à élargir la saison", expliquent Patrick
et Jacqueline Douzelet. Ils dirigent un des trois hôtels "Découverte" d'André
Marcon (deux en Haute-Loire et un dans le Jura). "Nous souhaitons aussi
développer la clientèle vers des pays qui nous connaissent peu, comme la Belgique."
Point positif de la convention d'affaires, "nous allons mettre en place un nouveau
produit. Traditionnellement axés sur la randonnée et le ski de fond, nous proposerons
très bientôt des séjours "découverte et nature" spécialement pensés
pour les gens qui ne veulent ou ne peuvent pas marcher", ajoutent-ils. D'autres
exposants sont plus mitigés. "Ce n'est pas une clientèle pour nous",
reconnaît pour sa part Gilbert Pasquier, un peu déçu. Le gérant de l'Hostellerie du
Château de Salles, près d'Aurillac, établissement en trois étoiles explique : "Ils
recherchent plutôt des gîtes, donc des prix bas. De la randonnée, alors que nous
proposons du golf..." Une convention d'affaires ne s'improvise pas. "La
plupart des participants ont suivi une formation : comment travailler avec un
tour-opérateur, les commissions, les produits, etc.", explique Marie-Pierre
Lours, attachée hôtellerie à la chambre de commerce et d'industrie d'Aurillac.
Des micro-marchés
Depuis la première manifestation de ce type, organisée en 1992, les progrès sont nets
pour le nombre de participants et de retombées. "L'idée de départ : vendre le
Massif central à l'étranger ; il permet d'avoir quelque chose d'équivalent en taille
aux länder allemands ou aux provincias espagnoles", a précisé André Marcon,
président de la CCI du Puy-en-Velay et de l'UCCIMAC (Union des chambres de commerce et
d'industrie du Massif central), lors d'une conférence de presse. "Tous les
tour-opérateurs que nous recevons sont des petites entreprises, spécialisées dans les
"niches" touristiques, des micro-marchés." En plus, le projet
Vulcania intéresse les professionnels étrangers. Ils l'ont visité avant de se rendre à
Saint-Flour et ils pourront faire le lien entre le Centre européen de volcanisme et les
possibilités d'hébergement et d'activités proposées dans les environs immédiats.
Enfin, pour la première fois, des tour-opérateurs sont venus des pays de l'Est, Pologne
et Hongrie, en plus des provenances habituelles : Allemagne, Belgique, Espagne, Italie,
Pays-Bas, Canada, Etats-Unis, Norvège, Suède, Finlande, Suisse, etc.
P. Boyer
Sandrine Mairal, commerciale de "Pays d'Ambert, l'Auvergne côté
Forez", association de cinq hôteliers : "C'est passionnant car nous sommes
en contact avec des personnes intéressées par l'Auvergne."
L'HÔTELLERIE n° 2638 Hebdo 4 Novembre 1999