Saint-Martin-Vésubie
A 975 m d'altitude et à 66 km à peine du littoral méditerranéen, Saint-Martin possède toutes les qualités pour séduire un public varié : lieu de convalescence et de vacances idéales, même pour les personnes âgées et les enfants en bas âge, au pied de sommets réputés et de l'un des plus beaux parcs nationaux européens. Depuis plusieurs années, ce village de 1 156 habitants permanents voit sa population augmenter de près de 10 000 personnes à la belle saison. Répertorié dans le guide Gallimard de La Route des Alpes (de Menton à Thonon-les-Bains), également sur le passage de la Transvésubienne, Saint-Martin attire un nombre croissant d'étrangers (des Américains reçus pour la première fois à l'office de tourisme) et surtout de cyclistes. "Même lorsque l'office de tourisme accuse une baisse, l'hôtellerie déclare complet", précise Chantal Blanc, une Lorraine, responsable de l'office de tourisme depuis 1990. Avec trois hôtels ** Logis de France, les gastronomes sont aussi au rendez-vous. L'enseigne de La Châtaigneraie a déjà donné des cours de cuisine à des Belges et des Hollandais. "En ce qui concerne la restauration haut de gamme, ce sont surtout les gens du littoral qui nous font travailler, précise Patrick Prévoteau, restaurateur. Des Monégasques, Cannois et Niçois, qui possèdent généralement ici une maison secondaire ."
Ne pas risquer d'investissements aléatoires
"Nos visiteurs viennent de milieux et de lieux de plus en plus variés,
reprend Chantal Blanc. Il ne s'agit pas de les faire venir et ensuite de leur refuser
l'hébergement." Selon la majorité des commerçants cependant, "cette
fréquentation se résume trop souvent à un passage d'une journée, à un pique-nique
apporté avec soi ou à un sandwich en terrasse !". Philippe Carles de
Caudemberg, qui tient le magasin de souvenirs et cartes postales à côté de l'office de
tourisme, et Paule Robéri, directrice de la Bonne Auberge s'accordent à dire que "même
si les personnes âgées restent davantage, la tendance est de plus en plus aux séjours
de courte durée". Philippe Carles de Caudemberg a diversifié son activité en
dix ans d'exercice, afin de tenir le cap été comme hiver. "Monter d'autres
hôtels pour honorer une clientèle aussi saisonnière me paraît bien hasardeux",
ajoute Paule Robéri. Chantal Blanc le reconnaît aussi : "Si la location et
l'accueil en gîtes y gagnaient en qualité, nous tiendrions peut-être la solution
d'avenir. Trop de vacanciers se déclarent insatisfaits, et pourtant, nous savons que
seulement une faible proportion vient se plaindre." La directrice qualifie
d'insalubre plus de 10 % de cette catégorie. "Nos hôteliers se distinguent par
la qualité de leurs prestations, tandis que trop de loueurs profitent de cette
notoriété sans faire d'efforts. Il est temps d'y remédier. Les bons payent pour les
autres." Aider les privés à proposer des locations de qualité - à la
réfection et aussi à la construction - fait d'ailleurs partie du programme de plusieurs
élus de la vallée, dont Christian Estrosi, l'ancien champion de moto devenu député de
la 5e circonscription et conseiller régional.
Capacité en chiffresHébergement : Restauration : |
L'HÔTELLERIE n° 2639 Hebdo 11 Novembre 1999