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Les Sables-d'Olonne

Le Casino de la Plage repris par Accor

Georges Siboun a signé le 21 octobre la cession de la SA Casino de la Plage à Accor Casinos. Il était à la tête de cet établissement depuis 1966. Avec cette acquisition, le groupe Accor accentue sa présence dans la station balnéaire et devient le seul maître à bord aux Atlantes.

Le compromis de cession a été signé à la veille du bouclage du bilan 1999 dont les comptes sont arrêtés fin octobre, sur la base de 28,50 MF de chiffre d'affaires environ, dont un produit de 26 MF sur les jeux, essentiellement grâce aux machines à sous. En revanche le montant de la transaction n'a pas été éventé.
Georges Siboun va donc tirer sa révérence d'ici la fin de l'année. En vendant ses parts (il en détenait 99 %) de la SA Casino de la Plage, il se retire des jeux. Dans moins de deux mois - le temps imparti à la police des jeux du ministère de l'Intérieur pour agréer le nouveau concessionnaire - il quittera la place. Approchant les 70 ans, Georges Siboun savait "l'échéance inéluctable". Elle avait beau être prévue, il ne la ressent pas moins "brutalement".
Il était démarché depuis 1995. Cette année-là, le Casino de la Plage déménageait de façon provisoire, pour près de trois ans, dans un quartier éloigné de son site originel. Il quittait ainsi le site d'un premier casino type Eiffel ravagé en son temps par la guerre pour rejoindre le bord de mer. Ce site, c'est aujourd'hui le site des Atlantes, où le Casino de la Plage a retrouvé ses quartiers au printemps 1998. L'établissement de jeux est plus exigu que par le passé, avec une façade sur rue plutôt monotone.

Création d'une SA en 1995
C'est également en 1995 que Georges Siboun a dû créer la SA Casino de la Plage, et se soumettre à la règle de l'appel d'offres (obligation de la loi Sapin) pour solliciter une nouvelle concession auprès de la mairie. Pour la première fois, il ne se voyait pas renouveler de gré à gré son bail de neuf ans - bail en nom propre - habitude qui avait été prise depuis le début, en 1966.
Jusqu'alors, le concessionnaire n'avait eu qu'à gérer pour la ville un outil existant ; en 1995 il lui fallait cette fois investir lourdement.
Pour la première fois, Georges Siboun avait un concurrent s'avançant sur son carré. La famille Hoffmann, concessionnaire du Casino des Sports, se mettait sur son chemin tout en se préparant à rénover son propre établissement pour en faire l'actuel Casino des Pins. A l'heure du choix, les élus locaux furent partagés : certains militaient pour un seul concessionnaire sur les deux établissements de jeux de la station touristique, les autres au contraire voulaient maintenir la dualité existante.
En 1995, Georges Siboun, finalement reconduit, s'engageait à aménager à ses frais "les quatre murs bruts de décoffrage" que la ville allait lui louer (500 000 F par an) aux Atlantes.

Une bonne mise pour l'avenir
"J'ai investi 15 MF, j'ai passé des nuits entières à faire des plans pour pouvoir tout faire entrer au centimètre près." Les surfaces imparties au jeu sont plus restreintes que par le passé. Il y a quand même placé les différentes salles de jeux obligatoires, le restaurant tout aussi obligatoire (126 couverts à plein) et bien sûr 80 machines à sous qui sont la garantie de la prospérité de cet établissement qui emploie à l'année 40 salariés (effectif augmenté d'une demi-douzaine lors de la saison estivale).
La vente à Accor n'entraînera pas de conséquences sociales fâcheuses. Le vendeur est même convaincu que ce sera une chance d'évolution professionnelle pour les employés. "Certains auront sans doute des possibilités de promotion", allusion directe aux plans de carrière éventuels dans un groupe nouveau dans le métier des jeux mais en rapide expansion et plein d'ambition.
Et Georges Siboun de reconnaître que son "enfant lui échappe pour un avenir plus florissant que celui qu'il aurait pu lui donner".

Mailler l'Europe
Ce groupe compte désormais près d'une quinzaine d'établissements : le Rhul à Nice (troisième casino de France), Dinant en Belgique, Besançon, Cassis, Saint-Raphaël, Mandelieu, Chamonix, Perros-Guirec, Bénodet, etc. Et alors que la moitié des quelque 160 casinos en France appartient à des indépendants, Nicolas Ricat annonce la couleur des ambitions d'Accor : "On est attentif à toutes les opportunités, et notre objectif est européen." Georges Siboun pourrait témoigner combien Accor le pressait de signer depuis des mois, et encore combien il a été démarché par tous les autres groupes : Barrière, Partouche, Emeraude, etc. Il côtoyait les uns et les autres dans les réunions professionnelles, membre du Syndicat des casinos de petite et moyenne tailles de France, il y était le "délégué des casinos de France". Il connaissait personnellement ceux qui ont traité avec lui la vente à Accor.

Les cartes d'Accor
Au plan strictement local, Accor, déjà présent aux Sables-d'Olonne depuis dix ans avec l'ouverture de l'institut de thalassothérapie couplé à un hôtel Mercure de cent chambres, renforce ses positions. Il maîtrise désormais tout le fonctionnement commercial du centre des Atlantes dont la gestion lui avait été confiée fin 97, avant même la fin du chantier. Accor était le seul candidat en lice par le truchement de sa société Atria et ne s'était engagé qu'avec l'assurance d'une participation financière conséquente de la collectivité en cas de déficit d'exploitation. C'est aussi à une société d'Accor qu'a été confié le parking souterrain des Atlantes. Avec la fonction Casino entre ses mains, on s'attend à une circulation plus harmonieuse à l'intérieur du bâtiment unique. Jusqu'à présent, le casino et le centre des congrès possédaient chacun son entrée. Ce qui signifie qu'un congressiste ou un spectateur venu à un concert doit d'abord sortir dehors et faire quelques pas dans la rue avant de trouver la porte du hall du casino s'il lui vient l'envie d'aller boire un verre ou de jouer quelques pièces. Il y a bien pourtant une porte de communication intérieure, mais jusqu'à présent elle fait plus fonction de frontière que de passerelle. Cela ne devrait plus durer. Nicolas Ricat explique en effet : "Il y aura des synergies à créer entre les structures, on ne manquera pas de le faire."
H. Front


Georges Siboun va tirer sa révérence d'ici la fin de l'année après avoir vendu ses parts de la SA Casino de la Plage.


L'HÔTELLERIE n° 2639 Hebdo 11 Novembre 1999

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