Baromètre mensuel Pannell Kerr Forster Consulting France
Beaucoup d'enfants et
d'adolescents n'apprécient guère le mois de septembre parce qu'il rime avec école,
cartable et devoirs. En revanche, la rentrée des classes satisfait évidemment davantage
les professionnels de l'hôtellerie française. A l'exception des saisonniers, cette
période correspond en effet à la reprise des affaires. Et sur ce point, les choses
semblent s'être plutôt bien déroulées cette année. Selon le baromètre mensuel de
Pannell Kerr Forster Consulting France (PKF), établi à partir d'un échantillon stable
représentatif d'hôtels classés du 2 au 4 étoiles luxe, portant sur quelque 30 000
chambres, la rentrée 1999 a même débuté sur les chapeaux de roues.
Reste que le cabinet spécialisé note des niveaux d'activité différents suivant les
régions et les catégories observées. A commencer par l'hôtellerie haut de gamme
parisienne. Ce segment a effectivement enregistré une légère baisse de sa
fréquentation au cours de la première semaine perdant au final 1,5 % d'occupation (7,2 %
pour le First Class). Un fléchissement du taux de remplissage dû en grande partie aux
reports de séminaires de l'an passé sur les mois de mai et septembre - repoussés par la
Coupe du Monde - qui n'empêche pas les établissements haut de gamme de la capitale de
garder la forme avec un TO moyen de 88 %.
Ce d'autant plus d'ailleurs que leurs prix moyens chambre ont, eux, connu une forte
augmentation en septembre dernier. La recette moyenne par chambre a en effet globalement
grimpé de 3 % pour atteindre 1 486 francs contre 1 443 francs un an auparavant.
Moins de tarifs négociés
Cette excellente tenue des prix sur le mois de septembre 1999 s'explique pour différentes
raisons. D'une part grâce à la bonne segmentation de la clientèle. Au cours du mois de
septembre, les hôtels parisiens haut de gamme ont ainsi bénéficié de la présence
importante de touristes américains (dollar élevé) tandis que la clientèle asiatique a
séjourné dans des unités de catégories inférieures. D'autre part, les rénovations
engagées dans de nombreux hôtels parisiens ont eu des répercussions sensibles sur les
prix moyens.
Le constat s'avère quasiment identique pour le segment moyenne gamme de la capitale.
Toutes les catégories (3 étoiles supérieur, 3 étoiles standard et 2 étoiles) ont vu
leur taux d'occupation régresser (- 3,8 %) à 89,6 %. Avec une palme d'or aux moins bons
scores pour les
3 étoiles standard dont le taux de remplissage a chuté de 5,5 %. Par contre, l'ensemble
de ces établissements a constaté de fortes progressions concernant les prix moyens. A
tel point que la recette moyenne chambre de l'hôtellerie trois étoiles de la capitale a
bondi de 10,2 % à 680 francs contre 617 francs douze mois avant. Quant à celle des deux
étoiles, elle s'est stabilisée à 546 francs (+ 9 %).
A première vue, il semble donc que l'augmentation des tarifs survenue durant la Coupe du
Monde de Football associée à un fléchissement des tarifs négociés, ait eu des
conséquences positives sur le niveau des prix moyens chambre. PKF Consulting France
indique d'ailleurs une progression spectaculaire en Ile-de-France.
Le phénomène apparaît néanmoins plus modéré en province. Avec le beau temps, les
touristes ont très souvent prolongé leur séjour. Résultat : les taux d'occupation sont
à la hausse. Celui des 4 étoiles a grimpé de 1,8 % tandis que les 2 étoiles
affichaient + 2,4 %. Du côté des 3 étoiles, la fréquentation a stagné (- 0,3 %).
Concernant les prix moyens, le baromètre de PKF Consulting France estime que les
performances enregistrées sont plus qu'encourageantes puisque la RMC des 3 étoiles en
province a crû de 7,7 %, celle des 4 étoiles de 7,2 % et celle, enfin, des 2 étoiles de
5,2 %.
Et nos voisins européens...
En clair, l'hôtellerie française a de quoi être satisfaite au terme des trois premiers
trimestres 1999. Les données cumulées à fin septembre sont effectivement bonnes tant
pour la province que la région parisienne. A titre d'exemple, le revenu par chambre
disponible (RevPar) s'est amélioré de 6,2 % pour le 4 étoiles, 4,6 % pour le 3 étoiles
et 6,6 % pour le 2 étoiles en province. Dans la capitale, c'est le moyen de gamme qui a
le mieux réussi à améliorer ses performances cumulées.
Parallèlement à l'Hexagone, la tendance s'avère en Angleterre (hors Londres) nettement
moins encourageante sur ces neuf premiers mois de l'année. En témoigne une légère
baisse de la fréquentation dans le pays
(- 0,8 %), qui malgré une hausse du prix moyen chambre, a lourdement pesé sur le RevPar
(- 0,6 %). Outre-Rhin en revanche, la situation apparaît bien meilleure. Au cours des
neuf premiers mois de l'année 1999, l'hôtellerie allemande a en effet enregistré une
croissance importante par rapport à 1998. D'une manière globale, l'occupation a crû de
3,9 % et la recette moyenne chambre de 3,6 %. Au final, le RevPar a grimpé de 7,6 %.
C. Cosson avec
PKF Consulting France
Les flux de transports en augmentationAu terme des neuf premiers mois de l'année 1999, tous les principaux aéroports |
L'HÔTELLERIE n° 2640 Hebdo 18 Novembre 1999