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Vins nouveaux
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Les restaurants d'Avignon jouent la carte des côtes du rhône primeurs

Plus de quarante établissements de la cité des Papes s'associent à la fête qui célèbre, ce jeudi 18 novembre, la sortie du Côtes du rhône primeurs de l'année. Car il n'y a pas que le beaujolais pour être bu ce jour-là.

S'il rafle 83 % du marché de la primeur, le beaujolais n'est pas le seul vin dont la sortie, le troisième jeudi de novembre, est très attendue. En côtes du rhône aussi, le lancement du vin de l'année dont la production a cependant enregistré une baisse régulière passant de 72 000 hl en 1995 à 60 000 cet automne, constitue un événement. Au point d'être célébré en (très) grande pompe en Avignon.
Philippe Verdier, directeur du marketing et de la communication d'Inter Rhône, a d'ailleurs voulu expliquer les raisons de cette réduction de la production. "Il y a deux raisons essentielles. Celle stratégique qui veut que le primeur ne constitue pas une caractéristique des côtes du rhône où nous sommes avant tout orientés vers les vins de garde. L'autre est technique avec la prise de conscience que l'engouement pour le primeur se tasse. Il y a toutefois une raison qui réduit l'influence des deux autres, c'est celle du cœur et de l'attachement des vignerons à fêter la sortie du premier vin, quelques semaines après la vendange. Voilà pourquoi nous demeurons très présents en insistant aussi sur une forte notion de proximité."
Il a ainsi levé le voile sur le programme des manifestations prévues ce jeudi 18 novembre. La présentation des primeurs aux halles et sur la place du palais des Papes où, moyennant 15 F et l'achat d'un verre INAO, on peut déguster à volonté, le défilé des confréries bachiques animé par des groupes musicaux et un son et lumière sur le célèbre pont Saint-Benezet sont destinés à l'animation de la ville.

Des menus qui mettent le vin en vedette
Mais les restaurants, vecteurs de promotion et de distribution à hauteur de 30 % des primeurs produits dans l'Ardèche, la Drôme, le Gard et le Vaucluse, sont aussi largement associés à cette journée.
"Ils sont 44 dont nous assurons la promotion à travers une plaquette spécialement réalisée. Nous donnons le menu que chacun réalise avec le sentiment de balayer très largement tous les types d'établissements représentés en centre-ville en allant de Christian Etienne qui représente une table gastronomique de référence à d'autres plus quotidiens mais tout aussi désireux de s'impliquer dans ce moment exceptionnel pour les vignerons. Ils sont des acteurs d'une fête dont le primeur est le prétexte", souligne ainsi Philippe Verdier.
De 74 F à 300 F, les clients des restaurants d'Avignon trouveront un large éventail de menus originaux. Avec, bien entendu, le vin pour point commun le temps d'une soirée. Celui qui sera servi comme verre de bienvenue à chaque table et celui qui sera introduit dans les préparations. La Soupe d'écrevisses au côtes du rhône primeurs de l'Hôtel d'Europe, l'Estouffade d'agneau des comtes de Provence au châteauneuf-du-pape de Hiely Lucullus, le Paquetoun di biou à la sauge et au gigondas du Vernet, l'Onglet de veau de lait au côtes du rhône primeurs du Grangousier ou le Clafoutis des foies de volaille et son coulis de tomates au côtes du rhône du Jujubier en sont quelques-uns des exemples.
Des restaurants qui enregistrent des réservations plusieurs jours à l'avance et affichent complet dans leur grande majorité ce fameux soir. "La fête dure moins longtemps qu'avant, commente Christophe Tassan, du restaurant Les Domaines, mais elle existe vraiment. Cette sortie du primeur est une animation populaire, c'est un peu notre Halloween à nous. Le succès est tel que ce soir-là on fait un chiffre identique à celui d'une soirée de festival."
J. Bernard

L'HÔTELLERIE n° 2640 Hebdo 18 Novembre 1999