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Quimperlé

Le café sans alcool fait un tabac

Quand il s'est lancé, en 1995, on lui pronostiquait la clé sous la porte dans les huit jours. Voilà cinq ans que le café sans alcool de Quimperlé, une petite ville de la Bretagne sud, prospère sous l'enseigne La Cordée. Café associatif, le bistrot sobre a fait son trou dans le paysage social et culturel quimperlois.

Il est même en passe de faire des émules. On vient de Quimper, de Vannes, de Plouzané et même de Loire-Atlantique, rencontrer les patrons de ce débit de boissons pas comme les autres. Elus locaux et responsables d'associations tirent leur chapeau aux initiateurs de ce nouveau concept qui marche et qu'ils souhaitent copier. A Lesneven, dans le Finistère nord, un projet paramunicipal est en bonne voie d'aboutissement, si l'on en croit le quotidien régional, Le Télégramme. "On veut créer un lieu où les jeunes puissent se retrouver entre eux sans pour autant consommer des boissons alcoolisées. On a réfléchi à plusieurs idées et finalement on s'est arrêtés sur l'exemple de La Cordée", explique l'adjoint au maire en charge de la jeunesse, Stéphane Le Vourch.

Un exemple à dupliquer
Un essaimage qui n'est pas pour déplaire à Jean-Yves Pérennou, à l'origine de ce café quimperlois en 1990. "Pour avoir un réel impact et faire bouger les mentalités, il faut que l'idée se répande", souligne le président de l'association Adila. Au départ, il voulait changer les habitudes de prévention et ne plus se contenter de prêcher (dans le désert). L'idée majeure est de ne donner aucun signe de valorisation de l'alcool tout en gardant ce qu'il y a de meilleur et de plus positif dans la vieille mission du café. Cinq ans plus tard, le pari est gagné. Aujourd'hui, La Cordée c'est quatre salariés, dont deux emplois-jeunes. C'est en moyenne 150 consommateurs chaque jour. Pour réussir ce tour de force, les responsables ont fait preuve d'imagination.

Des partenaires
"Au départ, le bar était fréquenté par des jeunes gens de 14 ou 15 ans. Les autres hésitaient à franchir la porte. Avec la multiplication des animations, café-philo, activités cyber, expos, concerts, la clientèle s'est élargie. Aujourd'hui, le fait de ne pas vendre d'alcool n'est plus une barrière", assure le directeur des lieux, Yann Pothier. Les partenaires qui soutiennent cette intéressante initiative sont de plus en plus nombreux, institutions locales, Etat, mais aussi le monde économique. La Cordée a été primée par la Fondation de France (40 000 F), a été lauréate régionale du Challenge pour l'emploi du Crédit Mutuel de Bretagne (CMB) qui a versé 90 000 F, et l'association Adila, qui gère La Cordée, vient tout récemment d'être récompensée par la Fondation Vivendi (ex-CGE) : 70 000 F.
A. de Sigoyer

Ouvert aux ados à partir de 13 ans

Le Code des débits de boissons précise que, pour les titulaires d'une licence I, seules les consommations du premier groupe sont admises, c'est-à-dire celles titrant au maximum 1,2° comme les bières sans alcool. D'autre part, les adolescents de plus de 13 ans, même s'ils ne sont pas accompagnés, peuvent être admis dans ces cafés de licence I.
Cette première licence est gratuite et son obtention n'est pas concernée, comme les autres, par la proximité d'une zone dite protégée (école, stade, église). En revanche, la préfecture limite ses heures d'ouverture comme pour n'importe quel autre débit de boissons servant de l'alcool. Idem en ce qui concerne les règles sanitaires et fiscales.


L'HÔTELLERIE n° 2641 Hebdo 25 Novembre 1999

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