RECAPE
Le premier diplôme RECAPE de l'industrie hôtelière (Reconnaissance d'aptitude à l'emploi) en Auvergne a été remis, début novembre, à Marie-France Simonet. La jeune fille a acquis un ensemble de compétences qui sont répertoriées au dos de son diplôme. Pendant dix mois, elle a travaillé les trois quarts du temps dans un restaurant de la place des Carmes à Clermont-Ferrand et suivi des cours le quart restant. "C'est un contrat de qualification qui s'adresse à des jeunes non motivés par les formations traditionnelles, pour diverses raisons. Ils ont moins de 26 ans et un niveau en dessous du CAP ou de la troisième", explique Pierre Rey, de l'AFORMAC (Association de formation du Massif central). "Le RECAPE permet de les orienter concrètement, en définissant de façon individuelle les objectifs à atteindre et tenant compte de la réalité du monde du travail. En effet, comment trouver une femme formée à la fois au ménage et au service en salle avec les diplômes existants ?", poursuit-il.
Former les tuteurs
Mais les RECAPE vont plus loin. Ils s'occupent aussi de l'encadrement. "Nous avons
mis en place une formation de tuteur. Nous réalisons un suivi mensuel en entreprise, pour
la progression des élèves, et un accompagnement pour le tuteur", explique
Pierre Rey. Huit RECAPE sont en cours de réalisation en Auvergne. Leurs durées varient
de sept à quatorze mois. D'autres n'ont pas abouti. Certains jeunes sont tellement
éloignés du monde du travail qu'ils ne peuvent pas s'accrocher aux contraintes, comme
les horaires. Pendant la durée du contrat, les jeunes touchent de 50 à 75 % du SMIC. Ils
sont exonérés des charges sociales. Les périodes de cours à l'AFORMAC sont prises en
charge par le FAFIH (Fonds national d'assurance formation de l'industrie hôtelière). Son
diplôme en poche, Marie-France Simonet va maintenant rechercher un emploi. L'entreprise
qui s'occupe de la formation n'a pas d'obligation d'embauche. "D'ailleurs, nous ne
le pourrions pas, nous sommes une trop petite structure", souligne Colette
Estivaux, qui a formé et suivi Marie-France Simonet pendant dix mois dans son
établissement, un hôtel (1 étoile) et un restaurant d'habitués.
P. Boyer
Marie-France Simonet, avec son diplôme, Colette Estivaux - hôtel restaurant des
Carmes, Pierre Rey, Maria Fonty et Marie-Noëlle Dufour de l'AFORMAC.
L'HÔTELLERIE n° 2641 Hebdo 25 Novembre 1999