Cap d'Agde
Avec ses résidences
exotiques, ses immeubles et ses villas aux tons ocre et brun qui n'ont pas toutes bien
vieilli sans doute, le Cap d'Agde n'en est pas moins devenu - et le reste, jusqu'à preuve
du contraire - la première station touristique de France, avec 160 000 résidents au
summum de l'été, contre à peine 3 000 l'hiver. Le tourisme étant devenu une industrie
comme une autre, confronté à l'adaptation permanente de son offre à des demandes en
perpétuelles mutations, il fallait bien qu'une remise en question sérieuse, honnête,
sincère, intervienne au seuil du IIIe millénaire.
Mais ce projet d'adaptation de l'immobilier de loisirs aux nouveaux marchés donne lieu à
une controverse, difficile à éviter. Une majorité admet l'impérieuse nécessité de
rénover, de rajeunir, de moderniser, d'adapter... Et pour rénover l'habitat et mieux le
louer aux vacanciers et touristes, le quartier du Môle connaîtra une imminente
opération pilote. Une étude de faisabilité et d'opportunité vient de porter sur 1 450
logements du Môle, avec 36 % de réponses exploitables. On y a appris que peu de
propriétaires (15 %) disent louer leur bien (6 % en direct, 9 % par une agence
immobilière). Peur de la taxe de séjour et autres ? Pas forcément... En définissant de
façon plus précise les besoins, les attentes ou les appréhensions des uns et des
autres, on devrait y voir plus clair. Une politique volontariste plus adaptée et la
substantielle baisse des taux de TVA dans le secteur du BTP vont permettre de faire d'une
pierre deux coups en "relookant" magistralement une station qui a toujours
autant la cote.
A. Desplas
L'HÔTELLERIE n° 2641 Hebdo 25 Novembre 1999