Cannes
Le groupe Lucien Barrière investit 40 MF dans la rénovation de son Casino Croisette. Après le Gray d'Albion et le Majestic, le groupe a renouvelé toute son offre sur Cannes.
Avec la rénovation du Casino
Croisette, le groupe Lucien Barrière poursuit sa contre-offensive cannoise. Après les
travaux du Majestic (60 MF) et du Gray d'Albion (15 MF), c'est aujourd'hui
l'établissement de jeu qui est l'objet d'un investissement de 40 MF. Objectif : gagner
des parts de marché dans une région bien pourvue en casinos. Un résultat qui passe
d'abord par l'optimisation des 290 machines à sous. "Nous avons complètement
restructuré le casino en donnant beaucoup plus d'importance aux salles de machines à
sous. Pour continuer à faire augmenter la dépense moyenne dans l'établissement - 180
francs actuellement - il faut garder le client plus longtemps, lui donner envie de rester
en augmentant le confort général des salles", explique Martine Maurin,
directrice générale du groupe Lucien Barrière Côte d'Azur. Commencée en septembre, la
réfection de la partie machines à sous a été achevée début novembre. La salle de
jeux traditionnels et la salle polyvalente (réunions, réceptions...) seront prêtes,
elles, pour les fêtes de fin d'année, alors que la dernière phase de travaux touchant
les abords extérieurs du casino sera achevée en février de l'année prochaine. Assez
tôt pour que la directrice envisage un bond en avant dès 2000 : "Pour la
première année d'exploitation du nouveau casino, nous tablons sur une augmentation du
chiffre d'affaires (N.D.L.R. : 300 MF en 1998) de 15 %."
Le style Las Vegas
Le nouveau Casino Croisette revendique désormais le style outrancier des palaces et des
salles de jeux de Las Vegas. C'est la salle des bandits manchots qui se veut la plus
spectaculaire. "Nous avons voulu faire du kitsch, tout exagérer à dessein, avec
un aquarium de 17 mètres sur 8, rempli de requins et de poissons tropicaux, des jeux de
lumières sophistiqués, deux écrans vidéo géants pour retransmettre aussi bien les
rencontres sportives que la montée des marches du palais lors du festival." Sur
une mezzanine, le restaurant passe de 40 à 150 couverts, toujours dans le but de retenir
le client dans l'établissement pour le faire dépenser plus. On s'attend à voir passer
la recette quotidienne par machine de 3 200 à 3 500 francs. A l'inverse, la salle des
jeux traditionnels se veut plus sobre et feutrée avec son décor de boiseries à
l'anglaise. Grâce à une politique de communication axée sur la proximité (publicité
dans la presse régionale), Barrière entend lisser la fréquentation de son casino sur
toute l'année, tout en profitant du palais des festivals voisin générant une importante
clientèle de passage. Le groupe raisonnant de plus en plus en termes de prestation
globale, le casino se retrouve inclus dans des séjours proposés par le Gray d'Albion ou
le Majestic, sous forme notamment de soirées spectacles. Reste maintenant à rentabiliser
ce nouvel investissement. "40 millions de francs, c'est un chiffre qui peut
paraître énorme, reconnaît Martine Maurin, mais nous calculons dans la durée.
La concession court sur 16 ans, et je pense que d'ici dix ans, l'investissement sera
rentabilisé." Un palace, un quatre étoiles et un casino remis à neuf : Lucien
Barrière attaque 2000 en fanfare sur la Côte d'Azur.
L'HÔTELLERIE n° 2642 Hebdo 2 Décembre 1999