Pyrénées-Orientales
C'est un véritable appel à mobilisation qu'a lancé le 15 novembre dernier le président du Syndicat de l'industrie hôtelière des Pyrénées-Orientales, Alain Bastus.
Aux côtés des responsables
de la FNIH et d'une cinquantaine de professionnels roussillonnais, il n'a pas mâché ses
mots en effet... "Je vous le dis sincèrement. Si tout le monde continue à se
montrer irresponsable et à n'agir qu'en individualiste, on va à la catastrophe ! Il ne
faut pas se voiler la face : notre inertie est en partie la cause de nos difficultés."
Avant d'égrener les nouveaux défis qui se présentent aux professionnels - les 35
heures, la TVA à 20,6 %, leur responsabilité civile, etc. - il a lancé à l'intention
des absents : "Réveillez-vous ! Soyez enfin solidaires les uns des autres, sinon
la vie et la voie vous seront dictées. Nos professionnels sont vilipendés par tous et
l'administration, lors de ses contrôles, nous considère comme des parias, comme des gens
qui "se gavent". Ça m'est arrivé et personne n'a bougé. Mais ça peut vous
arriver aussi... Il y a des moments difficiles où il faut savoir se regrouper. Ce moment
est venu."
C'est précisément pour "ouvrir le débat même avec ceux qui ne sont pas
syndiqués" et "tendre la main aux autres" que le restaurateur
avait organisé ce rassemblement au palais des congrès. Il conclut cette diatribe par un
appel aux élus : "Il faut que les législateurs et les politiques soient plus
respectueux de nos inquiétudes et qu'ils écoutent notre message. Il n'y a qu'eux qui
puissent tempérer les lois inadaptées que les services de l'Etat sont chargés de faire
appliquer scrupuleusement. Nous ne sommes pas là pour faire la guerre. C'est leur rôle
mais c'est aussi la survie de nos entreprises qui est en jeu ! On doit prendre le temps de
se retrouver avec les élus hors période électorale, loin des belles promesses. On ne
peut plus mentir aux jeunes qui veulent se lancer dans l'hôtellerie et leur dire que tout
va bien. Certes, le département a un énorme potentiel touristique mais il reste trop
inexploité. Il manque un véritable projet dans ce département." Un projet
auquel Alain Bastus ne participera peut-être pas, son mandat expirant en mars 2000.
"Je ne me représenterai pas... à moins qu'une véritable solidarité se mette en
place."
A. Desplas
L'HÔTELLERIE n° 2643 Hebdo 9 Décembre 1999