Toulouse
Jean-Paul Angrand est le nouveau directeur du centre de congrès Pierre Baudis à Toulouse. Il remplace à ce poste Bertrand Jacob, promu directeur des opérations des hôtels Sofitel, Novotel et Mercure en Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon. Six mois après son arrivée, Jean-Paul Angrand et son équipe ont une idée précise de leur mission et affichent des ambitions. Le nouveau directeur n'hésite pas à se définir comme "un vendeur de la destination toulousaine" et entend bien devenir l'un des meilleurs ambassadeurs de la Ville rose. Il entend convaincre les fédérations, les associations et les sociétés de venir organiser ici plutôt qu'ailleurs leurs congrès ou événements. Jean-Paul Angrand espère également attirer les entreprises qui cherchent un lieu pour leurs conventions jusqu'à 1 200 personnes. Car au-delà, Toulouse ne dispose pas de capacités d'accueil suffisantes. Le groupe Accor, qui gère par contrat d'affermage le centre de congrès Pierre Baudis, détient 22 % (environ 2 000 chambres dont la moitié en 3 et 4 étoiles) de la capacité hôtelière globale sur Toulouse (9 000 chambres).
Une politique de congrès
Ce qui explique les liens importants noués avec Promo Toulouse qui fédère les
institutionnels ainsi que les professionnels du tourisme, et le Club hôtelier de la
ville. A l'actif de Jean-Paul Angrand également, le rapprochement d'une dizaine
d'établissements indépendants ou membres de réseau, déterminés à pratiquer une
"politique de congrès" en mettant régulièrement des chambres à disposition
des congressistes. Un travail qui a débuté pour Jean-Paul Angrand dès 1996, où,
arrivé sur Toulouse, il endosse pour le groupe Accor les responsabilités de directeur
délégué de la société hôtelière Toulouse qui regroupe l'hôtel Sofitel (119
chambres 4 étoiles) et de la résidence de tourisme Parthénon (100 appartements 3
étoiles). Il atteint l'objectif de redressement économique et qualitatif qui lui était
fixé. Le résultat brut d'exploitation évolue de 1,7 million de francs en 1996 à 4,7
millions de francs en 1998. L'hôtel devient numéro 1 au Guide Michelin.
+ 10 % d'ici 2003
Aujourd'hui, cet homme "de combat qui aime les paris réussis" s'attache
à respecter les 5 axes de progrès établis dans le projet d'entreprise de son groupe
"Accor 2000, réussir ensemble". Sur Toulouse, l'objectif est clairement
affiché : "Augmenter de 10 % l'activité du centre de congrès d'ici 2003".
En 1998, le centre de congrès Pierre Baudis a réalisé un chiffre d'affaires de 18 MF.
Il est estimé en 1999 à 15 MF mais devrait rapidement augmenter. Pour atteindre ces
objectifs, Jean-Paul Angrand s'appuiera sur son équipe. A 60 ans, il sait qu'on ne
réussit pas seul. "Il faut savoir écouter, comprendre et donner confiance pour
motiver des équipes. Le projet d'entreprise c'est ensemble que nous l'avons fait adopter",
insiste le directeur qui voit dans cette façon d'agir un gage de pérennité. Chaque
trimestre, l'équipe est conviée en réunion particulière à l'extérieur de son lieu de
travail. L'occasion de faire le point plus sereinement et de renforcer les relations
humaines. La motivation des équipes favorise ainsi les développements de carrières à
l'intérieur du groupe. Créée en 1998, le service "force de vente" emploie six
personnes qui doivent également faire l'objet d'attentions particulières. Leur rôle est
d'assurer vis-à-vis de la clientèle la promotion et la vente de produits
"in-coming" et "out-going".
Des fiches techniques, des processus de travail ont été élaborés et dans le même
temps, le dynamisme de l'équipe s'affiche dans le site Internet régulièrement mis à
jour. Le plan marketing et budget prévoit des debriefings systématiques avec la
clientèle pour faire vivre les contrats d'engagement.
Un plan de formation sur trois ans
Enfin, un plan de formation a été établi sur trois ans. Cadre, chef de service, agent
de maîtrise et employé suivent au moins une fois par an des stages définis selon les
besoins de chaque catégorie soit dans des centres de formation locaux ou directement à
l'académie Accor, institut de formation du groupe. Depuis l'ouverture du centre Pierre
Baudis, on estime à 250 000 les journées congressistes organisées, sachant qu'un
congressiste reste en moyenne 2,5 jours sur place. 220 manifestations, en moyenne, y sont
programmées chaque année. Le taux d'occupation de l'hôtellerie toulousaine a
semble-t-il connu une augmentation sensible (taux d'occupation de 65 %). Reste maintenant
pour réussir la mise en pratique du projet d'entreprise à trouver les "bons
congrès" de plus grande capacité et qui restent plus longtemps sur Toulouse.
L'HÔTELLERIE n° 2643 Hebdo 9 Décembre 1999