Montluçon
L'hôtellerie de Montluçon,
ville de 44 000 habitants dans l'Allier, proche d'une autoroute
Paris-Clermont-Ferrand-Béziers, a connu une évolution "classique",
assaisonnée par les nouvelles normes de sécurité. Comme l'explique Jean-Pierre Bujard,
représentant de la Fédération des industries hôtelières. Il tient les Ducs de Bourbon
et vient d'investir 3,5 MF pour refaire l'ensemble des 44 chambres "aux dernières
normes et au goût du jour. Nous avons connu un déséquilibre dans les années 90, avec
l'ouverture de l'autoroute et l'arrivée des chaînes", explique-t-il. Puis le
contournement de la ville, en direction de Guéret, a jeté de l'huile sur le feu. Les
chiffres d'affaires ont chuté en centre-ville. Et les normes de sécurité ont fini de
bousculer le paysage.
Conséquence, face aux 400 chambres nouvelles implantées en périphérie de la ville,
plusieurs dizaines ont disparu intra-muros. Ces derniers mois, le Novelta, une quarantaine
de chambres en trois puis deux étoiles, a été transformé en appartements. L'Eurotel,
malgré des travaux, n'a pas passé le cap de la sécurité. En liquidation, il a été
vendu aux enchères. "Il faut compter 80 000 F par chambre pour la remettre à
niveau, souligne Jean-Pierre Bujard. Cela pose des problèmes aux indépendants.
Avec des conséquences parfois dramatiques. Les hôteliers doivent comprendre que pour
s'en sortir, investir est primordial. Le manque d'investissements entraîne une baisse du
chiffre d'affaires et la diminution des marges empêche d'investir."
Mais les professionnels ne baissent pas les bras pour autant. La centrale de
réservations, initiée en 1990 par des indépendants pour lutter contre les chaînes, a
évolué. Elle est devenue plus généraliste et associe tous les styles d'hôtellerie.
Elle fonctionne via l'office de tourisme de la ville. "Elle marche toujours bien,
précise Jean-Pierre Bujard. Même si les congrès s'essoufflent quelque peu."
De plus, un nouveau projet existe. Pour faire face aux besoins fluctuant de l'hôtellerie
et de la restauration, et aussi comme un début de réponse à la réduction du temps de
travail, un groupement d'employeurs va voir le jour dans les semaines ou les mois à
venir.
50 personnes embauchées
Cinq établissements montluçonnais se sont penchés sur la question avec l'AFORMAC
(Association de formation du Massif Central). "Nous travaillons sur cette idée
depuis un an et demi", explique Jean-Pierre Bujard. Les employés du groupement
auront des temps complets, compte tenu de la formation qu'ils recevront. Elargie à une
quarantaine d'adhérents, tous métiers de bouche et d'entretiens confondus, la structure
doit permettre d'embaucher une cinquantaine de personnes qui "tourneront" d'une
entreprise à l'autre selon les pointes d'activité. "Tout se passera comme si
j'avais un salarié à rémunérer. Mais il ne sera pas présent en permanence dans mon
entreprise. En contrepartie, je pourrai avoir deux ou trois personnes en cas de besoin."
P. Boyer
Jean-Pierre et Eveline Bujard viennent d'investir 3,5 MF pour mettre aux normes et
"au goût du jour" les 44 chambres des Ducs de Bourbon à Montluçon.
Les hôtels du centre-ville doivent faire face à la concurrence et aux normes de
sécurité.
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L'HÔTELLERIE n° 2645 Hebdo 23 Décembre 1999