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Mais où est donc passé... le patron des petits patrons ? | Le Canard Enchaîné | 17/10/99 |
Lucien Rebuffel va quitter la présidence de la CGPME | Le Monde | 10/11/99 |
PME - Rebuffel victime d'un chantage | Marianne | 11/99 |
Par jet de l'éponge | Le Canard Enchaîné | 10/11/99 |
Patronat - Malaise à la CGPME où Rebuffel va passer la main | La Tribune | 09/11/99 |
Patronat - Lucien Rebuffel quitte une CGPME déstabilisée | Les Echos | 10/11/99 |
Patronat - La CGPME traverse une période de turbulences pour se choisir un nouveau président | Les Echos | 20/12/99 |
Scandale - Sur fonds de magouilles, exclusion soviétique à la CGPME | Marianne | 20/12/99 |
Lucien
Rebuffel, patron de la Confédération générale des petites et moyennes entreprise
(CGPME), n'a pas réapparu dans son bureau de La Défense depuis la mi-octobre.
Officiellement, il est "souffrant". Mercredi 20, le vice-président
délégué, Jacques Pinet, a annoncé devant le bureau fédéral de l'organisation que le
patron, dont le mandat se termine en février 2000, était très affecté par un drame
personnel survenu cet été. Et qu'il avait décidé de "rester en retrait
pendant quelques semaines ou quelques mois". En attendant, c'est Pinet qui
remplace l'absent. Dont beaucoup pensent qu'il ne reviendra plus à son poste. A tel point
que la campagne pour sa succession a déjà commencé.
Actuellement, trois juges s'intéressent à Rebuffel. A Nanterre, Patrick Desmure, qui
instruit la faillite de la société d'assurance-vie Europavie, va prochainement entendre
le trésorier d'une section parisienne de la CGPME. Celui-ci lui a spontanément écrit
fin septembre. Histoire d'expliquer qu'en contrepartie de l'exclusivité accordée par son
syndicat à Europavie (pour placer ses contrats auprès des petits patrons), la compagnie
a, pendant des années, versé des salaires fictifs aux deux fils de Rebuffel. "Faux,
répond-on à la CGPME. Ils effectuaient un réel travail."
Le patron des PME - par ailleurs conseiller RPR de Paris et proche de Chirac - est
également mis en cause dans l'affaire des faux électeurs du IIIe arrondissement. Comme
l'a indiqué "Le Monde", les juges ont recueilli des témoignages d'où
il émane que l'organisation avait donné consigne à ses adhérents qui travaillaient
dans l'arrondissement (mais n'y habitaient pas) de s'y inscrire sur les listes
électorales.
Dans sa propre maison, les ennuis s'accumulent aussi pour Rebuffel. A la dernière
assemblée générale, le 21 septembre, un vice-président a refusé d'approuver les
comptes de 1998. Difficile de manifester plus ouvertement sa méfiance à l'égard de la
comptabilité concoctée par le président.
D'autre part de nombreuses vois s'élèvent pour critiquer la "pusillanimité"
de Rebuffel dans le débat sur les 35 heures. Celui-ci s'est ainsi fait siffler le 4
octobre, lors de la manif patronale anti-35 heures. De quoi inquiéter sérieusement le
Medef du baron Seillière. Le syndicat patronal entend conserver son influence sur
l'organisation qui représente plus d'un million de petits patrons, dont il a parfois
assuré les fins de mois via l'Union des industries métallurgiques et minières.
La générosité va parfois de pair avec la mémoire.
H.M.
Le Canard Enchaîné - 17/10/99
LUCIEN REBUFFEL, président de la
Confédération générale des petites et moyennes entreprises (CGPME), ne sollicitera pas
de troisième mandat. A la tête de l'organisation patronale depuis 1990, M. Rebuffel
devrait passer la main le 8 février 2000. Pour le moment, un seul candidat s'est
officiellement déclaré pour lui succéder : Gérard Dumontant, responsable actuel des
questions internationales.
Le retrait de M. Rebuffel intervient alors que la CGPME traverse une passe difficile. La
confédération est mise en cause dans l'affaire des faux électeurs du 3e arrondissement
de Paris pour avoir invité ceux de ses membres qui exercent leur activité dans cette
circonscription à voter sur place plutôt que sur leur lieu de résidence (Le Monde
du 16 octobre). Attaqué pour ses relations avec la société d'assurance-vie Europavie,
aujourd'hui en faillite, ébranlé par des drames familiaux, M. Rebuffel n'exerce plus ses
fonctions depuis plusieurs semaines.
Le Monde - 10/11/99
C'est avec stupeur que certains "petits" patrons
ont appris que leur président, l'inénarrable Rebuffel, avait compromis la
confédération générale des PME, en donnant un coup de main à la manipulation des
élections à Paris au profit des listes chiraquiennes. D'où ce soupçon : sa modération
actuelle à l'égard du pouvoir socialiste n'est-elle pas le résultat d'un chantage du
genre "si vous ne nous calmez pas, on révèle tout" ?
Marianne - 11/99
Lucien Rebuffel, comme "Le Canard" l'avait
laissé entendre, a renoncé au poste de président de la CGPME, qu'il occupait depuis
près de dix ans. Il ne sera donc pas candidat à sa propre succession, le 8 février
prochain. Le vice-président, Jacques Pinet, l'a annoncé le 29 octobre dans une lettre
aux adhérents, expliquant la décision de leur président pas son "état de
santé". Sans évoquer, évidemment, la mise en cause de ce proche de Chirac,
conseiller RPR de Chirac, dans deux dossiers judiciaires.
Le premier concerne d'éventuels emplois fictifs dans la société d'assurance-vie en
faillite Europavie, le second a trait aux faux électeurs RPR du IIIe arrondissement. Les
persécutions judiciaires, c'est connu, ça peut miner la santé.
Le Canard Enchaîné - 10/11/99
n
Lucien Rebuffel a annoncé qu'il ne se représenterait pas le 8 février à la présidence
de la Confédération générale des petites et moyennes entreprises.
n Il lui est
reproché ses relations avec un assureur failli.
LE 8 FEVRIER PROCHAIN, la Confédération
générale des petites et moyennes entreprises (CGPME) aura un nouveau président. Lucien
Rebuffel, soixante-douze ans, élu à la tête du syndicat patronal en 1990 et réélu en
1995, ne briguera pas un troisième mandat. Son successeur pourrait bien être Gérard
Dumontant, soixante-trois ans, actuel vice-président chargé des questions
internationales. Il est, pour l'instant, le seul candidat officiellement déclaré, mais
d'autres postulants peuvent apparaître d'ici à la date limite des candidatures fixée au
8 janvier.
Le moins que l'on puisse dire est que la fin de règne de Lucien Rebuffel ne s'effectue
pas dans un climat très serein. L'actuel président de la CGPME - il s'est mis en
"congé" de la présidence au lendemain du rassemblement patronal du 4 octobre,
officiellement pour des raisons médicales consécutives à une succession de drames
familiaux - se trouve au centre d'un imbroglio politico-financier qui nuit gravement à
l'image du syndicat patronal représentant plus d'un million de patrons de PME. Le
président de la CGPME est notamment attaqué sur les rapports qu'il a institués avec une
société d'assurance-vie, Europavie, maintenant en faillite, en lui assurant
l'exclusivité pour placer ses prestations aux adhérents de la CGPME. l'affaire de la
déconfiture d'Europavie est entre les mains du juge Patrick Desmure à Nanterre.
"Faux électeurs" présumés.
A la CGPME, on nie toute relation anormale avec l'assureur failli. "D'autres
compagnies qu'Europavie n'avaient qu'à se mettre sur les rangs. Cette société proposait
10 % à 12 % de ristourne à nos adhérents, il n'y avait rien de choquant à le faire
savoir", explique Jacques Pinet, vice-président de la CGPME qui assure
l'intérim de Lucien Rebuffel. Lucien Rebuffel est aussi accusé d'avoir, par circulaire
interne, "invité" ses adhérents possédant leur fonds de commerce dans le IIIe
arrondissement de Paris, fief de Laurent Dominati (Démocratie libérale), de voter sur
place plutôt que sur le lieu de leur domicile. "Rien d'anormal non plus,
précise Jacques Pinet, il est logique de conseiller aux membres de la CGPME de
s'inscrire sur les listes électorales là où ils payent leurs impôts. Ces
pseudos-affaires sont lancées par certains pour déstabiliser Lucien Rebuffel."
Le contexte est cependant délicat. Une information judiciaire est ouverte à propos de
"faux électeurs" présumés dans le IIIe arrondissement, et Lucien Rebuffel est
conseiller RPR de Paris. Il semble que le président de la CGPME ne faisait plus
l'unanimité au sein de son organisation. Il n'aurait notamment pas su faire contrepoids
aux velléités du Medef d'investir le champ des PME. Gérard Dumontant a ainsi refusé de
donner quitus au rapport financier 1998 de la CGPME, lors de la dernière assemblée
générale le 21 septembre. L'Union des industries métallurgiques et minières (UIMM),
qui suit de très près ce qui se passe à la CGPME, souhaite que l'on sorte vite de cette
ambiance délétère.
Jean-Christophe Chanut
La Tribune - 09/11/99
C'est une page de l'histoire du
syndicalisme patronal qui se tourne. Lucien Rebuffel, le président de la CGPME, vient de
décider de ne pas représenter à la tête du syndicat des petites et moyennes
entreprises à l'occasion de l'élection qui aura lieu en février prochain. Physiquement
en congé de ses fonctions depuis un mois, Lucien Rebuffel, soixante-douze ans, vient
d'annoncer cette décision aux instances de la CGPME. Ce départ d'un poste qu'il occupait
depuis 1990 - il avait été reconduit en 1995 -, a priori surprenant, résulte de
plusieurs facteurs. Affecté par une série de drames familiaux, le président du syndicat
patronal avait perdu depuis quelques mois le tonus qui lui a longtemps permis d'incarner
à lui tout seul le discours des PME-PMI. Son nom est aussi associé à plusieurs dossiers
judiciaires. Les relations entretenues avec la société en faillite d'assurance-vie
Europavie sont sur la sellette, comme une autre affaire, plus politique celle-là. Alors
que la justice est convaincue que des faux électeurs ont participé à l'élection de
Jacques Dominati aux municipales de 1989 dans le 3e arrondissement de Paris, elle regarde
de près les appels lancés par la CGPME aux chefs d'entreprise qui y exercent leur
activité d'y voter plutôt qu'à leur domicile. Lucien Rebuffel, apparenté RPR de la
capitale, est proche de Jacques Chirac. "Il est normal que les chefs d'entreprise
votent là où ils paient des impôts et ce dans toute la France"', explique
aujourd'hui Jacques Pinet, vice-président délégué qui assure l'intérim.
Le président de la CGPME quittera ses fonctions sur un bilan moins flatteur qu'il
n'apparaissait il y a quelques années. Jouant volontiers sur un registre personnel dans
ses relations avec les responsables politiques, de gauche comme de droite, Lucien Rebuffel
a beaucoup obtenu pour les PME. La loi Madelin sur le statut des indépendants, les lois
Raffarin et Galland sur l'urbanisme commercial portent sa marque. sur le terrain fiscal,
il a successivement convaincu tous les Premiers ministres de réserver un traitement
spécifique aux PME et de mettre en place "l'impôt progressif", conforté par
Dominique Strauss-Kahn. Son talent : assurer au gouvernement que les gestes en faveur des
PME seront payés de retour. Lucien Rebuffel n'a jamais manqué de saluer les mesures
favorables.
Une succession difficile
Les 35 heures et, surtout, l'arrivée aux commandes du Medef
d'Ernest-Antoine Seillière ont déstabilisé la CGPME. La volonté affichée urbi et orbi
de l'avenue Pierre-Ier-de-Serbie de représenter les "entrepreneurs de terrain"
plutôt que les grandes entreprises constitue une incursion sur le champ de légitimé de
la confédération des PME. Une partie de la base vit également mal la transformation
d'un certain nombre d'unions patronales, qui accueillent toutes les entreprises, quelle
que soit leur taille, en Medef territoriaux. La CGPME, qui s'est rangée sur la même
ligne que le Medef sur les 35 heures, a paru dans le même temps assez absente de ce
débat.
La succession de Lucien Rebuffel ne sera pas facile. Pour l'heure, seul un candidat
s'est déclaré, Gérard Dumontant, président de l'Union territoriale des prestataires de
services, qui doit d'abord être présenté par un syndicat professionnel. Il y en aura
sans doute d'autres.
D. S.
Les Echos - 10/11/99
La succession de Lucien Rebuffel se déroule dans un climat délétère. Plusieurs candidats se sont fait connaître. Seillière dément que le Medef cherche à imposer un poulain
Il est désormais loin le temps
où l'image de la CGPME était associée à un seul homme, Lucien Rebuffel, dont la
personnalité dominait la seconde organisation patronale après le Medef ! L'annonce de
son départ, il y a quelques semaines, après dix ans de présidence, a ouvert une crise
très sérieuse.
Les milieux patronaux bruissent depuis plusieurs mois de l'intérêt que porterait
la justice aux relations entretenues par les dirigeants de la CGPME avec une société
d'assurance-vie en faillite (Europavie) comme à leur comportement pendant les élections
municipales à Paris en 1989. S'y ajoutent désormais une exclusion qui fait du bruit et
une élection très disputée.
Ce sont les déclarations, en novembre, de Gérard Dumontant qui sont aujourd'hui
la cause directe du malaise de la CGPME. Celui qui était encore vice-président chargé
des relations internationales dénonce alors des "malversations", et
évoque implicitement l'existence de structures vides - mais non sans ressources
financières - comme la Fédération des PME de Paris et de l'Ile-de-France. Quelques
semaines auparavant, il s'était abstenu lors de l'examen du budget 1997-1998 de la
confédération. Ces propos lui ont valu de recevoir vendredi la notification officielle
de son exclusion de l'organisation patronale, alors même qu'il a été longtemps le seul
candidat déclaré au poste de Lucien Rebuffel, dans la perspective de l'élection qui
aura lieu le 8 février. L'ambiance est suffisamment tendue pour que Gérard Dumontant
accuse le président par intérim, Jacques Pinet, de lui avoir refusé par la force
l'accès à l'assemblée des unions territoriales, mardi dernier.
L'UIMM suit de près l'élection
Deux autres candidats se sont fait en tout cas connaître ces derniers
jours. Le premier, dont la démarche est officielle depuis la semaine dernière, est Roger
Pellat-Finet, soixante-huit ans, président de la Chambre de commerce et d'industrie de
Grenoble et, depuis près de vingt ans, de la CGPME en Isère. Le second est Jacques
Freidel, cinquante-neuf ans, patron d'une entreprise de matériel médical à Tours et
président de l'Union des industries métallurgiques de Touraine qui se présente comme un
homme "neuf". Son appartenance à l'assemblée générale du Medef a suscité un
certain nombre de réactions de ceux qui s'inquiètent de la stratégie d'OPA de l'Avenue
Pierre-Ier-de-Serbie sur les petites et moyennes entreprises.
Cette crainte a été en tout état de cause suffisamment forte pour
qu'Ernest-Antoine Seillière prenne lui-même la plume. Dans une lettre parvenue vendredi
à tous les Medef territoriaux - les structures locales interprofessionnelles regroupant
les grandes et les petites entreprises - et les fédérations professionnelles, le
président du Medef se veut très clair. "Il me revient que des rumeurs
circuleraient sur le fait que le Medef appuierait tel ou tel candidat. C'est faux. La
CGPME est une organisation souveraine et l'élection de son président est son affaire."
Le pont entre l'organisation d'Ernest-Antoine Seillière et la confédération des
PME se trouve en réalité à l'UIMM. Le numéro deux de l'Union des industries
métallurgiques et minières, Dominique de Calan, reconnaît d'ailleurs volontiers
l'intérêt, plus fort qu'il y a quelques années, porté par le premier adhérent de la
CGPME à son avenir.
Dominique Seux
Les Echos - 20/12/99
La Confédération des petites et moyennes entreprises prise dans le remous des sales affaires...
Les proches de Lucien Rebuffel,
le président de la Confédération générale des petites et moyennes entreprises
(CGPME), en congé depuis le 4 octobre, emploient tous les moyens pour ne pas être
rattrapés par dix ans de gestion opaque. L'homme par qui le scandale arrive n'est autre
que le vice-président de ce syndicat patronal : Gérard Dumontant. Il avait déjà
refusé au printemps d'approuver le rapport financier de 1997-98, il vient d'être
molesté lors de l'assemblée générale du 15 décembre et exclu pour avoir évoqué sur
France 2 des "malversations financières" et "l'absence de transparence de
la comptabilité" de la CGPME... Gérard Dumontant faisait allusion aux relations du
syndicat patronal des PME avec la société d'assurance, en faillite, Europavie (relations
qui ont du reste entraîné l'ouverture d'une enquête par le juge d'instruction de
Nanterre Patrick Desmure). En effet, la CGPME incitait ses adhérents à souscrire des
contrats auprès d'Europavie, en échange de quoi Philippe Fructus, un courtier proche de
cette société, salariait les deux fils du président de la CGPME, Lucien Rebuffel,
Didier et François, respectivement à hauteur de 225 000 F et 180 000 F par an. Autre
anomalie : Hervé Pophillat, le secrétaire général des PME de la Fédération de Paris
Ile-de-France (une entité n'ayant aucune existence administrative mais percevant des
cotisations !), émargeait aussi auprès de ce courtier d'Europavie. Enfin, selon un
document en notre possession, Lucien Rebuffel, en qualité de gérant de la SEPPME,
société qui édite les bulletins de la CGPME, se versait à lui-même de coquettes
rémunérations : 691 314 F pour l'année 1998. Juste avant sa mise en retrait, pour
raison de santé...
Marianne - 20/12/99
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L'HÔTELLERIE n° 2645 Hebdo 23 Décembre 1999