Aide aux handicapés
En reprenant les rênes du
restaurant du Bois de la Grève en 1989, Solange Lebik est restée fidèle à la cuisine
traditionnelle de son mari. Depuis le retrait de ce "grand cuisinier" pour cause
de maladie, elle continue donc de respecter les orientations prises lors de la création
du restaurant il y a 31 ans à Messein, un petit village au sud de Nancy au bord de la
Moselle. La cuisine au restaurant du Bois de la Grève est tout simplement authentique.
"Que du fait maison", précise la propriétaire du restaurant. C'est en
effet une cuisine de "bonne femme", une cuisine du terroir, généreuse
et instinctive. La générosité est d'ailleurs le propre de cette femme de 61 ans qui n'a
pas hésité à recruter des personnes handicapées l'hiver dernier. "Au départ,
ce n'était pas un acte volontaire. Je désirais tout simplement recruter. J'ai donc
passé une annonce dans le journal. La première à réagir a été la responsable du
restaurant d'application Le Fin Palais situé dans la région nancéienne. Elle me
proposait des stagiaires qu'elle avait en formation", explique-t-elle. Ensuite,
tout s'est enchaîné très vite. Solange Lebik a été mise en contact avec HANDI 54 un
organisme meurthe-et-mosellan d'aide à l'embauche des handicapés qui l'a accompagné
dans les procédures d'embauche. Elle a ainsi bénéficié d'une prime de 10 000 francs
versée par l'AGEFIPH (voir encadré) pour chacun des trois salariés qu'elle a embauché
: une personne en salle et deux en cuisine. "Une remise dans le circuit a été
nécessaire pour chacun d'eux. En effet, deux d'entre eux avaient connu une période de
trois ans de chômage. J'ai dû m'adapter à eux tout comme eux au rythme du travail. Mais
aujourd'hui, je suis satisfaite. Ils y mettent du cur, une qualité qui est devenue
rare", déclare Solange Lebik. Devant les difficultés rencontrées à embaucher
du personnel motivé, la chef est prête à renouveler l'expérience.
C. de Dianous
L'AGEFIPH (Association nationale de gestion du fonds pour l'insertion professionnelle du travailleur handicapé) verse une aide en vertu de la loi du 10 juillet 1987 qui a instauré une obligation d'embauche pour les entreprises de plus de 20 salariés. Paradoxe, en France, ce sont essentiellement les entreprises de moins de 20 salariés qui embauchent, justement celles qui ne sont pas assujetties à l'obligation d'avoir 6 % de leur effectif composé de travailleurs handicapés. En Lorraine tout comme dans le reste de la France, le seuil de 6 % prévu par la loi du 10 juillet 87 n'a pas été atteint. Les entreprises préfèrent s'acquitter de l'obligation d'embauche en versant leur contribution au fonds pour l'insertion professionnelle des travailleurs handicapés, une autre des possibilités offertes par la loi. Mais l'avantage de ces versements est d'alimenter le fonds. Par ce biais, l'AGEFIPH intervient en proposant par exemple une aide de "maintien dans l'emploi". La prime de 30 000 francs donnera le temps à l'entreprise de trouver une solution à une situation d'inaptitude médicale, financera une nouvelle organisation du temps de travail par des plans de formation ou un aménagement de poste. |
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L'HÔTELLERIE n° 2645 Hebdo 23 Décembre 1999