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Martinique

Bilan 1999 globalement positif

Depuis plusieurs années déjà, les professionnels martiniquais n'ont cessé d'œuvrer pour développer leur image de marque. Les hôteliers ont formé un groupement qui leur permet de progresser ensemble. Dans certaines communes, les restaurateurs, sensibles à l'amélioration de la qualité, ont choisi d'unir leurs réflexions. L'année 2000 sera pour l'ensemble de la profession une année charnière.

Alors que l'augmentation excessive du prix des transports aériens pendant la période des fêtes avait alerté les hôteliers sur le retard de leurs réservations de fin d'année (retard qui n'a pu être comblé), le récent passage du cyclone Lenny sur l'arc antillais a entraîné quelques dégâts. Mais, il en faut plus pour décourager les professionnels martiniquais !
Après les premiers moments d'inquiétude tout à fait compréhensibles, les activités ont repris leur cours. D'ailleurs la plupart des établissements se devaient de rendre le plus agréable possible, le séjour de la clientèle présente sur l'île au moment des événements, et d'un même élan, les hôteliers, en cas de besoin, se sont prêté secours pour reloger les clients.
Si les effets de la houle cyclonique ont été plus impressionnants que dévastateurs sur l'ensemble de l'île (on estime que 5 % du parc hôtelier a été touché), il n'en demeure pas moins que les assurances auront à couvrir de nombreux sinistres, notamment ceux concernant les installations balnéaires de la côte Caraïbe. Jean-Pierre Largeteau, particulièrement actif dans le département et président du Club des hôteliers, s'est adressé directement aux pouvoirs publics pour accélérer le processus de remise en état des plages et des sites. Après le passage du cyclone, l'hôtel La Batelière Framissima a préféré fermer l'établissement pendant 4 mois, et reporter ses réservations sur la Guadeloupe pendant cette période. Malgré un dernier trimestre particulièrement mouvementé, les professionnels demeurent optimistes. "La fin de l'année s'avère difficile, mais ce n'est pas parce que l'on rate une quinzaine, que l'on rate une année...", explique Jean-Marie Combaluzier, membre du CHM et propriétaire de La Caravelle à Trinité (côte Atlantique). "Nous devons rester optimistes et penser que le nouveau millénaire se présente sous de meilleurs auspices."
D'autant que les professionnels, restaurateurs et hôteliers ont fait preuve, cette année encore, d'une grande mobilisation pour développer les actions promotionnelles et les animations.
On assiste, dans le département, à une interaction entre les officiels du tourisme, les hôteliers et les restaurateurs. Il faut faire en sorte que le touriste, qui a choisi la destination Martinique, puisse garder un souvenir de fête et de rêve !

Une autre Martinique
Les opérations ont été multiples. Les professionnels du nord Atlantique se sont mobilisés dans une action orchestrée par la chambre de commerce, afin de faire découvrir à la clientèle une autre Martinique (nature, exotisme vert, authenticité, aventure, découverte... autant de charmes inoubliables et encore peu connus).
L'hôtel La Plantation de Leyritz n'a pas hésité à ouvrir ses portes à 1 800 visiteurs, en septembre dernier, lors d'une opération menée par l'office du tourisme de Basse Pointe (nord-Atlantique).
Certains hôteliers cherchent à se démarquer, pour prouver que l'on peut aussi réussir dans le tourisme vert, sur une île, où le premier critère de réservation est l'activité balnéaire. L'hôtel L'Habitation La PetiteTracée, situé en plein centre de l'île, dans les terres, tire son épingle du jeu et voit son TO augmenter progressivement. Le fruit de ses résultats lui a déjà permis d'aménager sur le site (ancienne habitation sucrière, proposant des appartements neufs, de type F2, disséminés dans un parc à la végétation luxuriante) une piscine et un carbet traditionnel, en vue de garantir à sa clientèle une prestation complète et authentique. Dans ce contexte touristique, plusieurs projets d'implantation sont en cours. Certains sont encore à l'étude mais d'autres, plus avancés, devraient voir le jour l'année prochaine.
En attendant, les professionnels préparent le nouveau millénaire.
Les professionnels avaient misé sur le millenium. L'opération n'aura pas été aussi profitable que prévu. Mais, l'heure n'est plus aux regrets. Les hôteliers et restaurateurs s'interrogent depuis plusieurs mois déjà sur la façon d'aborder l'an 2000 et le nouveau millénaire. Les nouvelles années devraient être celles du sourire, du service et de la qualité, pour l'ensemble des activités du tourisme dans le département. On assiste en effet, depuis plusieurs mois, à une effervescence parmi les acteurs du tourisme en général : réunions de concertations, ateliers de réflexions, rencontres interprofessionnelles. "Il y a une réelle volonté de progresser. Les institutions locales du tourisme vont dans le bon sens et dans le même sens, ce qui est primordial", précise J.-M. Combaluzier.

Implications des professionnels
Le secteur du tourisme est la principale activité de l'île et les institutionnels ne peuvent agir sans l'appui et la participation des professionnels.
"Le nouveau siècle devrait engendrer une forte mobilisation de tous les acteurs de la profession pour changer l'image de notre destination... Cap sur le sourire, c'est exactement cela ! Nous devons devenir performants et développer entre nous une forte synergie pour créer l'ambiance et l'événement" indique Mike Niang, directeur régional du groupe Accor de la Caraïbe.
Nous sentons dans l'île les prémices d'un nouvel élan. Les prises de conscience sont très nettes. L'hôtellerie indépendante a réussi à s'intégrer et mène avec la grande hôtellerie une stratégie commune de développement et de valorisation de la prestation.
Nul doute que cette nouvelle donne devrait apporter un plus dans le domaine de l'hébergement sur l'île. Les établissements sont tirés vers le haut, et nous assistons à un enrichissement de l'offre.
D'autant que la Martinique doit faire preuve de vigilance. Sa grande dépendance vis-à-vis du marché français pourrait à terme lui porter préjudice. "La Martinique fait rêver, nous le savons. Mais nous devons nous en donner les moyens. Et si nous voulons développer notre marché, nous devons ouvrir notre île à l'international..." précise Mike Niang.
La Martinique veut faire du nouveau siècle un nouveau départ. Elle le doit à la clientèle qui lui a fait confiance jusqu'à ce jour. Elle le veut pour la nouvelle clientèle qu'elle souhaite démarcher.
C. Le Dran


"Le nouveau siècle devrait engendrer une forte mobilisation de tous les acteurs de la profession pour changer l'image de notre destination... Cap sur le sourire, c'est exactement cela !"


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L'HÔTELLERIE n° 2646 30 Décembre 1999

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