Réveillon
Paris a perdu ses Lumières.
La tempête, qui a dévasté le nord de la France le week-end dernier, a en effet eu
raison de l'habit d'apparat revêtu par la capitale pour fêter le passage à l'an 2000.
Quelque 140 000 arbres déracinés, des devantures de restaurants et autres commerces
arrachées, des monuments historiques endommagés (le dôme du Panthéon, la sacristie de
Notre-Dame...) des centaines de vitres brisées, des camions renversés en travers de la
chaussée... Voilà un spectacle de désolation qui a de quoi en effrayer plus d'un.
D'ailleurs, certains touristes s'interrogent déjà quant à la réelle utilité de venir
réveillonner à Paris. "Quelques réservations sont effectivement annulées à
cause des dégâts provoqués par la tempête", confie Antoine Fanton, directeur
du groupe Hôtels L'Horset France. Et d'ajouter : "Il n'en demeure pas moins vrai
que nous allons probablement finir l'année avec des taux de remplissage élevés. Mais,
peut-être pas aussi élevés que prévu initialement."
Par les temps qui courent, un certain nombre de vacanciers pourrait de fait préférer
demeurer bien au chaud sous la couette. D'autres refuseront bien sûr de se plier aux
forces de Dame Nature. Dans ces conditions, les professionnels de l'hôtellerie qui ont su
jouer la prudence, en vendant un minimum de nuits à des tarifs abordables, devraient
assez bien tirer leur épingle du jeu. "Pour ce qui concerne les hôtels parisiens
que nous commercialisons, tout notre stock de chambres a été vendu en temps et en heure",
avoue Mariana Pouille, responsable de la réservation d'Hôtels Unis, en signalant
toutefois que le séjour minimum proposé à la clientèle était de quatre nuits
agrémenté d'une hausse de 25 %.
Palaces en vogue
Même constat positif du côté d'Elysées West qui affirme que la prudence tarifaire a
finalement porté ses fruits. "Tous nos programmes se sont extrêmement bien
vendus", indique Christophe Sauvage, directeur commercial de la chaîne.
Concernant les trois marques affaires du groupe Accor (Novotel, Mercure et Sofitel), la
fin d'année s'annonce elle aussi sous les meilleurs auspices. "Les prévisions
sont excellentes tant sur Paris intra-muros que dans la région Ile-de-France. A période
identique, nous sommes déjà au-dessus du nombre de réservations normales",
précisent les services de presse des enseignes en question.
C'est également l'embellie pour la centrale de réservations de Best Western France dont
le chiffre d'affaires a progressé de 33 % sur l'ensemble du mois de décembre. "Autre
élément intéressant, les prix moyens enregistrés dans notre système ont eux aussi
largement grimpé en décembre passant de 640 francs à 729 francs. Et pour la période
allant du 27 décembre au 1er janvier 2000, le prix moyen chambre franchit le cap des 922
francs", précise Antoine de Bouchony, directeur de Best Western France.
Chez Nestor et Nelson, centrale de réservations partenaire de SFR, on ne cache pas non
plus les nombreuses demandes de réservations enregistrées pour Paris à l'occasion des
fêtes de fin d'année. "Nous avons été largement sollicités pour Paris
notamment pour le nouvel an dans les catégories haut de gamme", souligne Côme
Frapier.
A J - 4 de l'an 2000, la grande majorité des palaces parisiens affichait effectivement
complet tel Le Ritz ou bien encore Le Crillon. Au Bristol, on ne dénombrait plus qu'une
chambre double libre du 30 décembre au 1er janvier... Les envies de réveillonner sous le
ciel de Paris de dernière minute pourront cependant être satisfaites. Ailleurs que dans
le luxe, bien sûr !
C. Cosson
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L'HÔTELLERIE n° 2646 30 Décembre 1999