Le compte à rebours a commencé
et pour arriver aux élections présidentielles dans les meilleures conditions, le Premier
ministre devra, dans les mois qui viennent, donner quelques signes pour amadouer les
électeurs les plus hostiles. On le sait, c'est toujours du côté du portefeuille que les
Français ont mal et c'est de toute évidence en adoucissant la fiscalité, tant directe
qu'indirecte, que le Premier ministre prévoit de mettre en place sa politique de
séduction. Une aubaine pour les restaurateurs qui pourraient, une fois n'est pas coutume,
être les grands bénéficiaires de l'élan de générosité du futur candidat à la
présidence de la République.
L'heure est favorable à un adoucissement de la politique fiscale en matière de baisse
de la TVA sur la restauration. En effet, sous couvert de réglementation européenne, le
gouvernement n'a cessé de refuser cette baisse de la TVA que les restaurateurs demandent
depuis 1995, tout en se gardant bien d'intervenir sur le plan européen pour que la mesure
soit possible ; comble de l'hypocrisie politique, il arrivait même que les ministres
français votent à Bruxelles contre une quelconque mesure d'assouplissement proposée par
un pays membre ! Autant dire que, quel que soit le gouvernement en place, tous les
ministres des Finances ont au cours de ces cinq dernières années fait preuve d'une
réelle hostilité vis-à-vis de toute baisse de la TVA sur la restauration dont le coût
leur semblait trop lourd pour le budget. Aujourd'hui, au-delà de la reprise économique,
plusieurs événements ont amené à une évolution de cette situation de blocage. Un
nouvel environnement fiscal est en train de se mettre en place au moment où la France se
prépare à assurer la présidence européenne. Des ouvertures sont donc possibles, mais,
semble-t-il, c'est le premier bilan de l'effet de la baisse de la TVA sur le bâtiment qui
pourrait être le meilleur atout pour le secteur de la restauration. En effet, le
gouvernement ne cesse de se féliciter d'avoir osé prendre une mesure qui a dopé
l'activité du secteur du bâtiment sans avoir d'effet pervers sur les prix, et qui en
outre a considérablement fait chuter le travail au noir et dynamisé les embauches ! Des
atouts qui ne pourraient qu'infléchir la position de Lionel Jospin qui trouverait dès
lors, dans la baisse de la TVA, une manière de se réconcilier avec les restaurateurs,
cafetiers, à l'heure où ceux-ci sont de plus en plus excédés de ne jamais être
entendus. Une attitude qu'ils prennent pour du mépris. Une mesure qui serait d'autant
bienvenue que l'application de la loi Aubry au secteur ne sera pas sans mobiliser les
restaurateurs contre le gouvernement.
PAF
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L'HÔTELLERIE n° 2648 Hebdo 13 Janvier 2000