FNIH du Gard
La FNIH du Gard est en train
de devenir, depuis quelques mois, un syndicat départemental à l'activité exemplaire en
matière de lutte contre le paracommercialisme. A l'origine de cette action, dont les
résultats sont désormais très palpables, la création, il y a un an, d'une véritable
commission juridique.
Au total, 22 dossiers ont été traités durant cette période et déjà 16 d'entre eux
sont aujourd'hui régularisés grâce à l'action des interlocuteurs de la FNIH, que ce
soient le préfet du Gard, les élus locaux ou encore les services administratifs de
l'Etat.
"Mais le pas essentiel qui a été franchi cette année se situe au niveau de la
prise de conscience de nos adhérents. Dès qu'ils constatent un acte de
paracommercialisme ou de concurrence illégale, ils nous alertent et souvent nous aident
à bâtir le dossier", souligne notamment le président Bernard Taligrot.
L'importance des dossiers est variable, mais tous retiennent notre attention pour être
réglés dans les plus brefs délais. A Barjac par exemple, un restaurant exploité sans
autorisation depuis fin juin 1999 a fait l'objet d'un procès et d'un dépôt de plainte
avant que le sous-préfet d'Alès n'ordonne sa fermeture. Toujours dans cette région, aux
confins du Gard et de l'Ardèche, c'est l'ouverture d'une table d'hôtes qui est à
l'origine d'une action puisque l'exploitant n'est pas inscrit au registre du commerce.
Les propriétaires étrangers oublient la loi
A Aspères, près de Sommières, c'est un gîte associant dans une publicité la promotion
d'un lieu de restauration à la production de la ferme qui pose problème. En effet, les
propriétaires ne sont pas des agriculteurs et ne peuvent donc proposer les produits issus
de leur travail.
Le pays cévenol est quant à lui une véritable mine pour la commission juridique. Les
particuliers originaires de Grande-Bretagne, des Pays-Bas ou de Suisse ont souvent pris
l'habitude d'aménager leur propriété en lieu d'accueil pour leurs compatriotes. Un cas
très préoccupant en cours de règlement se situe à Lasalle où un adhérent de la FNIH
de Saint-Jean-du-Gard a découvert une chambre d'hôtes d'une capacité de 24 lits capable
de proposer aussi une restauration verte. Le préfet a donc été alerté fin septembre
afin que la commission de sécurité juge sur place de la conformité des lieux mais aussi
que la commission d'hygiène procède à une visite de la cuisine et de la salle de
restaurant qui accueille jusqu'à 40 personnes. Le propriétaire, écossais, ne
connaîtrait pas les différentes réglementations.
Du travail aussi en Camargue
Le dossier le plus épineux, lié à une tradition régionale solidement ancrée dans les
habitudes, concerne la Camargue. Les propriétaires de manades - élevages de taureaux et
de chevaux - y pratiquent en effet une activité touristique qui va bien au-delà de
promenades à cheval à travers ce pays préservé. Le marquage du troupeau est en effet
une attraction que les visiteurs suivent par cars entiers. Et à chaque fois, la journée
passée au grand air s'accompagne d'un apéritif et d'un repas sur place.
Alerté, le directeur départemental de la Concurrence, de la Consommation et de la
Répression des Fraudes a montré un vif intérêt au problème qui se pose. "L'exercice
d'activités annexes à l'activité principale d'élevage de taureaux, du type
restauration ou hébergement par exemple, me paraît nécessiter un examen global de la
part des administrations économiques et financières : direction des Services fiscaux, de
la Douane, de la Concurrence et Répression des Fraudes. Je saisis de ce dossier les
responsables de ces services", déclare-t-il dans un courrier. Les professionnels
de la restauration et de l'hôtellerie du Gard mais aussi des Bouches-du-Rhône vont donc
suivre avec une attention toute particulière la suite donnée à cette affaire qui
pourrait bien être une source de tension à l'approche de la saison d'été.
Mais à la FNIH du Gard, il en faudra visiblement plus pour briser la grande offensive
lancée pour réduire la concurrence illégale.
J. Bernard
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L'HÔTELLERIE n° 2649 Hebdo 20 Janvier 2000