Ecole hôtelière de Strasbourg
Réunis vingt-cinq ans après, 20 élèves de la promotion 74 de l'école hôtelière de Strasbourg ont partagé leurs impressions sur la profession.
Vingt anciens de l'école hôtelière de Strasbourg se sont retrouvés en Champagne à l'initiative de Brigitte Lormier qui a tenu pendant onze ans le restaurant Le Vieux Pressoir à Ay. "On a beaucoup de surprises au bout de vingt-cinq ans. Quand on s'est quitté, la notoriété de l'école nous a aidés. La majorité d'entre nous a commencé à travailler dans des hôtels 4 étoiles ou 4 étoiles luxe. Autre avantage de notre formation : offrir des débouchés sur tout ! Le programme lourd et complet (économie, législation fiscale, gestion, physique, chimie, technologie appliquée, cuisine, salle...) a ouvert des horizons aux uns et aux autres", explique un des participants. La moitié de la classe est restée dans la profession. Six sont restaurateurs, dont quatre en Alsace. Ainsi, Marc Haeberlin est à la tête de L'auberge de l'Ill à Illhaeusern, une belle maison familiale avec 3 étoiles Michelin depuis 1967. De son côté, parti à Campione d'Italia, une enclave italienne en terre suisse, le chef lorrain Bernard Fournier a gagné une étoile Michelin pour son restaurant Da Candida. Au cours de la visite d'Epernay, les anciens de l'école de Strasbourg ont dressé un constat général : "Le secteur de la restauration est de plus en plus difficile. On devient esclave de notre profession. Un peu moins en Alsace où les horaires d'accueil sont plus stricts." Voir des clients se présenter à 14 heures pour être servis dans un restaurant champenois a choqué les chefs exerçant dans cette région. "Chez nous, les gens n'oseraient pas venir après 13 heures ou 21 heu-res le soir."
Changements de voie
Et les autres ? Le reste de la promotion 74 a osé sauter le pas et changer de métier. Au
fil des ans, mais aussi dès la sortie de l'école pour certains. Parmi les reconvertis,
Catherine Féron uvre dans la recherche incendie : "C'est de la cuisine
aussi, la chimie." Marc Nicolaï exerce ses talents dans les parfums de synthèse
alimentaire, Gilles Rebouche est professeur dans un lycée hôtelier, Annie Viot est
branchée marketing-communication, Brigitte Lormier est secrétaire notariale, et d'autres
travaillent dans les BTP ou ont embrassé des carrières militaires. "J'ai eu tout
de suite des postes intéressants. Après une formation continue, je m'occupe aujourd'hui
d'achats dans une multinationale à Genève. La formation de l'école hôtelière de
Strasbourg m'aide encore : je gère des comptes où entre la restauration (contrôle de
coûts et de qualité)", a expliqué Patrick Gay. Certains, comme Philippe
Kaiser, responsable de secteur du groupe Avenance Entreprise à Lille et qui supervise une
quinzaine de restaurants d'entreprises, ont confié, malgré leur réussite, avoir parfois
la nostalgie du métier.
Les 20 anciens élèves de l'école hôtelière de Strasbourg.
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L'HÔTELLERIE n° 2649 Hebdo 20 Janvier 2000