Logis de France Rhône-Alpes
L'association des Logis du département de la Loire n'est pas une des plus nombreuses de France. Après un passage à vide, elle a repris du poil de la bête et s'affirme aujourd'hui comme un acteur économique autant complémentaire qu'indispensable.
Certes, ce département, qui
a pu paraître sinistré lors des bouleversements industriels de ces dernières
décennies, a su réussir, par le savoir-faire de ses habitants, une conversion qui
étonne autant les technocrates que les politiques. Afin d'améliorer les échanges et
relancer l'économie, les élus ont souvent favorisé l'implantation d'une
hôtellerie-restauration de chaîne au détriment d'un parc hôtelier familial souvent
vieillissant. Or ce patrimoine existe. Dans un département resté très actif, il a su se
moderniser par l'intermédiaire des Logis de France et recouvre pratiquement toute
l'hôtellerie familiale et artisanale, gardienne de traditions ancrées dans la culture
locale, notamment avec la cuisine du terroir.
C'est le syndicat hôtelier, et plus particulièrement Monsieur Suzat, son président, qui
lança en 1950, peu après la première association en Haute-Loire, celle des Logis de la
Loire. Mais la crise n'a pas favorisé son essor et l'association végéta pendant 20 ans,
pour chuter à 7 maisons. En 1972, le bureau est hébergé par le comité du tourisme et
l'association retrouve un nouvel essor : vingt Logis en 1974, trente les années
suivantes, puis à nouveau vingt-cinq en 1995 lors du reclassement quinquennal de la
grille des cheminées.
Un Logis de Ville à Saint-Etienne
Aujourd'hui la chaîne en compte trente-quatre : sept classés 3 cheminées, vingt-quatre
2 cheminées, trois 1 cheminée, soit un total de 500 chambres.
Pour le président-fondateur Georges Berthomier et son épouse Bernadette, il n'est guère
possible d'atteindre la barre des cinquante maisons, ce chiffre correspondant à la petite
hôtellerie rurale existante. En revanche, l'apparition des Logis de Ville dans un
département à l'immense tissu urbain peut permettre l'extension du réseau dans des
agglomérations dont les limites départementales sont justement assez souvent confuses.
L'assemblée générale s'est tenue dans un Logis de France en plein Saint-Etienne, face
à la gare historique de Châteaucreux, un hôtel de charme de 66 chambres trois
cheminées avec son restaurant La Loco, tenu par Annick et Jacques Stribick,
vice-président de l'association.
Les apprentis : c'est l'avenir
Si les Logis de la Loire enregistrent plus de passages que de longs séjours - l'image
touristique du département n'étant pas encore très nette -, leurs propriétaires ne
baissent pas pour autant les bras. Chaque année, des travaux sont entrepris dans une
vingtaine d'entre eux (ravalement, modernisation, sanitaires, mises aux normes...). En
1999, deux hôtels se sont ainsi hissés aux 3 cheminées. Certains investissements
reçoivent d'ailleurs une aide du conseil général sous forme de bonification
d'intérêts.
Soucieux de pérenniser de leurs entreprises et de transmettre également leur
savoir-faire, ces hôteliers font un gros effort pour la formation et la promotion de
leurs apprentis. Le premier concours du Meilleur apprenti de la Loire a eu lieu l'an
dernier avec six candidats pour représenter le département : Frédéric Mathelin du
Forez, à Saint-Galmier ; Cédric Roux du Gil de France, à Montbrison ; Stéphane Baray
du Comty, à Feurs ; Sophie Villard des Iris, à Andrézieux ; Rémi Vulin du Favières,
à l'Hôpital/Rhins et Bruno Alleman du Terminus, à Saint-Etienne. C'est Frédéric
Mathelin qui représentera le département à la finale régionale remportée par Patricia
Martin-Lopez de l'Hôtel Reygrobellet à Saint-Germain-de-Joux dans l'Ain.
Les Logis de la Loire ont par ailleurs participé avec succès au salon Tourazimut de
Saint-Etienne (avec ceux de l'Isère, de la Savoie et du Rhône) et célébré leur 50e
anniversaire en lançant un gâteau représentatif du terroir local : un clafoutis aux
pommes du Pilât, aromatisé à la Cristille, une liqueur qui vient d'être relancée dans
le pays de Noirétable.
Enfin, au concours du 50e anniversaire, les Logis de la Loire ont compté deux cents
gagnants, tous invités par les adhérents.
Conversion au multimédia
En invitant à leur assemblée générale Marie-Lou Lopez, directrice commerciale de Logis
de France Services, les Berthomier et leurs amis ont prouvé qu'ils s'intéressaient aux
technologies nouvelles de vente et de promotion. L'association va d'ailleurs créer cette
année un site Internet en partenariat avec les Logis du Rhône voisins. La centrale de
réservations des Logis à Paris, qui va bientôt bénéficier d'un logiciel plus
performant, affiche des résultats prometteurs : 17 millions de chiffre d'affaires fin
octobre, dont 8 millions pour les Logis en Liberté, et 8 millions pour le grand public.
CA moyen par réservation : 1 004 F ; durée moyenne : 1, 74 nuit. Le téléphone est
encore le moyen le plus utilisé mais le web se développe d'une façon spectaculaire. La
commission pour les hôteliers est de 8 % mais vu les difficultés rencontrées pour
l'encaisser, la Fédération envisage une retenue à la source.
Tous les membres sont convaincus de la nécessité d'en passer par le web et le
multimédia mais l'initiation à ces nouvelles pratiques en effraie plus d'un. Des stages
et des séminaires sont organisés dès le début de cette année.
C. Bannières
De gauche à droite, Bernadette Berthomier, Jacques Stribick, Georges Berthomier,
Marie-Lou Lopez, directrice de Logis de France Services et Yvan Chassagne.
Le nouveau bureauPrésident : Georges Berthomier, ex-directeur du
comité départemental de tourisme. |
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L'HÔTELLERIE n° 2650 Hebdo 27 Janvier 2000