Parce que tout le monde ne peut
pas être énarque Dieu merci les citoyens que sont les hôteliers, cafetiers,
restaurateurs, ne peuvent être que scandalisés par la manière dont les politiques, de
toute espèce, les considèrent. Parce que la voix des urnes se fait entendre
régulièrement, démocratie oblige, les équipes dirigeantes changent et oublient trop
souvent d'assurer la continuité de l'Etat. Les engagements pris, non respectés, sont
aujourd'hui légion et les ministères n'hésitent pas à mettre en avant les lourdeurs
administratives, les réorganisations internes, pour justifier ces dérives. Il se
trouvera toujours un fonctionnaire pour ne pas faire aboutir un dossier quand la volonté
politique le demande et l'on imagine avec quel plaisir les politiques en place tuent dans
l'uf les réformes initiées par d'autres quand elles apportaient une réponse
favorable à la revendication d'un groupe socioprofessionnel. La langue de bois étant le
langage courant des hommes et des femmes politiques la parité se situe aussi à ce
niveau-là il n'est pas une réunion, il n'est pas un discours où ne sont évoqués
ces sujets que l'on promet à l'étude, voire même aboutis quand un décret n'est pas
signalé à la signature. Une manière de mieux faire comprendre que les engagements des
prédécesseurs n'ont pas été tenus. Incontestablement, à ce jeu-là, les politiques y
perdent encore une fois leur crédibilité ! Et les électeurs en ont assez.
Pour les hôteliers, cafetiers, restaurateurs, le dossier de l'allégement des charges
sociales sur les avantages en nature est l'exemple même du mépris des politiques envers
eux. Cette réduction, contrepartie à la signature de la convention collective du 30
avril 1997, applicable au 6 décembre 1997, devait s'étaler sur 4 ans à raison de 25 %
par an, soit un allégement la 1re année de 1,28 F par repas, par salarié et par jour.
Il aura fallu attendre une année pour la publication du premier décret qui, en avril
1998, permettait l'allégement promis avec, toutefois, 5 mois de retard et ce, sans
rétroactivité... mais 21 mois plus tard, alors que les entreprises des CHR devraient
attendre la parution du 3e décret permettant un abattement de 75 %, le second n'a
toujours pas passé le stade de la signature... Pourtant, à chaque discours, la ministre
du Tourisme ou ses délégués, promettent la "publication dans les prochains
jours" d'un décret qui sera, nous promet-on, rétroactif au 1er juillet 99 ! Et de
mettre en avant le cadeau royal de l'Etat envers le patronat "une économie sur
les charges patronales de plus de 12 100 francs par an pour un établissement de 10
salariés". Comment croire plus longtemps les engagements des politiques ? Quelle
crédibilité accorder à leurs discours ? Dans les jours prochains, on attend le
décret... Les jours sont plus longs qu'autre part dans nos ministères...
PAF
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L'HÔTELLERIE n° 2652 Hebdo 10 Février 2000