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Marseille

La reconstruction du lycée hôtelier de Bonneveine a démarré

La première pierre du nouveau lycée hôtelier de Marseille-Bonneveine, qui, après avoir été rasé, doit être entièrement reconstruit sur le même site, vient d'être posée. Elèves et professeurs y emménageront pour la rentrée 2001. Et bénéficieront de conditions de travail enfin modernes...

Cette année encore, la rentrée du lycée hôtelier de Marseille-Bonneveine s'est faite dans des locaux provisoires, dispersés en trois points de la ville. Une quinzaine de kilomètres séparent les locaux où sont dispensés les enseignements généraux, dans les quartiers sud, et ceux où se déroulent les travaux pratiques, dans les quartiers nord (ancien CFA Corot). L'internat se trouve quant à lui à mi-chemin... Une situation pas facile à gérer, malgré la bonne volonté de la Région qui a mis une navette à disposition de l'établissement. Depuis 1998 en effet, la démolition des anciens bâtiments, obsolètes et dangereux, a démarré et le lycée doit être reconstruit de A à Z pour la rentrée 2001. Avec un an de retard sur les prévisions initiales. Construit au début des années 80, à partir de plans types, ne tenant pas compte des besoins spécifiques d'un établissement professionnel, le lycée hôtelier de Bonneveine s'était très vite avéré inadapté, pâtissant par ailleurs de malfaçons. Dès 1986, les travaux de sécurité, d'hygiène et de remise à niveau devenaient un véritable gouffre financier. Face à cette situation catastrophique, Jean-Claude Gaudin, alors président de la Région, prenait la décision de le raser afin de le reconstruire sur le même site. En 1998, son successeur, Michel Vauzelle, confirmait ce choix.

Faire preuve d'imagination pédagogique...
En attendant de pouvoir emménager dans des locaux flambant neufs, plus grands, plus fonctionnels, plus modernes, élèves et enseignants sont hébergés dans des locaux provisoires depuis cette date. Cette situation a d'ailleurs entraîné une baisse sensible des effectifs, passés de 650 à moins de 500, avec en particulier une diminution du nombre d'internes (80 au lieu de 180) et une modification provisoire du recrutement, plus local qu'auparavant. Cette diminution des effectifs se poursuivra d'ailleurs à la rentrée prochaine. Quant au CFA, intégré à l'établissement, il a subi des restrictions similaires. "En revanche, souligne Geneviève Fabre, le proviseur, notre personnel (130 personnes dont 80 enseignants) est resté le même, ce qui est très positif pour nos élèves. Mais pour nous adapter à ces nouvelles conditions, sans que nos résultats en pâtissent, nous avons dû faire preuve d'imagination pédagogique. Nous n'avons plus, par exemple, de restaurant d'application. Pour continuer à mettre nos élèves en situation professionnelle, nous avons d'une part continué à leur faire assurer la production et le service de la cafétéria où ils prennent leur repas, comme cela a toujours été le cas, et par ailleurs nous leur avons imposé un tour de rôle obligatoire où, dans le cadre du restaurant pédagogique, ils deviennent clients. Cela marche bien. Du coup, nous continuerons à appliquer ce système dans notre futur lycée, bien que nous y disposions à nouveau de restaurants ouverts au public. Ce sera un entraînement supplémentaire."

Un lycée mieux équipé, avec de nouvelles options
Le prochain lycée, dont l'architecture privilégiera l'aspect pratique plutôt que l'aspect esthétique, aura une surface de 25 000 m2 bâtie, soit environ un tiers de plus qu'avant. L'internat aura une capacité de 280 places au lieu de 180, et sera équipé de chambres doubles et de chambres single, réservées aux élèves plus âgées ou étrangers. Le lycée sera en effet ouvert à l'international et organisera en particulier des échanges avec les pays européens. Certaines sections pourraient même bénéficier d'un enseignement dispensé en langues étrangères. "Nous souhaitons que l'internat fonctionne comme un hôtel, avec un comptoir d'accueil tenu par les élèves, ce qui leur permettra de faire des TP supplémentaires. Cela est d'ailleurs prévu dans le concept architectural mis au point par le cabinet Archimed, en relation avec le cabinet d'ingénierie lyonnais Quidort, spécialisé dans l'hôtellerie-restauration...", explique le proviseur. Tout le lycée sera d'ailleurs organisé comme une structure professionnelle, afin de mettre d'emblée les élèves en condition de travail. Le bâtiment sera réparti en deux zones : l'une ouverte au public ; l'autre réservée exclusivement aux élèves et aux travaux pratiques. Dans la première, on trouvera les salles d'enseignement général, les salles de conférences, un amphithéâtre de 150 places et les restaurants d'application, dont les horaires ont été décidés en concertation avec les CHR 13 : une brasserie de 40 couverts, assortie d'un bar, ouverte à midi, et un restaurant gastronomique de 60 couverts, ouvert le soir. Dans la partie réservée au travail, se trouveront les ateliers professionnels (9 000 m2), dont certains n'existaient pas dans l'ancien lycée. La cafétéria, où les élèves et leurs professeurs continueront d'assurer la fabrication des repas et le service, disposera de 400 places assises, au lieu de 300. Le CFA et le pôle formation continue seront intégrés au lycée. Mais une réserve foncière de 1 000 m2 pourra, d'ici cinq ans, lorsque le lycée aura monté en puissance, être dédiée à un pôle formation continue spécifique, qui évoluera avec les besoins de la profession. En revanche, le CFA aura une capacité limitée à 450 apprentis et ne prendra pas d'essor, vu les structures existant ailleurs. A sa réouverture, en 2001, le lycée proposera les mêmes options qu'auparavant et commencera par accueillir 550 élèves pour parvenir à 1 000 élèves en 2006. De nouvelles sections seront ouvertes au fil du temps, en concertation avec les professionnels avec lesquels la réflexion a été entamée.
L. Casagrande

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L'HÔTELLERIE n° 2653 Hebdo 17 Février 2000