L'hôtel Les Clairions dans l'Yonne
Un peu plus d'un an après le sinistre qui l'a gravement endommagé, l'hôtel Les Clairions, à Auxerre, a réussi à surmonter la catastrophe. Aujourd'hui, son propriétaire parle avec une certaine sérénité de cette expérience pourtant douloureuse.
Le choc fut rude pour Robert
Faron qui déclare : "Je venais de partir en vacances lorsqu'on m'a
prévenu." En trois heures, la toiture, les combles, deux appartements situés
sous le toit et une partie des chambres du 4e étage de son hôtel Les Clairions, à
Auxerre, sont partis en fumée. "Apparemment, à cause d'un court-circuit au
niveau de l'enseigne lumineuse du toit", précise-t-il. C'était le 15 novembre
1998, à 6 heures du matin. Aujourd'hui, Robert Faron peut parler du drame sereinement. "Bien
que les dégâts se soient chiffrés à 5,20 MF, on peut dire que nous avons eu de la
chance : le bilan aurait pu être plus catastrophique et il n'y a eu aucun blessé."
La chance n'a pas tout fait. Le personnel de l'hôtel a su réagir vite et prendre les
bonnes décisions. "L'intervention des pompiers a entraîné un dégât des eaux
dans tout le bâtiment, jusqu'à la réception. Ce fut fatal aux réseaux d'électricité
et de chauffage, dont les armoires principales ont été totalement endommagées. Les
électriciens ont travaillé 4 jours et 4 nuits pour que nous puissions les remettre en
route le plus rapidement possible." La rénovation s'organise alors au pas de
course. "L'électricité revenue, nous avons placé immédiatement des
déshumidificateurs pour absorber l'eau dans tout l'hôtel, pour un coût de 190 000 F
pris en charge par l'assurance. On a ainsi pu enlever des centaines de litres d'eau et ne
pas avoir à tout refaire au niveau des pièces." 15 jours après le sinistre, 10
chambres, celles du bas, étaient déjà remises en service après rafraîchissement,
notamment des peintures. Puis, tous les quinze jours, 10 à 15 pièces. Début février,
les 60 chambres étaient toutes rénovées et 4 supplémentaires étaient même créées
à la place d'un appartement du haut.
Une réactivité salutaire
"Il a fallu également être très réactif pour refaire le toit afin de ne pas
aggraver les dégâts. Un toit provisoire a été monté en cinq jours avec des
minicharpentes et de la tôle. Pour Noël, la toiture définitive était achevée. Nous
pensions refaire le toit avec des tuiles de Bourgogne. Mais le coût était trop
important. On a finalement opté pour de l'ardoise. Cela rend l'hôtel plus esthétique,
ce qui a manifestement plu à nos clients."
Un toit en ardoise ne suffit cependant pas à retenir une clientèle. "Obligés
d'envoyer nos clients chez les collègues après le sinistre, nous avons eu peur qu'ils
s'habituent à aller voir ailleurs. D'autant que la vingtaine de clients qui se trouvait
dans l'hôtel au moment de l'incendie était essentiellement composée de VRP et d'hommes
d'affaires habitués de l'établissement. D'où notre souci d'activer les travaux et de
rouvrir le restaurant, non endommagé, le plus tôt possible, en fait dès que
l'électricité a été rétablie. On a alors eu l'agréable surprise de voir que les
personnes que nous avions logées à l'extérieur venaient malgré tout dîner chez nous.
Elles compatissaient à notre infortune ! Nous avons aussi assuré une permanence
téléphonique 24 heures sur 24 à l'hôtel dès que le téléphone a pu être rétabli et
il n'y a eu aucune mise au chômage technique."
Résultat : Robert Faron estime que 98 % des clients sont revenus. "Nous avons
juste dû payer de notre poche 150 000 francs pour la mise en conformité de la détection
incendie et des armoires électriques, cela n'étant pas pris en charge par l'assurance.
Nous avions aussi contracté une assurance perte d'exploitation qui nous a versé 800 000
F pour le déficit estimé de clientèle pendant le sinistre. On peut dire qu'on a
compris, dans notre malheur, l'importance d'être bien assuré ! "
Des dégâts chiffrés à 5,20 MF et 800 000 F de déficit estimé.
Les Clairions en chiffresl Construction : 1975
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L'HÔTELLERIE n° 2653 Hebdo 17 Février 2000