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Groupements d'employeurs

Maîtriser les variations d'activité

En lançant un groupement d'employeurs, avec d'autres professions de l'alimentaire, les hôteliers-restaurateurs de
la région de Montluçon veulent apporter des solutions face aux variations d'activité et à la réduction du temps de travail. Tout en préservant ou en créant des emplois qualifiés.

Difficultés pour trouver des employés, pour faire face aux pics ou aux variations d'activité : c'est le lot habituel des problèmes rencontrés dans l'hôtellerie-restauration, à Montluçon comme ailleurs. Mais ici, des professionnels refusent la fatalité. Ils ont décidé de créer un groupement d'employeurs. "La question n'est pas évidente. Il a fallu deux ans de travail, de rencontres et de réflexions", raconte Jean Taphanel, coordinateur du projet dont l'étude a été financée par le Fonds social européen.

Fin novembre, le projet a vu le jour avec le soutien d'institutions comme l'Agence nationale pour l'emploi et la direction départementale du Travail. Sept adhérents fondateurs ont signé l'acte de naissance d'EPEES (Emplois pourvus ; employeurs, employés satisfaits) : un boulanger, un traiteur, quatre hôteliers-restaurateurs et un organisme de formation.

"Raisonnablement, nous allons très rapidement tripler le chiffre des associés", soutient Jean Taphanel. Pour éviter le plus possible les collisions des demandes, EPEES s'adresse aussi aux métiers de l'alimentation, complémentaires de la restauration : bouchers, traiteurs, charcutiers, etc. Et la porte reste ouverte à toutes les innovations, toutes les nouvelles idées.

Ne plus perdre les compétences

Le système offre l'avantage de stabiliser les salariés expérimentés dans une région. "Si un restaurateur ne peut proposer à son cuisinier qu'un mi-temps, il risque fort de le voir partir pour une meilleure place, explique Marie-Noëlle Dufour, responsable de l'AFORMAC, l'Association de formation du Massif central. Avec le groupement d'employeurs, il peut trouver un poste supplémentaire, dans un autre établissement, et donc rester dans le bassin d'emploi. Nous formons des jeunes qui trop souvent quittent la région, car ils ne trouvent pas de places stables ou à temps complet. Nous perdons donc des compétences." "Il ne s'agit pas non plus d'avoir du personnel utilisé comme bouche-trou, mais des gens réellement qualifiés, explique Jean Taphanel, qui apporteront un réel savoir-faire à deux ou trois entreprises. Mais il faut rester réaliste. Le groupement ne pourra pas répondre à toutes les demandes. Il cherchera à en satisfaire un maximum. Et nous allons aussi fédérer un certain nombre d'extras, pour une mise à disposition rapide auprès des employeurs. En espérant voir diminuer le travail au noir." EPEES vise une cinquantaine d'employés d'ici la fin 2000. Ils seront les salariés de l'association, forme juridique imposée au groupement d'employeurs. Ils n'auront qu'un seul contrat de travail. L'association s'occupe de la gestion du personnel. Son objet exclusif est de mettre ses salariés à la disposition de ses adhérents.

Variation d'horaires et salaire régulier

"Les horaires pourront varier d'une semaine à l'autre, en fonction des fluctuations de la demande, avec des pointes à 48 heures, et des récupérations. Mais les salariés recevront un même salaire mensuel, ce qui simplifie la vie au quotidien", explique Jean Taphanel. De plus, la loi autorise le recours aux groupements d'employeurs pour compléter un effectif dans le cadre de la réduction du temps de travail. EPEES peut donc devenir un atout pour se mettre en conformité avec les 39 heures en limitant les coûts de restructuration. Les avantages pour les employeurs (trouver une main-d'œuvre complémentaire, qualifiée, connaissant les entreprises, polyvalente, avec une certaine souplesse d'utilisation) induisent des contreparties. Les adhérents du groupement sont liés à l'association par contrat commercial. Ils doivent définir leurs besoins en compétence, en durée et en date. Ils s'engagent à employer du personnel durant une période minimum. Ils sont solidairement responsables des dettes de l'un d'entre eux vis-à-vis de l'association. "C'est un risque minime. Tout se passera bien", a déclaré le président d'EPEES, Jean-Pierre Bujard (les Ducs de Bourbon à Montluçon).

Pour tous renseignements complémentaires : Tél. : 04 70 08 70 95.

P. Boyer

A l'occasion du lancement du groupement d'employeurs EPEES.
Objectif : une cinquantaine d'emplois d'ici fin 2000.


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L'HÔTELLERIE n° 2654 Hebdo 24 Février 2000

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