Chaînes hôtelières intégrées en France
Cette année 1999 a encore été un excellent millésime pour les chaînes intégrées en France, depuis leur reprise d'activité il y a trois ans. Ceci a presque fait oublier les années de crise. L'exercice s'est ainsi terminé en France avec un volume d'affaires évalué à 30,2 milliards de francs pour une évolution de 5,9 % par rapport à 1998. Le taux d'occupation a culminé à 69,9 % pour l'ensemble des réseaux, toutes catégories confondues, soit 2,3 points de mieux qu'en 1998. Le record de remplissage a été vu sur la gamme 0 et 1 étoile, avec 74,6 % de taux d'occupation, qui confirme ce créneau comme une valeur sûre. Contrairement à l'année 1998, où les hôtels de chaînes 3 et 4 étoiles avaient réalisé une hausse respective de 14 et de 18 % de leur RevPar, il y a eu cette année un ralentissement sensible sur cette gamme. Il faut dire que la Coupe du Monde de Football avait particulièrement gâté ces hôtels en 1998 sur une période de plusieurs mois. La catégorie 3 étoiles est toujours crucifiée entre l'offre concurrentielle des 2 étoiles s'équipant de mieux en mieux et celle des 4 étoiles montrant une grande souplesse tarifaire. Pour autant, l'évolution du nombre de chambres louées accompagne globalement au mieux la progression du parc hôtelier des chaînes en France. Les meilleurs scores de remplissage profitent bien souvent aux hôtels rénovés ou neufs, et aux réseaux à forte notoriété.
La restauration reste un casse-tête
Si l'hébergement se présente très favorablement en termes d'activité, les chaînes
continuent désespérément à souffrir de leur restauration. Le volume d'affaires n'est
en amélioration que de 1,5 % en 1999 par rapport à 1998. On a affaire ici à une
stagnation ou une régression du nombre de couverts servis selon les chaînes, qui
s'accompagne d'un gel des additions. Il faut bien le dire, il n'y a qu'une poignée
d'enseignes, à l'instar de Campanile, qui sont parvenues à créer un concept fort de
restauration qui au-delà de la clientèle hébergée attire la clientèle locale sur les
déjeuners. Pourtant, toutes les chaînes travaillent avec insistance, et ce depuis de
nombreuses années, sur leur restauration. Mais peu ont trouvé la formule magique pour
que les consommateurs se ruent devant leurs portes. D'une part, la restauration d'hôtel
reste associée à une image pauvre et négative malgré les efforts engagés pour
redresser la barre. D'autre part, à écouter les consommateurs, les hôteliers de
chaînes se révèlent rarement de bons restaurateurs. Les nouvelles formules conçues et
lancées sur le marché par les responsables de produits et les exploitants donnent bien
souvent des résultats décevants pour des investissements au mètre carré, de plus en
plus chers, voire déraisonnables. Quelques réseaux ont commencé à sous-traiter leur
"food & beverage" à des chaînes de restauration incluant un concept déjà
connu. Mais cela reste encore quasiment expérimental et pas obligatoirement couronné de
succès.
Priorité à la modernisation des chambres
Heureusement, près de 45 % des hôtels de chaînes ne disposent pas d'un restaurant
(généralement en dessous de la gamme 2 étoiles). Sur l'ensemble du parc, la
restauration ne représente par conséquent que 22 % du volume d'affaires global. Quoi
qu'il en soit, dans le régime concurrentiel dans lequel elles se trouvent, les chaînes
portent leurs efforts aujourd'hui sur l'hébergement, leur offre principale. Elles se
mobilisent pour rénover leurs chambres et ainsi rattraper leur retard de modernité dans
les équipements. Le cash-flow qu'elles et leurs franchisés parviennent à dégager est
la bouffée d'air frais qui leur était nécessaire pour mobiliser les fonds nécessaires
à ces rénovations. Car on évite de recourir à l'endettement malgré les taux
d'intérêt encore très accessibles. L'harmonisation et la modernisation des systèmes
informatiques sont aussi devenus des enjeux stratégiques, pour ne pas rester sur le bord
de la route du développement explosif d'Internet. Mais, vaille que vaille, les chaînes
ont définitivement pour règle de gagner des parts de marché partout où elles le
peuvent. Quitte à devoir jouer un remake des envahisseurs, au comportement pas toujours
pacifique.
C. Gary
1998 | 1999 | Variation | |
0 & * | 105,9 F | 115,9 F | + 9,4 % |
---|---|---|---|
** | 182,1 F | 193,4 F | + 6,2 % |
*** | 290,1 F | 303,1 F | + 4,5 % |
**** | 629 F | 672,9 F | + 7 % |
Total | 229,8 F | 248,2 F | + 8 % |
Source : Coach Omnium-La Revue |
1998 | 1999 | Variation | |
Hébergement | 19,4 MdF | 20,9 MdF | + 8 % |
---|---|---|---|
Restauration | 6,5 MdF | 6,6 MdF | + 1,5 % |
Autres ventes | 2,6 MdF | 2,7 MdF | + 4,3 % |
Total | 28,5 MdF | 30,2 MdF | + 5,9 % |
Les volumes d'affaires sont arrondis, ce qui peut créer un écart dans le pourcentage des variations | |||
Source : Coach Omnium-La Revue |
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L'HÔTELLERIE n° 2656 L'Hôtellerie Économie 9 Mars 2000