Un mois en Bourse
Côté restauration Après Léon de Bruxelles, le groupe Flo, Buffalo Grill et Bernard Loiseau SA ont publié leur chiffre d'affaires 1999. Des performances satisfaisantes qui ne sont pas saluées par la Bourse où les investisseurs n'ont d'yeux et d'argent que pour les valeurs de la nouvelle économie.
Le chiffre d'affaires que le groupe Flo a atteint
279 Mf, chiffre parfaitement en accord avec les prévisions, soit une croissance de 15.5 %
et 0.1 % à périmètre constant (sur la base du parc de restaurants détenus au
01.01.1998). L'action s'est toutefois depuis repliée de 7.2 %, passant de 37.5 f le 7
février à 34.97 f récemment. Une baisse qui peut s'expliquer par les arbitrages actuels
des investisseurs en faveur des sociétés de la nouvelle économie et du taux de
croissance interne du groupe Flo, jugé insuffisant par certains analystes. Pour 2000, la
société prévoit une croissance de l'ordre de 15 % compte tenu des ouvertures prévues
sur la période et de la contribution sur une année de restaurants ouverts au quatrième
trimestre 1999. Sur la base de la capitalisation boursière du groupe Flo, la société
est valorisée fois le résultat 2000 estimé.
Buffalo Grill annonçait, de son côté, un chiffre
d'affaires en progression de 26.1 % à 243 Mf, soit une croissance à parc constant de
16.2 %. L'action a bien réagi à cette nouvelle, passant de 19 à 21.2 f avant de revenir
à 18.4 f. Avec 191 restaurants au 31.12.1999 et 57 franchises, Buffalo Grill entent
poursuivre en 2000 une politique offensive d'ouvertures notamment en Europe et en
centre-ville. A 18.4 f, l'action Buffalo Grill offre un PE 2000* de 15.3. Notons que le
groupe publiera ses résultats annuels le 28 mars prochain.
Quant à Bernard Loiseau SA, le CA 1999 est en hausse
de 40 % à 52.1 MF (vs 37.2 MF en 1998). L'exercice 1999 a été marqué par
l'augmentation de la capacité d'accueil de La Côte d'Or à Saulieu (9 nouvelles
chambres), la portant à 33 au total, toutes du niveau de prestation Relais &
Châteaux, la création du site de commerce en ligne shop.bernard-loiseau.com, le
lancement par Agis des plats cuisinés Bernard Loiseau (les ventes supérieures de 62 %
aux prévisions du groupe) et par l'ouverture de Tante Marguerite, le second restaurant du
groupe répondant au concept de bistrot de cuisine bourgeoise sous l'enseigne Tante.
L'action, cotée au second marché, s'échangeait récemment à 7.2 f (PE 2000 de 8.2),
son niveau le plus haut depuis janvier (vs un plus bas de 5.9 f). A observer maintenant,
le comportement de la Bourse après l'annonce du rachat du restaurant parisien La Table de
Pierre qui sera transformé en Tante Jeanne.
Enfin Elior, dans le secteur de la restauration
collective, vient de faire une timide entrée en Bourse avec un premier cours coté de
façon presque identique (+ 9 %) au prix d'introduction situé en milieu de fourchette,
identique (+ 0,09 %) au prix d'introduction situé au niveau de la fourchette, soit 11 f.
L'action a pâti du dénigrement actuel des investisseurs à l'égard des secteurs
traditionnels mais également d'une valorisation d'Elior jugée excessive par le marché
(PE 2000 de 29 vs 26.5 pour Sodexho Alliance) par rapport aux perspectives de croissance
de la société, qui parallèlement à son pôle de restauration collective possède les
chaînes commerciales Pomme de Pain, L'Arche, Le Buf Jardinier et plusieurs
établissements dont le Jules Verne et Drouant, à Paris.
Côté casinos Deux casinotiers français ont publié le mois dernier leurs résultats 1998-1999 (exercice clos au 31.10.99). L'occasion de faire le point sur leurs performances et sur leurs prévisions pour 2000. Bonne réaction de la Bourse à l'annonce des résultats du groupe Partouche, plus mitigée à l'annonce de ceux de l'Européenne de Casinos.
Le groupe Partouche a annoncé des résultats
meilleurs que prévu avec une marge opérationnelle en amélioration de plus d'un point de
30.2 % à 31.6 % (66.5 Mf de résultat d'exploitation) et un bénéfice part du groupe de
25.3 Mf, soit une marge nette de 14.5 % après correction des survaleurs (vs 15.5 % en
1997-1998). Sur la période, le chiffre d'affaires a progressé de 16.9 % (210.7 Mf) alors
que le résultat d'exploitation s'appréciait de 22 %.
Le titre a bien réagi en Bourse, passant de 71.9 à 80 f, mercredi 8 mars pour revenir à
76,35 f au 10 mars. La présentation des résultats annuels du groupe et de ses
perspectives a été l'occasion d'annoncer le rachat du Lydia, situé à Port-Barcares, un
complexe qui regroupe aujourd'hui un restaurant et une discothèque et à l'intérieur
duquel le groupe Partouche souhaite à terme installer un casino. Plus récemment, la
société annonçait l'acquisition d'un terrain en Tunisie pour y construire un second
casino (après celui de Djerba) d'ici à 2001.
L'Européenne de Casinos, alors que le CA 1998-1999
progressait de 26.2 % à 88.8 Mf, le résultat d'exploitation s'est inscrit en hausse de
19.2 %, soit une marge opérationnelle en baisse de deux points à 35.3 % (vs 37.4 % en
1997-1998). Cette érosion est liée à l'intégration des filiales étrangères dont le
niveau de rentabilité est aujourd'hui inférieur à celui des casinos français du
groupe. Le résultat net ressort à 5.55 Mf, soit une marge nette de 12.1 % après
correction des survaleurs (vs 15.9 % en 1997-1998). L'action Européenne de Casinos
s'échangeait récemment à 97 f en repli de 5 % depuis le 21 février. Concernant le
projet de réouverture du Palais de la Méditerranée, au point mort depuis quelques
années, l'Européenne de Casinos indiquait un dénouement rapide possible. La prochaine
assemblée générale de la société, qui se tiendra le 29 avril prochain, devrait être
l'occasion d'avoir des précisions sur ce projet en cours. Notons enfin que le casinotier
vient d'obtenir l'autorisation de jeux pour les casinos de Gréoux-les-Bains et
Evaux-les-Bains, qui devraient ouvrir leurs portes au second semestre 2000.
Accor Casinos, filiale à 65 % du groupe hôtelier
coté au règlement mensuel, conscient du potentiel de développement des bandits manchots
et de leur niveau élevé de rentabilité - la société annonce dégager une marge
d'exploitation légèrement supérieure à 30 % - souhaite accélérer son développement
par croissance externe et en répondant aux appels d'offres lancés par les municipalités
françaises et étrangères.
D. Henriet
* PE ou price earning : cours sur bénéfice par action
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L'HÔTELLERIE n° 2657 Hebdo 16 Mars 2000