Premier emploi des jeunes diplômés
Tous les ans, plus de 2 000 élèves quittent le système scolaire avec un BTS d'hôtellerie en poche. Pourtant, plus que jamais, les professionnels se plaignent des difficultés qu'ils rencontrent pour recruter de jeunes diplômés qualifiés et motivés. Ils ne restent pas dans la profession après une formation de qualité alors qu'ils désiraient y faire carrière. Nous avons cherché à comprendre pourquoi ils étaient si nombreux à quitter le secteur.
Patricia Alexandre Le Naour
Ces vingt dernières années, les formations en hôtellerie-restauration ont connu, partout en France, un développement sans précédent. Parallèlement à l'ouverture de nouvelles écoles, de nouvelles sections sont apparues, créées le plus souvent à la demande des professionnels intervenus auprès de l'Education nationale pour que l'évolution des métiers de l'hôtellerie-restauration soit mieux prise en compte au niveau des formations. C'est ainsi qu'ont été ouvertes les sections de baccalauréat professionnel, les mentions complémentaires et qu'a été mis en place le baccalauréat technologique, enterrant définitivement le bon vieux brevet de technicien hôtelier. La multiplication des ouvertures a obligé l'Education nationale à un fort recrutement, tant au niveau des enseignants que des élèves. Il y a 20 ans encore, il était plus simple de trouver, pour postuler au poste de professeur de cuisine ou de restaurant, des professionnels confirmés, d'un très bon niveau technique, avec une grande maîtrise de la vie professionnelle et du relationnel. Pour des raisons personnelles, ils choisissaient de transmettre leur savoir-faire et étaient alors à même de communiquer à leurs élèves la passion qu'ils avaient pour leur métier. De par leur comportement, ils recréaient d'ailleurs souvent l'ambiance, le type de relations qui existe au sein des entreprises. Les jeunes, tout en restant à l'école pour recevoir une formation, étaient ainsi déjà très imprégnés de la vie professionnelle. De leur côté, les jeunes élèves étaient eux aussi souvent très motivés pour ces carrières. Il était fréquent de rencontrer dans les classes des écoles hôtelières des filles et fils de professionnels. Autant dire que les modes de vie et de fonctionnement de cette profession étaient des notions qu'ils avaient intégrées depuis longtemps. La recherche du premier emploi se faisait simplement, naturellement et c'était très souvent le stage obligatoire en fin de scolarité (supprimé depuis longtemps) qui permettait aux jeunes d'intégrer la vie professionnelle sans avoir même eu besoin de chercher un emploi.
Gâchis
Les temps ont changé. Les professionnels se sont insurgés contre la rareté des écoles
hôtelières : on les a entendus. Aussi aujourd'hui, de plus en plus d'adolescents,
motivés au départ par le secteur, choisissent ces filières. Mais par manque de
motivation forte et par ignorance du niveau d'exigence de la vie professionnelle, ils
abandonnent après avoir passé trois années sur les bancs de l'école. Pourtant, et les
exemples sont nombreux, ceux qui restent connaissent des évolutions de carrière très
intéressantes. Il est courant de trouver, de par le monde, d'anciens élèves d'écoles
hôtelières françaises en poste dans les meilleurs établissements. Ils occupent des
fonctions de chefs de département, de direction d'hôtels, de restaurants, de groupes. La
plupart des palaces cannois ne sont-ils pas dirigés par d'anciens élèves de l'école
hôtelière de Paris ? Bien sûr, ceux qui quittent l'hôtellerie-restauration rencontrent
très peu de difficultés pour trouver un emploi dans un autre secteur. Parce qu'ils font
preuve de bonnes facultés d'adaptation, qu'ils sont d'un bon niveau et qu'ils peuvent
mettre en avant une certaine expertise sur le secteur des CHR, ils sont très appréciés
dans le domaine commercial. Ce qui ne fait pas, bien sûr, le bonheur des hôteliers et
des restaurateurs qui se plaignent de rencontrer tous les jours de plus en plus de
difficultés à recruter et à fidéliser ces jeunes professionnels.
Les trois premières années
Il est rare de voir les jeunes mettre dix ans à quitter la profession. C'est souvent dans
les trois premières années qu'ils choisissent de se réorienter, les jeunes filles
principalement : elles trouvent difficile de mener de front une vie de mère de famille et
une carrière dans un secteur où les horaires interdisent tout système conventionnel de
garde d'enfants. Mais les premières difficultés que rencontrent ces jeunes diplômés se
situent au moment de la recherche du premier emploi. "Ils sont convaincus
qu'après la formation qu'ils ont reçue, ils doivent accéder immédiatement à des
emplois de cadre", explique Hubert Girardeau, responsable du placement des jeunes
diplômés à l'ANPE hôtellerie-restauration, rue de Belleville à Paris. En fonction du
baccalauréat que les jeunes ont passé, ils ont reçu une formation de deux à trois ans,
ont effectué plusieurs stages en entreprise où on leur a quelquefois confié des
responsabilités importantes allant pour certains jusqu'à remplacer un chef de service
pendant la période de vacances. Ils ont travaillé sur des études de cas dans lesquels
on les mettait en situation de dirigeant, de financier et ils ont souvent réalisé des
projets d'entreprise très élaborés : autant d'étapes dans leur formation qui les a
préparés aux postes à responsabilités auxquels ils postulent à la sortie de l'école.
"Ce sont des postes que les employeurs se refusent à leur confier, explique
Hubert Girardeau. C'est un discours que je leur tiens dès le premier entretien : pour
diriger une équipe, il est indispensable de se donner un peu de temps quand on débute
pour s'adapter à l'entreprise, à l'organisation, pour s'essayer justement petit à petit
à l'animation d'un groupe, d'une équipe. Tout ça ne s'improvise pas."
Un message qui n'est pas toujours bien reçu par les jeunes : "C'est normal, à
l'école les enseignants leur ont toujours dit qu'ils étaient formés pour gérer, pour
diriger. Malheureusement, on ne leur explique pas qu'ils doivent prendre un peu de temps
avant d'y arriver." Et de préciser qu'en acceptant les postes qu'on leur
propose, chefs de rang, réceptionnistes pour 70 % d'entre eux, ils s'intègrent vite et
connaissent des progressions de carrière très rapides.
Si la déception concernant le poste est réelle, elle va de pair avec le niveau de salaire auquel ils pensaient pouvoir débuter : "Ils sont convaincus qu'ils vont être cadre et s'attendent à des propositions de salaires mensuels de 9 000 à 10 000 francs nets." Bien sûr, ils atteignent rarement les 8 000 ou 9 000 francs bruts en rentrant dans la vie active.
Le plan de carrière
C'est incontestablement les groupes, les chaînes ou les grandes maisons prestigieuses qui
les attirent. Aussi envoient-ils leur candidature à tous ces établissements et
s'étonnent de ne pas obtenir de réponse : "Ils envoient leur candidature sans
présenter leur projet, ils demandent la même chose à tous les employeurs, ils ne savent
pas se vendre, ils ne savent pas non plus ce qu'ils veulent, et ainsi n'intéressent
personne." C'est de la mission d'Hubert Girardeau de les aider à savoir
justement formuler leur demande, à cibler les postes auxquels ils postulent et à
présenter leur CV, leur lettre de motivation par rapport à ces postes. "C'est
l'un des objectifs prioritaires de l'ANPE : les jeunes diplômés, qui participent au Club
de chercheurs d'emploi, doivent avoir trouvé un poste dans les 8 semaines." Un
objectif le plus souvent atteint puisque les chiffres d'octo-bre 1999 montraient que sur
une année, 86 % des jeunes avaient trouvé un emploi entre 0 et 8 semaines et 14 % entre
3 et 4 mois. Le club les soutient dans l'élaboration de leurs projets, les réunit toutes
les semaines pour faire le point sur l'avancement de leurs recherches, les oblige à
reprendre contact avec les entreprises. L'ANPE accompagne ceux qui ont été mal orientés
sur le plan scolaire, en les aidant à trouver une branche plus à même de leur offrir
des possibilités de carrière. En hôtellerie-restauration, on estime à 5 % le nombre de
titulaires du BTS qui sont ainsi réorientés, le plus souvent vers la grande
distribution, le thermalisme. Ils sont alors pris en charge dans le cadre de modules
d'orientation approfondie. Ce sont des sessions qui durent de 5 à 6 semaines. Il semble
bien que le stage soit le moment décisif dans le processus d'intégration des jeunes
diplômés dans le secteur. Une première expérience professionnelle qui n'est pas
toujours bien préparée, tant de la part des établissements scolaires que des familles
et des professionnels.
La clef du stage
Un moment très important pour ces jeunes qui découvrent le monde de l'entreprise, la
hiérarchie, le commandement, la relation client. Certains tombent très bien, d'autres
beaucoup moins bien. La place du stage n'est pas toujours bien comprise par les étudiants
qui ne voient dans cette expérience qu'une étape dans leur scolarité et qui ne savent
pas en tirer parti. Aussi ne gardent-ils souvent que très peu de contacts avec
l'entreprise et ses responsables au-delà du stage. Puis il y a rupture. Les élèves
retournent en cours et lorsqu'ils se mettent à la recherche d'un emploi, ils n'ont plus
aucune relation alors qu'au sein de l'entreprise qui les a accueillis, il y avait très
souvent des possibilités. Le stage pourrait alors servir de tremplin pour une première
embauche, mais il n'apparaît que comme un simple exercice de travaux pratiques
supplémentaire. Autant dire que les jeunes ne rencontrent pas réellement de difficultés
pour trouver un emploi quand ils ont été guidés, mais il est vrai qu'ils sont de plus
en plus nombreux à ne pas s'adapter aux conditions de vie du secteur. "Ils vivent
très mal les horaires décalés, les coupures, les postes tournants en réception",
précise Hubert Girardeau. C'est certainement une des explications qui fait que, sur
Paris-Ile-de-France, il y ait en permanence chez Accor une soixantaine de postes vacants,
et pourtant "Accor attire beaucoup de jeunes, ils sont séduits par les plans de
carrière, par les possibilités de voyager qu'offre le groupe à travers l'ensemble de
ses enseignes". Aujourd'hui, ce sont des horaires fixes, une vie plus tranquille
que recherche cette génération. Peu d'entre eux partent à l'étranger, ils sont
rarement tentés par l'aventure, "ceux qui partent sont ceux qui ont déjà fait
un stage au-delà de nos frontières". Mais c'est semble-t-il vers des pays
proches qu'ils tentent leur chance, en Europe principalement.
ANPE
Hôtellerie-restauration
231, rue de Belleville
75019 Paris
Tél. : 01 42 03 30 57
Hubert Girardeau, responsable du placement des jeunes diplômés à l'ANPE
hôtellerie-restauration, rue de Belleville à Paris.
Les Clubs de chercheurs d'emploil Réservés aux jeunes
diplômés titulaires d'au moins un BTS |
A retenirl
Toujours garder un contact avec les différents maîtres de stage et les gens avec
lesquels les stages se sont déroulés |
VENDEZ-VOUS SUR CE QUE VOUS FAITES LE MIEUX * Insistez,
téléphonez quelques jours après avoir envoyé votre candidature et demandez à avoir un
rendez-vous |
hhhhhhhhhhhhhhhhhhhhh
Propos recueillis par Nadine Lemoine
Qu'est-ce qui vous a attiré dans l'hôtellerie-restauration ?
J'aime bien le contact et voir de nouvelles têtes. A 15 ans, en troisième, j'ai
rencontré une conseillère d'orientation à qui j'ai expliqué que le secteur
m'intéressait. Tout de suite, elle m'a mise en garde sur les horaires contraignants, les
week-ends. Mais cela ne m'a pas découragée. Concernant le choix du lycée, je n'ai fait
en réalité qu'une seule demande d'inscription. C'était pour le lycée Jean Quarré à
Paris qui a une très bonne réputation. J'étais prête à attendre une année si ma
candidature était refusée. Heureusement, j'ai été prise.
Quelle est votre formation ?
J'ai obtenu mon BEP/CAP restaurant en juin 1999 après deux années à Jean Quarré.
Quels souvenirs gardez-vous de votre formation ?
Le cours d'oenologie, où l'on apprenait les crus des vins, m'a passionnée. La
connaissance des alcools, la création de cocktails, ça m'a tout de suite plu. En fait,
les cours théoriques m'ont autant intéressée que les cours pratiques. En première
année, on suit des cours d'hébergement, de restaurant et de cuisine.
Très rapidement, je me suis aperçue que c'étaient les métiers de salle qui étaient
faits pour moi.
J'avoue que j'étais plus assidue aux cours qui y étaient consacrés. Je n'ai pas un
très bon souvenir de l'ambiance qui régnait dans ma classe.
En revanche, côté profs, j'ai vraiment eu de la chance. Je tiens à saluer M.
Sonneville, mon prof de salle en 2e année, qui savait autant remplir son rôle de prof
qu'être à notre écoute. Au final, je ne regrette rien de cette formation, mais je n'y
serais pas restée plus longtemps.
Pourquoi avoir refusé de continuer vos études alors que les
professeurs vous y encourageaient ?
Pour moi, c'était ridicule de continuer mes études après le BEP. A part la découpe
du canard et les crêpes flambées, je n'aurais rien fait de tout ce que j'ai appris
pendant ces deux ans. Pour le poisson, à part si je travaille dans un restaurant
spécialisé, ces connaissances ne m'auraient pas servi. Tout ce que je voulais, c'était
apprendre les bases du métier et un BEP/CAP, c'est largement suffisant.
Avez-vous connu des difficultés pour trouver votre premier
emploi ?
Non, puisque je l'ai même trouvé avant d'avoir mon diplôme. A l'origine, je ne
cherchais qu'un job pour la saison. J'ai passé une annonce dans L'Hôtellerie et
mon téléphone n'a pas cessé de sonner. Je cherchais un poste de serveuse et j'ai reçu
des tas de propositions, y compris pour d'autres fonctions. Les jeunes de mon âge avec un
BEP en poche et qui n'arrivent pas à trouver du travail, c'est qu'ils n'ont pas frappé
aux bonnes portes ou qu'ils n'ont pas cherché. Pour ma part, un employeur m'a proposé un
CDI et j'ai dit banco.
Décrivez-nous votre premier job.
C'était un petit restaurant parisien de 55 couverts.
C'est ce que je recherchais, un poste qui bouge, une ambiance décontractée, un petit
resto à l'ancienne.
Le cadre, c'est important ! Mais je n'ai jamais souhaité travailler dans un restaurant
gastronomique. C'est trop statique, trop guindé.
Alors que moi, dans une petite structure, je vois tout ce qui se passe.
J'exécute plein de tâches différentes. Ça permet d'apprendre à être polyvalent. La
formation est plus rapide.
Que retenez-vous de cette première expérience ?
Ma première expérience me laisse un goût amer. Je faisais en moyenne 13 heures par
jour avec une coupure qui ne me permettait pas toujours de rentrer chez moi. En plus du
service, je devais laver le sol du restaurant tous les matins, même les toilettes. Sans
compter d'autres tâches qui n'auraient pas dû me revenir. Je devais même reverser la
moitié de mes pourboires à mon patron. Sans compter le taxi pour rentrer chez moi le
soir dont les frais étaient à ma charge. J'ai tenu jusqu'au mois de décembre. Puis une
amie qui travaille dans la profession m'a conseillée de me présenter dans un
bar-brasserie dont les conditions de travail étaient nettement meilleures. J'ai été
prise et j'y suis bien.
A quel poste aimeriez-vous accéder à court terme ?
Je n'ai pas d'ambition en termes de poste. Mon but, c'est d'acquérir un maximum
d'expérience. Je veux apprendre le plus possible, connaître toutes les ficelles du
métier, y compris la gestion.
Et l'avenir à long terme ?
Je rêve de monter mon affaire. J'espère que vers 30/35 ans j'y serais arrivée. Un
bar à thème avec de la petite brasserie, ce serait l'idéal.
hhhhhhhhhhhhhhhhhhhhh
Propos recueillis par Nadine Lemoine
Qu'est-ce qui vous a attiré dans l'hôtellerie-restauration ?
J'aimais cuisiner et j'avais envie d'en faire mon métier. Au départ, je souhaitais
devenir chef, puis j'ai découvert l'hébergement, le service, le contact avec la
clientèle et cela m'a plus intéressé. Les conditions de travail en cuisine sont, pour
moi, plus difficiles. J'habite à La Rochelle et je savais qu'on avait un lycée
très réputé dans la formation en hôtellerie-restauration.
Quelle est votre formation ?
J'ai passé un bac technologique au lycée technique de La Rochelle. J'avais 15 ans à
la fin de ma 3e, quand j'ai choisi cette voie qui m'a demandé trois années de formation.
Avec le bac techno à 18 ans, j'ai poursuivi mes études avec un BTS option marketing et
hébergement toujours à La Rochelle. Puis j'ai travaillé pendant deux ans avant de
reprendre une maîtrise en hôtellerie internationale à l'université de La Rochelle. Je
viens de commencer. C'est un bon complément à ma formation.
Pourquoi vous a-t-il semblé nécessaire de reprendre vos
études ?
Je me suis rendu compte, pendant mes deux années à l'étranger, qu'il me manquait des
bases en marketing, gestion et ressources humaines. Cette maîtrise à La Rochelle (qui se
prépare en deux ans), qui existe depuis l'année dernière, proposait le meilleur
programme pour suivre une carrière internationale. L'avantage de cette formation, c'est
qu'on reste en contact avec le monde professionnel puisque nous devons effectuer deux
stages de six mois, dont un à l'étranger. De plus, sur les deux semestres de cours
universitaires, nous pouvons choisir d'en suivre un à l'étranger, dans une université
américaine par exemple.
On me reprochait d'être jeune dans le monde du travail. On hésite souvent à nous
confier des responsabilités. Je pouvais donc m'accorder deux années de formation
supplémentaires sans nuire à l'évolution de ma carrière.
Avez-vous connu des difficultés pour trouver votre premier
emploi ?
Non, absolument pas ! Grâce au lycée hôtelier, tous les étudiants ont
l'opportunité de faire des stages à l'étranger s'ils le souhaitent. Le lycée a une
très bonne réputation et le fait de partir dans d'autres pays valorise notre diplôme.
Par exemple, en BTS, j'ai passé 4 mois à Bogota (Colombie) dans un hôtel
Inter-Continental, de la réception au service d'étages, la conciergerie, etc. Puis
Didier Le Calvez, alors directeur du Pierre à New York et aujourd'hui à la tête du
George V à Paris, est venu au lycée. Suite à une entrevue, il m'a proposé de partir 18
mois à Houston dans un hôtel Four Seasons dès la fin de mon BTS. J'ai accepté
immédiatement. Donc, en fait, je n'ai pas eu à chercher du travail.
Que retenez-vous de cette première expérience ?
Les points positifs, c'est que j'ai pu appliquer mes connaissances et me rendre compte,
par rapport aux étudiants issus des plus prestigieuses écoles hôtelières européennes,
que techniquement nous avions un niveau tout à fait correct. Notre attitude
professionnelle est très appréciée. En revanche, notre niveau en langues est
insuffisant. Au Four Seasons de Houston, j'ai travaillé 9 mois en tant que gouvernant
d'étages et les 9 mois suivants à la réception. J'ai appris à manager une équipe et
ma pratique de l'anglais s'est nettement améliorée d'autant que l'hôtel me payait des
cours de langue à l'université. Côté rémunération, ce n'était pas l'essentiel, mais
je percevais un bon salaire qui m'a permis de m'intégrer à la vie aux Etats-Unis.
Sur le terrain, je me suis aussi rendu compte de l'exigence de ce métier, y compris en
termes horaires. Travailler dans un hôtel de luxe demande une attention permanente pour
satisfaire la clientèle. C'est un plaisir de pouvoir répondre à ses attentes.
A l'issu de l'expérience américaine et avant de reprendre l'université, Didier Le
Calvez m'a proposé de passer six mois à Berlin, toujours au Four Seasons. Ce qui m'a
permis entre autres d'apprendre l'allemand, une langue supplémentaire.
A quel poste aimeriez-vous accéder à court terme ?
J'aimerais bien devenir assistant marketing dans un hôtel de luxe plutôt à
l'étranger. D'ailleurs, en avril, je fais un stage dans le département des ressources
humaines et du marketing du George V à Paris. Je souhaite très vite repartir à
l'étranger.
Et l'avenir à plus long terme ?
A long terme, je souhaiterais diriger un hôtel de luxe. Quant à l'endroit, tout
dépendra des opportunités de la vie. J'envisage aussi un jour de m'impliquer dans la
formation en tant qu'intervenant auprès des étudiants mais aussi des professionnels.
Faire partager mon expérience et mes connaissances et susciter des vocations, ce serait
formidable !
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L'HÔTELLERIE n° 2657 Spécial Formation 16 Mars 2000