Mandelieu-La Napoule
Entièrement rénové par la famille Sumeire, vignerons des Côtes de Provence, l'Ermitage du Riou se veut un quatre étoiles raffiné mais de caractère. Avec le vin comme fil conducteur.
La mémoire de l'Ermitage du Riou est dans ses cuisines. En 1991, Bernard Fonvieille, le chef de 43 ans, a vécu le rachat par la famille Sumeire de ce qui n'était encore qu'une pension de famille azuréenne de luxe, son rajeunissement et sa lente transformation. "Bernard Fonvieille symbolise bien la mutation de l'établissement, explique Olivier Sumeire. De plats de brasserie, il a su passer à une cuisine raffinée aux senteurs de Provence et s'adapter au nouveau style de l'hôtel." Car le bar et la terrasse, récemment rénovés, ne sont que les derniers chantiers de cet établissement de 41 chambres refait à 90 % depuis sa reprise. Une rénovation "dans le style des villas médicéennes" qui a vu la personnalisation de chaque chambre avec des meubles et tableaux anciens dénichés dans les brocantes. "Nous voulons nous positionner au plus haut niveau, en sachant qu'il y a peu de quatre étoiles de notre taille sur le bassin cannois. Des prestations raffinées, mais simples et détendues", poursuit le petit-fils d'Elie Sumeire, qui fit du vignoble familial de Trets, près d'Aix, l'un des plus fameux de la région.
Créer des produits touristiques autour du vin
Aujourd'hui, les châteaux Elie Sumeire représentent 300 ha, soit la deuxième superficie
de l'AOC côtes de provence. L'histoire de la famille est omniprésente dans l'hôtel :
deux fresques en trompe-l'il représentant Château l'Afrique et Château Coussin,
les deux principaux domaines, trônent dans le grand escalier menant à la tour. Une
bouteille est offerte à chaque client dès son arrivée. L'hôtel propose aussi la visite
du vignoble familial et envisage de créer des produits touristiques entièrement dédiés
au vin à une clientèle à 80 % étrangère. "Nous voulons explorer encore plus
le thème du vin, sans toutefois faire de l'hôtel un parc d'attractions, continue
Olivier Sumeire. Nous prospectons en ce moment les tour-opérateurs du Japon, où le
vin connaît une grande vogue."
La carte du restaurant propose évidemment les produits du domaine, avec un premier prix,
inhabituel dans un grand restaurant, à 70 francs. Cet automne, Bernard Fonvieille a
élaboré un menu à 240 francs avec un verre de vin des domaines Sumeire offert avec
chaque plat. "Il nous faut exploiter encore mieux ce particularisme : nous sommes
les seuls vignerons-hôteliers de la région. Comme notre vin, vendangé à la main, notre
hôtel se trouve sur un marché de niche, loin des quatre étoiles usines de la Côte
d'Azur."
Personnel japonais ?
Pour se tourner encore plus vers une clientèle internationale, l'Ermitage envisage
l'embauche de personnel japonais dont peut-être même un second chef. "Il
s'agirait d'un échange avec ce pays passionnant où l'on travaille le poisson comme nulle
part ailleurs... et où 125 millions de personnes au pouvoir d'achat élevé se
passionnent pour la Provence et le vin..." Autre axe : l'attention portée à
chaque détail : "Nous proposons déjà une carte des cafés et cigares, des vins
au verre : ces petites choses font la différence. A chacun de mes voyages, je note des
idées prises dans chaque hôtel, raconte Olivier Sumeire. Je reste persuadé que
sur la Côte d'Azur, il reste une place pour une petite unité à forte
personnalité."
"Comme notre vin, vendangé à la main, notre hôtel se trouve sur un
marché de niche", explique Olivier Sumeire aux côtés d'Annabelle Sumeire.
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L'HÔTELLERIE n° 2658 Hebdo 23 mars 2000