Baisse de la TVA
Lors de son intervention télévisée du jeudi 16 mars, le Premier ministre a annoncé la baisse d'un point du taux normal de la TVA qui passera de 20,6 % à 19,6 % dès le mois d'avril. Pour les DOM, le taux normal de 9,5 % sera également abaissé dans les mêmes conditions à 8,5 %.
Ce nouveau taux s'appliquera
à tous les achats effectués à compter du 1er avril. Pour les prestations de services,
le taux de 19,6% s'appliquera aux paiements effectués à partir de cette date aussi. Les
entreprises n'auront aucune formalité particulière à accomplir, une circulaire
administrative apportera les précisions utiles d'ici quelques jours, informe Bercy.
Cette mesure, on l'imagine, ne satisfait pas vraiment les restaurateurs qui, depuis 1995,
ne cessent de demander un abaissement conséquent du taux applicable à la restauration.
Roland Magne, président de la Confédération des professionnels indépendants de
l'hôtellerie (CPIH), se dit très déçu par cette décision. "Nous ne demandions
pas l'aumône. Cette mesure n'apportera rien à nos professions, elle ne nous permettra
pas d'engager du personnel ! Nous croulons sous les charges patronales parce que nous
sommes un métier de service, de main-d'uvre. Ce n'est pas d'un point en moins dont
nous avons besoin mais d'une véritable politique qui cesse de pénaliser le travail. Nous
voulons bien jouer le jeu de la réduction du temps de travail mais encore faut-il qu'on
en ait les moyens. Les restaurateurs indépendants sont furieux et dégoûtés",
lance-t-il.
Pour l'UMIH, cette mesure concerne la totalité des activités taxées au taux normal et
n'a rien à voir avec la demande de la profession pour une égalité de traitement pour
toute la restauration hors domicile. La quasi-totalité des professionnels qui ont subi la
hausse de 2 points de TVA en 1995, sans pouvoir la compenser dans leurs prix, enregistrent
cette baisse, mais poursuivent leurs actions pour obtenir une TVA à taux réduit pour
leur secteur.
Quant à Pierre Gauthier, président du SNRLH, toute annonce d'une baisse de TVA ne peut
que satisfaire la profession. Mais celle-ci n'a rien à voir avec la demande des
professionnels qui souhaitent voir réduire les distorsions de concurrence dans le
secteur, et que toutes les formes de restauration puissent bénéficier du taux réduit de
TVA de 5,5 %.
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L'HÔTELLERIE n° 2658 Hebdo 23 mars 2000