Centre
Avec ses deux sites en vis-à-vis, ses 34 chambres 2** et son restaurant de plus de 100 couverts, le Lion d'Argent à La Châtre, dans l'extrême sud-est de l'Indre, pourrait profiter sans trop de peine du tourisme.
Il est vrai que cette petite ville de 5 000 habitants est située au cur du pays de George Sand avec un château, un musée, la mare au diable et plusieurs festivals de musique classique ou traditionnelle qui attirent chaque année des dizaines de milliers de visiteurs. Mais Pierre-Marie Audebert, le patron du Lion d'Argent, ne veut pas simplement profiter de ce tourisme. "Il faut, dit-il, aller au-delà, prendre l'initiative et devenir acteur de ce tourisme." C'est pourquoi l'an passé il a obtenu de la préfecture son habilitation tourisme qui lui permet de monter et de vendre des circuits organisés. "Il faut être très organisés car nous n'avons pas droit à l'erreur : il en va de notre responsabilité civile et financière. Il faut bien suivre les prestataires, négocier, vendre nos produits. C'est une organisation assez lourde." Le Lion d'Argent propose ainsi des circuits de 1 à 6 jours depuis la découverte du pays de George Sand jusqu'aux richesses culturelles et artistiques plus éloignées à Aubusson, Bourges ou Argenton. Pour vendre ses produits, Pierre-Marie Audebert participe au salon Mitcar, démarche les autocaristes, les clubs de villages ou les comités d'entreprise.
Adepte du volontarisme
Le résultat ne s'est pas fait attendre : l'an passé, cette activité a rapporté 400 000
francs à l'établissement. "Ce n'est pas négligeable, se réjouit
Pierre-Marie Audebert, car cela représente 7 % de notre chiffre d'affaires."
Une activité qui devrait à nouveau se développer cette année avec un nouveau produit
lancé pour les comités d'entreprise, une course au trésor avec 11 étapes dans la
région.
Dans la même famille depuis 1939, le Lion d'Argent s'est imposé dans le paysage local
face à une concurrence assez vive avec 200 chambres classées. Mais Pierre-Marie Audebert
voudrait encore aller plus loin pour que le tourisme devienne une activité essentielle et
non accessoire.
Mais il faudra pour cela inventer encore de nouveaux produits et trouver de nouveaux
clients, deux activités qui, pour cet entrepreneur, doivent être au cur du métier
d'hôtelier. Il se fait donc adepte du volontarisme : "L'hôtellerie ne peut s'en
sortir que si elle se mobilise, si elle invente et si elle cesse de se regarder le
nombril."
J.-J. Talpin
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L'HÔTELLERIE n° 2661 Hebdo 13 Avril 2000