Indre
A la tête du syndicat départemental, Jean-Pierre Seiller succède à Jean-Pierre Neuville. Son mandat sera placé sous le signe de la lutte contre le paracommercialisme.
Après six ans de mandat à la tête
de la Maison de l'Hôtellerie de l'Indre, Jean-Pierre Neuville a rendu son tablier lors de
la dernière assemblée générale. Jean-Pierre Seiller a donc été élu président :
"J'ai souhaité être candidat, affirme le nouveau président, on ne m'y a
pas poussé. J'avais envie d'exprimer certaines idées qui me semblent fortes." A
64 ans, Jean-Pierre Seiller a un long parcours dans l'hôtellerie et le syndicalisme
professionnel. Patron de deux établissements au Blanc (le Domaine de l'Etape, un
château-hôtel de 3***, et l'Ile Davant), il était précédemment vice-président du
syndicat départemental. C'est dans ce cadre qu'il souhaite aujourd'hui reprendre le
flambeau de la lutte contre le paracommercialisme : "La profession a été mal
défendue, explique-t-il. Sous prétexte de diversification agricole, on a laissé
se développer un marché parallèle avec de plus en plus de gîtes, de chambres d'hôte
ou de fermes-auberges", et ce de façon le plus souvent anarchique, avec des
contraintes législatives bien moindres que chez nos hôteliers-restaurateurs.
Conscient qu'il sera difficile de revenir en arrière, Jean-Pierre Seiller met en avant le
paracommercialisme officiel "avec l'ouverture de commerces ou de restaurants en
campagne grâce aux fonds publics".
Mais à l'inverse, "des agriculteurs, des routiers et des marins qui peuvent
bloquer l'économie, le monde de l'hôtellerie n'impressionne et ne gêne personne. Et
cela d'autant plus qu'il est divisé".
Pourtant la situation de l'Indre nécessiterait des réponses fortes : la démographie
chute, les entreprises s'installent ailleurs et les perspectives d'avenir sont moroses :
"De nombreux hôtels et établissements sont à vendre, poursuit le
président, mais ils ne trouvent pas d'acquéreur quel que soit le prix proposé.
Beaucoup n'ont d'autres solutions que la fermeture." Et dans le même temps,
l'arrivée de l'autoroute à Châteauroux favorise l'implantation massive d'hôtels de
chaînes au détriment des établissements locaux. Pour autant, Jean-Pierre Seiller refuse
la résignation : "Il faut se battre dans l'unité." Ce qui passe d'abord
par la mobilisation des 300 adhérents de la Maison de l'Hôtellerie.
J.-J. Talpin
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L'HÔTELLERIE n° 2661 Hebdo 13 Avril 2000