AG de l'industrie hôtelière de Saône-et-Loire
Dans les locaux du centre de formation Irfotel de Rully, TVA, 35 heures, Restaurateurs de France et projet de labellisation de l'hôtellerie traditionnelle figuraient au menu.
Les adhérents présents pour
l'assemblée générale de l'industrie hôtelière de Saône-et-Loire ont reçu le message
de leur président : la vie n'a rien d'un long fleuve tranquille et il est important de se
mobiliser.
Président depuis mars 1998, il appartenait à Gilles Poulet de donner le ton de la
journée. Ce fut fait ! "Au terme de mes deux années de mandat, un compte rendu
s'impose. Mais avant d'évoquer les grands thèmes qui préoccupent la profession et dont
nous assurons le relais au mieux, laissez-moi vous dire que l'impression générale que je
tire de cette expérience, toute nouvelle pour moi, se résume en un mot : guérilla !
C'est-à-dire des escarmouches incessantes sans front défini, toujours recommencées,
souvent en partie perdues et donc, forcément, en partie gagnées. Je reste convaincu que
le soleil d'Austerlitz nous est interdit mais, comme dit la sagesse chinoise "ne
crie pas après les ténèbres, allume la lumière". Guérilla disais-je, car
votre syndicat fonctionne le plus souvent comme conseil et, quand c'est possible, comme
soutien. Nous faisons dans la "bobologie" plus que dans le traitement des
grandes plaies et des grandes affaires de la profession. La modestie nous sied et nous
n'avons pas honte de notre action", lâchait-il en préambule avant d'aborder les
grands sujets du moment.
Quelques morceaux choisis à propos de...
- la TVA : "Le combat continue même s'il avance à pas comptés. Beaucoup de
parlementaires de toutes obédiences politiques comprennent nos arguments et disent nous
soutenir jusqu'à l'hémicycle où la discipline de vote ruine toute véritable liberté
de pensée pour la représentation nationale."
- les 35 heures et la RTT : "Une délégation de l'industrie hôtelière de
Saône-et-Loire s'est rendue à la manifestation du Medef, porte de Versailles, ce qui, eu
égard au bref délai entre les deux manifestations, a rendu impossible une présence
formelle le lundi suivant devant l'assemblée en toques et en tabliers. On fera mieux la
prochaine fois."
- Restaurateurs de France : "Francis Attrazic le père du projet, nous a répété
qu'il s'agissait fondamentalement d'une démarche qualité en même temps que la
formalisation de la reconnaissance professionnelle. Nous ne désespérons pas d'amorcer le
mouvement en Bourgogne."
"Sur ces dossiers, pas question de céder à la somnolence, même si certains sont
comme une lancinante complainte qui nous berce chaque année", a précisé Gilles
Poulet, avant de céder la parole à plusieurs intervenants : Philippe Delterme, chargé
du social à l'Umih, Jean-Louis Clauss, président national des cafetiers-limonadiers et
Guy Obozil, ancien président de l'IHSL et président national de la branche hôtellerie
qui évoqua en particulier les réflexions sur lesquelles il planche : "Comment
construire ou reconstruire une image de l'hôtellerie française ?" et "Comment
rassurer les clients et orienter leur choix vers l'hôtellerie traditionnelle ?"
Chacun se plut à dresser un état des lieux le plus complet possible et le débat sur les
35 heures fut le plus animé. "A ce propos, il est évident que, comme l'a dit
André Daguin, chez nous 35 heures doit se prononcer 39 heures", remarqua
Jean-Louis Clauss en soulignant que "la grande majorité des professionnels le
suivaient", mais qu'il y avait problème chez ceux qui sont à plus de 20
salariés, en particulier les chaînes où les syndicats demandent d'aller vers les 35
heures. "Ce qui est possible dans une chaîne ne l'est pas forcément dans une
maison qui emploie 3 ou 4 personnes, et c'est là que le blocage se produit. Chaque fois
que nous faisons un petit pas en avant, les syndicats nous font faire un pas en arrière",
déplorait-il. "Comment peut-on demander à l'hôtellerie-restauration française
d'être plus ouverte, plus accueillante, plus performante et lui bloquer la route pendant
que certains voisins européens jouent tranquillement avec la main-d'uvre bon
marché venue d'ailleurs", ajoutait-il tandis que Gilles Poulet donnait le mot de
la fin sur le sujet, remarquant que "les 35 heures ne peuvent marcher que si le
public les paie... sinon il faudra faire marcher la planche à billets et ça ne durera
pas".
J.-F. Mesplède
Le bureau de l'IHSLPrésident : Gilles Poulet à Beaurepaire en Bresse Présidente déléguée : Sophie Cubizolle à Mâcon Vice-présidents :Philippe Anciaux à Lux (hôtels), Didier Denis à Verdun-sur-le-Doubs (restaurants), Michel Tavernon à Mâcon (débits de boissons) et Rémy Besozzi à Chalon-sur-Saône (chaînes).
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L'HÔTELLERIE n° 2663 Hebdo 27 Avril 2000