En Bourse
La période de publication des résultats des sociétés cotées bat son plein. Subjugués par le marché de la nouvelle économie, les investisseurs ont continué ces derniers mois à se désintéresser des valeurs du secteur malgré une bonne conjoncture confirmée pour la plupart des titres par des performances supérieures aux prévisions.
Par Delphine Henriet
Léon de Bruxelles
Après un
second "profit warning" (révision à la baisse de ses résultats) à l'automne
dernier, Léon de Bruxelles annonce des résultats moins bons qu'escompté alors qu'il
prévoyait un résultat net étale par rapport à l'année dernière.
In fine, le bénéfice s'inscrit en baisse de 28 %, à 2,39 Me, soit une marge nette qui
perd trois points de 7,6 % à 4,6 %. Cette contre-performance est liée aux
investissements consentis par le groupe (frais de communication, de personnel,
formation...) pour restaurer la confiance du consommateur en l'enseigne, qui a pâti,
selon la société, "d'une baisse de la qualité de son service".
Rappelons que le groupe avait d'ailleurs pris la décision de geler son planning
d'ouvertures pour se concentrer sur les restaurants existants. Dans le même temps, Léon
de Bruxelles, qui avait fait le constat du surdimensionnement de ses restaurants en
province (8 établissements), souhaite effectuer d'autres adaptations notamment en
matière tarifaire, en baissant son ticket moyen. Au regard de l'activité du début
d'année commentée par la société, la tendance est contrastée avec une baisse du
chiffre d'affaires à parc constant comprise entre 10,5 % et 11 % au mois de janvier qui
semblerait se réduire jusqu'à 8 % au mois de mars. L'exercice 2000 devrait être marqué
par un repli du CA sauf à envisager un enrayement de la baisse de la fréquentation. En
termes de résultats, si aucun investissement majeur n'est prévu cette année, le
résultat d'exploitation devrait de nouveau inclure d'importantes charges de personnel
(nouveaux recrutements, réduction légale du temps de travail, formation) et frais de
communication. Après un plus haut depuis le début de l'année à 35,5 e, l'action Léon
de Bruxelles s'est fortement consolidée pour s'échanger récemment à 18,5 e. Sur la
base de ce dernier cours, la valeur se paye 18,5 fois ses résultats 1999. Quant au
gearing de la société, il ressort à 534.1 % (en intégrant les obligations convertibles
dans les dettes financières nettes), un niveau particulièrement élevé.
Buffalo Grill
De son
côté, il annonce des résultats en ligne avec son business plan : le CA publié en
début d'année a atteint 245 Me, soit une croissance de 25,2 % (+ 9,3 % à parc constant
de restaurants : sur la base du périmètre au 31.12.1998) pour un résultat net de 8,2 Me
(vs 8,5 Me budgété). Le résultat d'exploitation ressort à 29,9 Me, soit une marge
opérationnelle de 12,2 %, qui tient compte de la consolidation sur une année des
enseignes Bistro d'Augustin et Victoria Pub encore en phase de test. Fort de son succès
à Paris - avec 11 restaurants - Buffalo Grill, très implanté en périphérie des
grandes villes, entend développer sa présence en centre-ville et dans les villes
moyennes (par le biais de franchises). Parallèlement, l'annonce de la signature d'une
alliance européenne avec Elior - le numéro 1 de la restauration concédée en France -
permettra au groupe de bénéficier d'emplacements stratégiques pour développer
l'enseigne Buffalo Grill dans les aéroports, les gares, les lieux de loisirs. Rappelons
à cet égard que le groupe Flo vient également de signer un partenariat avec Compass
pour développer sous forme de concession les enseignes Hippopotamus, Café Flo et Petit
Bofinger. Avec d'ores et déjà 51 projets d'ouvertures signés pour la période
2000-2001, Buffalo Grill entend maintenir un rythme soutenu de croissance et confirme ses
prévisions de résultats pour l'exercice en cours soit un CA de 288 Me et un résultat
net de 12,35 Me, en nette amélioration. Sur la base de la capitalisation boursière du
groupe (200 Me soit un cours récent de 20 e), le groupe Buffalo Grill est valorisé 16,3
fois ses résultats 2000 et 12,5 fois ceux attendus en 2001.
Elior
Rappelons que le groupe a fait son entrée en Bourse le 8 mars dernier, au règlement
mensuel de la Bourse de Paris, pour se doter des moyens financiers pour réaliser de la
croissance externe. L'action s'échangeait récemment à 11,2 e (vs un premier cours coté
de 11 e) après un plus bas à 9,06 e.
Fleury Michon
Nouvelle recrue du second marché, le groupe a annoncé des résultats 1999 conformes à
ses prévisions avec un résultat net de 6,98 Me, en progression de 35,5 % sur la base du
pro forma 1998, après retraitement de la plus-value exceptionnelle réalisée lors de la
cession des sociétés AHL et Aimé Gourmel, pour un montant de 3,87 Me. Pour 2000, le
groupe table sur une croissance de son chiffre d'affaires de l'ordre de 10 % et de 11 %
pour le résultat d'exploitation. L'action Fleury Michon s'échangeait récemment à 26 e
(plus haut annuel : 29 e ; plus bas annuel : 23,1 e).
Autogrill
L'Italien,
présent dans son propre pays mais aussi en France et en Allemagne, ne cache pas sa
volonté d'accélérer son implantation européenne par le biais de nouvelles ouvertures.
Ainsi, le groupe a prévu d'ouvrir 50 restaurants Spizzicio par an en Italie. Dans le
même temps, il n'exclut pas pour accélérer sa présence en France et en Allemagne de
réaliser une opération de croissance externe. Fort de ce dynamisme, le groupe a
récemment revu à la hausse ses prévisions de chiffre d'affaires et de résultats pour
l'exercice 2002. Rappelons enfin que parallèlement à sa présence en Europe, le groupe
se développe aux Etats-Unis avec d'ores et déjà 71 restaurants dans les aéroports.
L'objectif de cours sur la valeur, cotée à la Bourse de Milan, est de 13,7 e (vs un
cours récent de 10,59 e).
Partouche
Dans le secteur des casinos, le groupe Partouche, déjà présent à Cannes par le biais
de l'hôtel-casino Carlton, le Palm Beach et sa participation capitalistique dans La
Fermière de Cannes - vient de racheter le bail commercial du Grand Casino de la Riviera
dans l'attente du nouvel appel d'offres pour l'exploitation d'une salle de jeux fermée il
y a trois ans. Cinq autres candidats seraient également en lice.
Européenne de Casinos
La
société a, comme annoncé lors de la présentation de ses résultats annuels en février
dernier, lancé une émission d'obligations convertibles d'un montant de 50 Me pour
financer notamment le rachat de la participation de Daïwa dans EGC (European Gaming
Company) propriétaire des établissements de La Grande Motte, Bandol et Hyères. Dans le
même temps, la dernière assemblée du groupe a entériné un programme de rachat
d'actions portant sur 10 % de son capital, qui permet le cas échéant de réguler son
cours en Bourse.
Accor
Le groupe présent dans les trois secteurs que sont la restauration, l'hôtellerie et les
casinos, a annoncé des résultats 1999 meilleurs que prévu. Le résultat net progresse
de 18,2 % à 35,2 Me alors que le chiffre d'affaires s'établit à 6,1 Me, en hausse de
8,5 %. Parallèlement au lancement, au mois d'avril, de deux sites de vente on line
(accor.com et accorhotel.com), le groupe a décidé d'investir dans des start-up Internet
présentes dans les loisirs et le tourisme pour accroître sa présence sur Internet,
média qui constitue aujourd'hui un relais de croissance important pour les entreprises du
secteur. Pour l'exercice 2000, le groupe est confiant et prévoit une croissance à deux
chiffres de ses recettes et son résultat net. Sur la base de son bénéfice 1999 et d'un
cours récent de 44 e, le PE d'Accor ressort à 23,2. Depuis la publication de ses
résultats, le 22 mars dernier, la valeur s'est adjugée près de 11 % de progression.
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L'HÔTELLERIE n° 2663 Hebdo 27 Avril 2000