Réinsertion
Résultats plus qu'encourageants pour l'ISA . Créée à Nice en 1998 par Philippe Jot, elle a déjà permis à 750 personnes en difficulté de retrouver un travail.
Philippe Jot n'a pas encore
30 ans lorsqu'il décide de créer une entreprise spécialisée dans l'insertion pour
l'hôtellerie-restauration : la SARL ISA (société spécialisée dans
l'Intérim-Insertion en hôtellerie-restauration et en boulangerie-pâtisserie) dont il
est le seul cadre. Aujourd'hui, l'hôtellerie-restauration est le secteur le plus porteur
en matière d'emploi dans les Alpes-Martimes. En 1999, 32 744 chômeurs ont ainsi été
rendus à leur activité.
Dans ce contexte, Philippe Jot a rapidement obtenu l'agrément de la direction
départementale du Travail, de l'Emploi et de la Formation professionnelle. Tout comme le
conseil général et la direction des Affaires Sanitaires et Sociales, celle-ci a
contribué à hauteur de 150 000 F au démarrage de l'entreprise. Cette somme a permis de
couvrir une grande partie de l'investissement de départ, soit 220 000 F. Pour son premier
exercice, ISA a réalisé un chiffre d'affaires de 9 MF en parvenant même à dégager un
petit bénéfice tout en embauchant sept personnes à plein temps.
Un an plus tard, elle affichait un taux de croissance de 40 %. La proportion des secteurs
est restée constante, avec la salle, la cuisine, la boulangerie-pâtisserie et
l'hébergement. L'équipe d'ISA est joignable sept jours sur sept. Aucune fermeture
annuelle et portable obligatoire pour au moins un des membres le week-end. Chez ISA, la
disponibilité est de rigueur : plus de 85 % des personnes placées ne disposent pas de
moyens personnels de déplacement.
Pré-recrutement et formation in situ
"Nous avons une demande importante en provenance des établissements 3 étoiles,
ce qui nous a étonnés ! Le poste qui revient le plus souvent est celui de chef de rang.
Nous plaçons du personnel essentiellement pour les banquets", explique le
gérant. Devant l'intérêt des grands établissements, ISA a opté pour la formation des
intérimaires manquant d'expérience ou ayant besoin d'une remise à niveau. Les stages se
déroulent pour la partie théorique sur le site d'ISA et en pratique aux côtés de chefs
de cuisine locaux. Région et conseil général sont impliqués financièrement. "La
première étape de la formation a tout d'abord concerné les intérimaires
boulangers-pâtissiers, explique Philippe Jot. Le taux de réussite s'avère
excellent. Notre projet est donc de former un maximum de personnes. En cuisine, par
exemple, il sévit tellement d'incompétents qui s'improvisent que nous n'aurons aucun mal
à faire valoir de plus en plus notre crédibilité. Grâce à la rigueur de notre
sélection, les échecs sont très rares puisque seul 2 % des missions doivent être
interrompues."
De leur côté, les intérimaires, qui doivent bénéficier de l'accord préalable de
l'ANPE pour s'inscrire chez ISA, ont l'obligation de ne pas y rester plus de deux ans.
Travailler avec de belles enseignes semble avoir plusieurs autres avantages pour ISA :
premièrement, l'assurance d'être payé mais aussi la transparence.
"Avec les chaînes ou les étoilés, nous ne craignons pas que l'on exige de
l'intérimaire de ne pas déclarer la totalité de ses heures. Il est inconcevable que
l'on accepte qu'il fasse 15 heures par jour pour cinq déclarées. Même si elles lui sont
payées globalement "sous la table". Nous tenons justement à ce que toutes ces
personnes en difficulté retrouvent le chemin de leur intégrité professionnelle !",
conclut Philippe Jot.
Heures de travail | Hôtellerie-Restauration | Boulangerie-Pâtisserie | Intérimaire | CDI ou CDD > 6 mois |
||||||
1998 | 105 193 | 59 % | 41 % | 640 | 211 | |||||
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1999 | 150 000 | 65 % | 35 % | 900 | 539 |
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L'HÔTELLERIE n° 2664 Hebdo 4 Mai 2000