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Réservations en ligne

Worldres choisit l'Alsace comme région pilote

Depuis l'automne dernier, le comité régional de tourisme d'Alsace propose un service de réservations directes en ligne, Worldres, destiné avant tout à l'hôtellerie indépendante. L'impact en termes de réservations est pour l'instant minime.

Face à Internet, l'hôtelier indépendant a de quoi se perdre. Créer son site ? Répondre à toutes les offres de guides ou de réservations ? Ou en sélectionner ? Mais lesquelles ? Et la gestion Internet ne va-t-elle pas prendre trop de temps ?
Une des réponses s'appelle Worldres. Fondé aux Etats-Unis en 1995, ce système de réservations on line est une réplique du GDS (Global Distribution System) des grandes chaînes appliquées à l'hôtellerie indépendante. "Nous comptons aujourd'hui 11 000 hôtels et 25 000 Bed and Breakfast dans le monde", chiffre Michel Jannet, managing director de l'antenne française de Worldres, implantée depuis octobre 1999 à Sofia-Antipolis. Worldres a pour fonction essentielle de se placer judicieusement sur les points nodaux du réseau des réseaux - moteurs de recherche, agences de voyages virtuelles, portails, etc. - afin d'assurer une meilleure accessibilité au client internaute dans le joyeux fatras du Web. En France, l'un des premiers portails en question est celui du comité régional de tourisme d'Alsace, dont le site tourisme-alsace.com affichait 120 000 connexions en 1999, selon son responsable marketing Philippe Choukroun : "Notre mission est de faire profiter l'hôtellerie alsacienne, essentiellement indépendante et de petite taille, des moyens offerts à des grandes structures." L'organisme, qui a payé "plusieurs dizaines de milliers de francs ce service personnalisé", a été séduit par deux avantages du système : sa simplicité et l'absence de coût d'inscription pour l'hôtelier (cf. encadré).

Commission sur la réservation
De fait, excepté l'obligation d'être connecté sur Internet, l'établissement se contente de fournir description, photos et tarifs de la nuitée puis indique le nombre de chambres et les périodes de réservation. "Ensuite, toute l'opération se fait automatiquement. L'hôtelier reçoit confirmation de la réservation par e-mail et par Fax." Au passage, Worldres touche une commission comprise "entre 5 et 10 % selon la taille de l'hôtel" sur chaque chambre réservée par son canal. Fin mars, 44 hôtels, majoritairement sur Strasbourg et Colmar, avaient saisi l'opportunité du CRT. Seul bémol, l'efficacité de Worldres n'est guère probante pour l'instant. Interrogée au début du printemps, une demi-douzaine d'hôteliers adhérents attend encore la première réservation. "La mise en place, le suivi sont impeccables, mais je n'ai pas encore eu la moindre réservation", résume Jérôme Leblanc du Captain Hôtel, situé à proximité de l'aéroport de Bâle-Mulhouse. "C'est encore trop tôt pour juger, relativise non sans raison Michel Jannet. Durant la période de Noël, les hôteliers sont pleins et n'ouvrent pas de chambres. Depuis, la période est plutôt calme. Il faut au moins attendre un an pour tirer un premier bilan."

Avoir plusieurs réseaux
A Colmar, Alexandre Bomo, fils du propriétaire du Romantik Hôtel, tient des statistiques précises : environ 6 % de ses réservations se font aujourd'hui par Internet. "On en a eu deux par Worldres depuis un mois. C'est surtout alsanet qui marche très fort."
Car la plupart des hôteliers ne se limitent pas à un unique réseau. "Il faut savoir gérer pour ne pas en avoir trop, mais avoir les bons", souligne l'un d'eux. Certains s'interrogent cependant sur la pertinence de la réservation directe : est-elle adaptée à l'hôtellerie indépendante ? Question de culture sans doute... Les professionnels interviewés privilégient la réservation par requête, qui leur permet de mieux contrôler la disponibilité et surtout de reprendre contact directement avec le client internaute : "Nos chambres sont personnalisées. On peut alors mieux renseigner le client", précise Alexandre Bomo. "L'ordinateur, c'est bien. Les relations humaines, c'est encore mieux", ajoute R. Van Maenen (Hôtel des Rohan, à Strasbourg). Ces résultats timides n'empêcheront pas Worldres France d'entamer une deuxième campagne de recrutement sur l'Alsace : "Le potentiel est d'environ 300 hôtels", estime Michel Jannet qui compte aussi sur l'amélioration de la notoriété de sa marque. Les hôteliers sont prêts à patienter. Il est vrai que le risque financier est nul.

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L'HÔTELLERIE n° 2664 Hebdo 4 Mai 2000