Hérault
Formule de formation originale pour des élèves du lycée professionnel de Saint-Jean-du-Gard et grande première pour le groupe Envergure.
C'est une première pour le groupe Envergure, et
"elle doit permettre de réduire le fossé entre l'Education nationale et le monde
de l'entreprise." Daniel Réolon, responsable des relations écoles et ANPE au
sein du groupe hôtelier français, a le sourire. Après deux ans de travaux
préparatoires en étroite collaboration avec MM. Soulier et Sanchez, deux professeurs du
lycée professionnel Marie Curie de Saint-Jean-du-Gard, le projet est devenu une
opération très concrète. Pendant deux jours, en effet, les 23 élèves de la classe de
première bac pro de ce lycée gardois ont pris en mains la totale responsabilité de
l'hôtel Campanile de Saint-Jean-de-Védas, aux portes de Montpellier.
Auparavant, durant six semaines, Marie-Noëlle et Jack Champion, les responsables de cette
structure de 49 chambres, ont accueilli trois de ces lycéens. Un stage inversé qui
envoyait le cuisinier en salle et les deux jeunes filles plus habituées à la gestion et
au service, du côté des fourneaux. Un principe répété au sein de la dizaine d'autres
Campanile (essentiellement en banlieue parisienne) qui se sont partagé la totalité des
stagiaires mobilisés. "Il s'agissait alors de leur faire découvrir le produit
Campanile ainsi que la façon d'y travailler, poursuit Daniel Réolon. Nos
directeurs y ont été sensibles puisque dans leur majorité ils ont décidé de venir
suivre la conclusion de ce stage à Saint-Jean-de-Védas."
Si les élèves ont largement profité de cette expérience alors que dans leur grande
majorité aucun de leurs précédents stages ne les avaient conduits dans un
établissement de chaîne, les professeurs ont dû également se remettre un peu en
question. Pendant trois jours, ils ont vécu au rythme du Campanile de Roissy.
Expérience payante
Une implication qui a donc abouti à ces 48 heures d'activités en totale autonomie. Du
vendredi matin au dimanche matin, de la réception à la cuisine, de l'entretien des
chambres à l'organisation d'une soirée à thème, les élèves ont tout assumé. "Pour
aller au bout de la démarche, ils devaient se sentir concernés par toutes les facettes
du métier d'hôtelier-restaurateur, et ne pas se contenter d'être productifs dans un
seul secteur comme c'est le cas lors d'un stage traditionnel. Nous avons donc mis en
particulier l'accent sur la gestion et le marketing", souligne Daniel Réolon.
Une soirée antillaise, avec la charge représentée par l'organisation et la promotion, a
permis à ces jeunes de faire la démonstration du savoir-faire acquis. "Ces six
semaines de stage, cela valait bien six mois d'école", reconnaissent-ils
d'ailleurs.
Mais ils n'ont pas été les seuls à apprécier cette formation. "Nos huit
salariés qui ont bénéficié d'un repos imprévu le temps d'un week-end étaient bien
contents de laisser leur place aux élèves", conclut Marie-Noëlle Champion.
J. Bernard
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L'HÔTELLERIE n° 2666 Hebdo 18 Mai 2000