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Toulouse

Trophée du Meilleur jeune sommelier

Cette année, 86 candidats de moins de 26 ans ont concouru lundi 13 mars à Toulouse pour le trophée du Meilleur jeune sommelier et le challenge du Meilleur Cadet de la sommellerie des vins et spiritueux du Sud-Ouest. Depuis la première édition en 1987, l'audience n'a pas cessé de croître et ce challenge pourrait bien s'étendre à toute la France.

En créant en 1987 le concours du Meilleur jeune sommelier des Capitouls, l'Association des sommeliers de Midi-Pyrénées (ASMP) - née officiellement en octobre 1986 - souhaitait récompenser un lauréat pour ses connaissances en vins et spiritueux régionaux et en sommellerie, mais aussi motiver douze établissements de formation de l'académie. En 1991, une nouvelle étape a été franchie. Le concours change de nom et s'enrichit afin de rassembler tous les niveaux de formations professionnelles du grand Sud-Ouest. D'un côté, le trophée du Meilleur jeune sommelier est ouvert aux professionnels inscrits à l'ASMP, ainsi qu'aux élèves en formation (depuis la formation complémentaire, au BTS) ; de l'autre, le challenge des Cadets de la sommellerie est accessible aux étudiants en formation BEP, bac pro, BTNH. Quatre ans plus tard, devant l'écho national du concours, l'ASMP décide d'accueillir des centres de formations hors académie. L'audience s'élargit aux académies de Bordeaux, Montpellier, Dijon, Poitiers. Par ricochet les vins du Sud-Ouest gagnent en notoriété.
"On a voulu d'abord montrer aux jeunes ce qu'était notre métier et dans la mesure où notre association est ancrée à Toulouse, il nous a paru naturel de nous appuyer sur les appellations du Sud-Ouest, et donc sur le Comité interprofessionnel des vins du Sud-Ouest (CIVSO) qui organise le concours avec nous", explique Alain Landolt, président de l'ASMP. Et si l'on s'étonne de l'absence des vins du bordelais, la réponse est simple, "ce vignoble prestigieux n'a pas besoin de nous pour se faire connaître".
La fidélité à la région qui signe l'originalité de la compétition a largement porté ses fruits. "Il y a dix ans, nos vins ne figuraient dans aucun programme scolaire. En outre, ils étaient quasi inexistants sur la carte des restaurants", indique Jacques Tramier, directeur du Comité interprofessionnel des vins du Sud-Ouest. Et de conclure : "Ce n'est plus le cas aujourd'hui. Ce concours au niveau très élevé pour des jeunes de moins de 26 ans récompense des lauréats que l'on retrouve ensuite dans des restaurants prestigieux et qui n'oublient pas nos vins." D'ailleurs, pour cette édition 2000, certains d'entre eux (sommeliers chez Bardet, Guérard, Chibois...) avaient fait le déplacement à Toulouse pour soutenir leurs jeunes confrères.

Une préparation minutieuse
On ne s'attaque pas au concours les mains dans les poches. On le prépare, assidûment. Au programme : connaissance des vins, eaux de vie (armagnac) et liqueurs, produits sur les départements liés au concours ; bases de l'œnologie et connaissance pratique de la sommellerie. Afin de connaître la spécificité de chaque appellation, puisque chacune d'elle repose sur un cépage qui lui est propre, chaque école reçoit douze bouteilles de chaque appellation et s'engage à dispenser un enseignement ciblé. Comme pour son grand frère (le concours du Meilleur sommelier de France), les épreuves finales tendent à se rapprocher au plus près de la réalité du terrain : une table est disposée sur une estrade face au public et au jury (composé de professionnels). Après tirage au sort, les six finalistes (trois par catégorie) se succèdent pour prendre la commande, font des suggestions à partir d'une carte qu'ils découvrent au dernier moment, puis terminent par le service. Les professionnels ont encore une dégustation à l'aveugle de boissons (vins ou spiritueux dont la différence, on l'a vu, n'est pas toujours évidente) et un commentaire de carte des vins truffée de pièges. Dans la salle, le public est particulièrement attentif et solidaire des candidats face à une certaine tension qui se mesure à quelques tremblements de mains. Au silence étonnant qui plane durant les épreuves succède un tonnerre d'applaudissements.

Un concours convivial
Cette année, les épreuves se déroulaient au lycée hôtelier de Toulouse, ceci dans le respect de l'alternance (une année dans un vignoble, une année dans un centre de formation). La convivialité de cet établissement tout neuf, ouvert l'an dernier, a certainement déteint sur l'ambiance générale du concours. La présence de vignerons venus présenter leurs vins apportait un "plus" certain à ce concours, organisé à la perfection.
A 18 heures, les résultats étaient proclamés. Sébastien Rathier du lycée hôtelier de Toulouse remportait le challenge du Meilleur cadet, devant François Nival (élève au même lycée) et Paul Biraben de Biarritz, tous trois en BTNH. Le trophée du Meilleur jeune sommelier a été enlevé par Stéphane Riart de l'hôtel du Palais à Biarritz, très maître de lui durant l'épreuve "en situation". Vincent Giraudbi, des Caves Busquet's à Toulouse et Loic Rival en mention sommellerie à Biarritz se sont classés respectivement second et troisième.
Toulouse a encore été mis à l'honneur en remportant le trophée de la meilleure équipe composée de Sébastien Rathier, François Nival et Adrien Gras.
"Notre ambition dans les années qui viennent est d'ouvrir progressivement le challenge à toutes les régions françaises", ose avouer pour la première fois Alain Landolt. Ce serait en effet une bonne alternative au concours du Meilleur sommelier de France et un sacré tremplin pour les vins du Sud-Ouest, naturellement !
B. Ducasse


Le trophée du Meilleur jeune sommelier a été enlevé par Stéphane Riart de l'Hôtel du Palais à Biarritz, très maître de lui durant l'épreuve "en situation".


Sébastier Rathier du lycée-hôtelier de Toulouse a remporté le challenge du Meilleur cadet.


Cette année, les épreuves se sont déroulées au lycée hôtelier de Toulouse, en présence d'Alain Landolt, président de l'ASMP.

 

1 200 producteurs pour les appellations du Sud-Ouest

Les appellations du Sud-Ouest sont au nombre de 16 dont 9 AOC et 7 VDQS, rassemblées au sein du Comité interprofessionnel, auxquelles s'est joint le Floc de Gascogne (un apéritif blanc ou rosé). Formant une véritable mosaïque de goûts et de couleurs, elles ont en commun leur histoire millénaire et un attachement profond à leur terroir.
Gaillac, Fronton, Madiran, Pacherenc du vic-bilh, côtes de Saint-Mont, (Gers), Lavilledieu, côtes du Brulhois, Marcillac, Estaing, côtes de Millau, Entraygues et Fel, Coteaux du Quercy, plus quatre d'Aquitaine : Jurançon, Béarn, Irouléguy, Tursan auquel s'est ajouté Floc de Gascogne, occupent 1 200 producteurs et 20 négociants pour une production annuelle de 460 000 hectolitres dont 75 % en rouge, 17 % en blanc et 8 % en rosé.


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L'HÔTELLERIE n° 2666 Hebdo 18 Mai 2000


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