Forum du Leaders Club
Les restaurateurs français doivent-ils avoir peur de la mondialisation ? "Non !", ont répondu en chur les intervenants du forum organisé mardi 30 mai par le Leaders Club à l'occasion du salon Restauration Demain au palais des congrès à Paris. Extraits.
Manger chinois, japonais, russe..., des moules frites..., "se faire un Mc Do", toutes ces expressions le prouvent : les concepts font recette. Qu'ils soient américains, asiatiques ou méditerranéens, ils proposent une nourriture étrangère, un produit décliné sous plusieurs formes, le tout replacé dans un décor spécifique. La restauration française, victime de son caractère antidémocratique, serait-elle dépassée ?
Pas forcément une menace
"L'arrivée d'enseignes étrangères ne constitue pas une menace en elle-même,
a expliqué François Dapremont, directeur général de la restauration chez Flo, au
contraire, la concurrence peut apporter un air nouveau." Ou faire l'effet d'un
coup de vent. Implantée sur le marché français depuis les années 1993-1994, la
société italienne Autogrill y réalise un chiffre d'affaires de 1,1 milliard de francs.
"Nous projetons de nous étendre dans les différents univers de la concession et
dans les centres commerciaux", a confirmé son directeur général Jean-Jacques
Isoard. Pour réussir à s'implanter dans une dizaine de pays en moins de trois ans,
Autogrill a appliqué une recette : "Des prestations convergentes mais
différentes selon les pays." "Proposer des idées mondiales : une
atmosphère conviviale, une cuisine de santé", confirme Karl Steppé, président
du groupe Blue Elephant ltd qui n'a pas attendu l'arrivée des concepts "made in
Asia" pour occuper le créneau de la restauration asiatique et indienne en Belgique
et en France, à Paris comme en province. "Nous sommes des francs-tireurs de la
mondialisation. Nous avons proposé un concept innovant sur une niche artisanale. Avec le
Blue Elephant, le client est rassuré par rapport à la cuisine asiatique et nous
répondons à un segment important de la clientèle." En sens inverse, les plus
jeunes de la profession ripostent également.
Les Français se bougent
A Londres, à Chicago, à New York, leurs restaurants tournent bien. "Les 25-35
ans réussissent car ils n'imposent pas coûte que coûte leur vision de la restauration
française. Ils s'adaptent à celle de leurs clients. Ils ont compris ce qu'était un
marché et ils l'occupent", a conclu Didier Chenet.
L. Anastassion
Une partie des intervenants du forum organisé par le Leaders Club mardi 30 mai
dernier.
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L'HÔTELLERIE n° 2669 Hebdo 8 Juin 2000