Accor
Le groupe français va augmenter de 10 % son parc hôtelier en l'an 2000. Pour améliorer la commercialisation de ses établissements, l'entreprise cherche également à nouer des "partenariats" avec de grands voyagistes allemands.
Il y avait foule, mardi
dernier, au Sofitel Paris Forum rive Gauche. L'assemblée générale du groupe Accor qui
s'y déroulait a fait un véritable tabac auprès des actionnaires (177 000 au total).
Individuels (17 %) comme institutionnels français (29 %) ou internationaux (43,4 %) sont
effectivement venus nombreux pour assister à cette réunion annuelle. A croire que chacun
d'entre eux souhaitait finalement entendre les arguments des coprésidents fondateurs,
Gérard Pélisson et Paul Dubrule, et du président du directoire, Jean-Marc Espalioux,
concernant l'évolution du cours de l'action. Et pour cause ! Celle-ci connaît une bien
mauvaise passe, perdant près de 6 % depuis le début de l'exercice 2000.
Les dirigeants de l'entreprise française sont restés, hélas, muets sur ce point. Ils
n'ont pas manqué, en revanche, d'annoncer le lancement officiel du Club des Actionnaires
Accor et de souligner la bonne santé financière de la compagnie. "Les excellents
résultats du groupe en 1999, avec une progression de 18 % du bénéfice net, s'inscrivent
dans une remarquable continuité...", ont ainsi indiqué les deux fondateurs. Et
d'ajouter : "Accor est donc bien engagé sur le chemin d'une croissance solide et
durable et cette dynamique va se poursuivre en s'accélérant." Un point de vue
totalement partagé avec le président du directoire qui a déclaré tabler "sur
une hausse de 10 % au moins du chiffre d'affaires consolidé cette année". Les
perspectives s'annoncent de fait sous les meilleurs auspices pour le leader mondial de
l'hôtellerie économique. A commencer par l'activité hôtelière. "A la fin
avril 2000, nous enregistrons une hausse sensible de nos résultats tant en termes
d'occupation qu'au niveau du revenu par chambre disponible (RevPar). Nous sommes même en
avance par rapport à nos prévisions concernant Red Roof", a d'ailleurs
souligné Sven Boinet, membre du directoire en charge de l'hôtellerie.
De bonnes performances
Les hôtels 4/3 étoiles européens affichent ainsi un taux d'occupation de 60,6 %, un
prix moyen en hausse de 4,4 % et un RevPar à + 5,1 %. Mais mieux encore ! L'hôtellerie
économique sur le Vieux Continent explose avec un taux de remplissage de 70,1 %, le tout
accompagné d'une progression de son prix moyen de 5,6 % et de 7 % pour le RevPar. Des
performances d'ores et déjà satisfaisantes qui devraient encore monter en puissance au
cours des prochains mois. D'autant plus vite "qu'Internet et le nouveau système
de réservation hôtelière vont nous permettre d'accroître nos parts de marché",
a du reste confié Jean-Marc Espalioux.
Le Web va de fait "révolutionner" la commercialisation des établissements
hôteliers du groupe (3 314 unités à la fin février) notamment sur le créneau
économique (plus de 2 000 hôtels existent sous les marques Ibis, Formule 1, Etap Hôtel,
Motel 6, Red Roof). Jusqu'à maintenant, la grande majorité de ces enseignes ne pouvait
pas en effet supporter les coûts de distribution. Aujourd'hui, la Toile va changer la
donne.
Recherche partenaires allemands
Considérant en outre "bénéficier d'une avance de dix ans dans l'hôtellerie
économique, le segment le plus rentable (rentabilité des capitaux employés de 14,3 % en
1999), le moins gourmand en capitaux et le moins sujet aux variations cycliques",
Accor entend évidemment poursuivre son développement sur le créneau du 0 au 2 étoiles.
"Ibis jouit d'un potentiel de croissance extrêmement fort", a ainsi
expliqué Sven Boinet. Tablant sur une augmentation du parc hôtelier d'environ 10 % par
an en 2000 et 2001 (477 projets représentant 60 000 chambres, actuellement en cours), la
compagnie réservera bien entendu une place prépondérante aux enseignes économiques :
271 ouvertures sont d'ores et déjà programmées d'ici à 2003. Reste qu'Accor n'envisage
pas d'acquisitions majeures, mais plutôt des rachats de réseaux moyens à vocation
régionale. "Nous n'y sommes pas obligés !", a avoué le sourire aux
lèvres Jean-Marc Espalioux, précisant aussitôt que "la politique du groupe
s'orientait vers de grands partenariats, tant dans le secteur des loisirs que des affaires".
Des partenariats qui n'ont bien sûr qu'un seul et unique objectif : améliorer la
commercialisation des hôtels du groupe Accor. Après des alliances conclues avec Air
France et Go Voyages dans l'aérien, la SNCF sur les rails (train + hôtel), American
Express à propos des programmes de fidélité, etc., l'entreprise veut rapidement
finaliser une "entente cordiale" avec de grands voyagistes allemands. Tout comme
elle espère "nouer un important partenariat technologique" pour Carlson
Wagonlit Travel.
C. Cosson
"Internet et le nouveau système de réservation hôtelière vont nous
permettre d'accroître nos parts de marché", a confié Jean-Marc Espalioux.
Restauration SNCF et Compagnie des Wagons-LitsInterrogé lors de l'assemblée générale sur le problème de la restauration à bord des trains, Jean-Marc Espalioux a déclaré en susbtance : "Le ministère des Transports espère renouer le lien, mais la situation s'apparente un peu à une mission impossible." Le conseil d'administration de la SNCF, réuni mercredi 31 mai, a lui-même "donné mandat" à l'entreprise pour procéder à un appel d'offres européen. |
Enseigne | 1997 | 1998 | 1999 |
---|---|---|---|
Sofitel | 63,7 | 62,8 | 63,6 |
Novotel | 65,1 | 64,3 | 66,2 |
Mercure | 61,7 | 61,2 | 60,8 |
Ibis | 70,7 | 71,2 | 72,5 |
Etap Hôtel | 70,8 | 74,0 | 77,9 |
Formule 1 | 70,9 | 73,2 | 76,1 |
Red Roof Inns | - | - | 72,8 |
Motel 6 | 64,6 | 64,5 | 65,0 |
Segment | Taux | Prix | RevPar | |
---|---|---|---|---|
d'occupation | moyen | |||
Hôtellerie affaires et loisirs | 65,8 | + 2,9 | + 3,4 | |
Hôtellerie économique | 75,4 | + 4,0 | + 7,4 | |
Red Roof (en dollars US) | 72,8 | + 1,4 | + 2,6 | |
Motel 6 (en dollars US) | 65,0 | + 5,4 | + 6,1 |
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L'HÔTELLERIE n° 2669 Hebdo 8 Juin 2000