Hôtellerie niçoise
Décidément cette année continue d'afficher des résultats excellents pour l'hôtellerie niçoise.
Le mois d'avril a encore permis des progrès, tant au niveau de la fréquentation, que de celui des prix moyens. Ainsi le cumul sur les quatre premiers mois de l'année apparaît encore plus positif.
Toutes catégories
confondues et sur le cumul des quatre premiers mois, l'hôtellerie niçoise atteint un
pourcentage d'occupation de 64,1 % contre 57,2 % l'année précédente, et un prix moyen
TTC à 564 francs contre 498 francs. En termes de fréquentation, c'est la catégorie
"Supérieur" (équivalent au 3 étoiles) qui est en tête des progressions : +
16,6 % à 60,1 %, suivie de la catégorie "Prestige" (équivalent au 4 étoiles)
+ 12,2 % mais avec un pourcentage de fréquentation plus élevé à 69,3 %, puis la
catégorie "Luxe" + 10,2 % à 62,7 %, tandis que la progression de la catégorie
"Confort" (équivalent au 2 étoiles) est moins marquée + 6,4 % à 64 %. Les
raisons de ces bons résultats sont nombreuses : la clientèle étrangère continue à
progresser plus que la clientèle française, qui ne diminue pas pour autant. Les
congrès, séminaires et autres réunions professionnelles se sont multipliés, les
manifestations traditionnelles ont remporté le même succès (carnaval par exemple) alors
que d'autres ont permis de gagner des visiteurs (championnat du monde de patinage
artistique notamment). L'évolution des prix moyens est différente : les "Luxe"
font un bond à + 15 % (774 francs), puis les "Prestige" à + 12 % (509 francs),
suivis des "Confort" à + 7,1 % (317 francs) et les "Supérieur" à +
5,3 % (403 francs). D'autres chiffres permettent de démontrer le dynamisme de
l'hôtellerie niçoise. Ainsi les 18 hôtels figurant dans la catégorie "Luxe"
représentent un chiffre d'affaires hébergement cumulé, toujours au 30 avril 2000, de
138 MF contre 104 MF l'année précédente. Pour les 12 hôtels "Prestige", on
atteint 53 millions de francs au lieu de 40 millions de francs en 1999.
Pour expliquer ces prix moyens en hausse, il faut remonter aux années 1992 à 1997
pendant lesquelles une fréquentation en chute libre avait conduit les hôteliers à
baisser leurs prix.
Le jeu normal de l'offre et de la demande, qui est aujourd'hui à l'avantage des
hôteliers, leur permet d'appliquer des prix plus en rapport avec la qualité de leurs
prestations.
A ce propos, il faut saluer le dynamisme de l'hôtellerie niçoise qui, même dans les
années difficiles, a poursuivi ses efforts de rénovation et de modernisation, tout en
prenant en compte les différentes obligations liées aux mises aux normes, et notamment
en ce qui concerne la sécurité incendie (près de 300 millions d'investissements
réalisés ces huit dernières années). Les bons résultats de l'hôtellerie niçoise,
qui devraient s'accélérer tout au long de l'année 2000, vont permettre aux hôteliers
de rembourser leurs dettes, reconstituer leur trésorerie, poursuivre une politique
ambitieuse d'investissements et prendre en compte financièrement les évolutions
sociales.
A noter que le développement d'Internet oblige les hôteliers à de nouveaux
investissements, tant au niveau matériel qu'humain, qui seront mieux
"digérés" en période de "vaches grasses". Si toutes les catégories
progressent grâce à une situation économique plus favorable, il demeure quelques
différences hôtel par hôtel.
Les hôtels indépendants et familiaux disposant d'un nombre de chambres modeste ; pour
autant, ils ne prennent pas en compte les nouveaux moyens de promotion et de
commercialisation, et profitent dans un moindre registre du boom économique.
C'est une nouvelle fois la démonstration évidente qu'attendre les touristes ne suffit
pas. La clientèle de passage est aujourd'hui en diminution. Le grand défi de cette
hôtellerie n'est pas tant les moyens d'accéder à la réservation à l'échelle
planétaire, mais plutôt la volonté de changer certaines habitudes.
C. Roussel
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L'HÔTELLERIE n° 2670 Hebdo 15 Juin 2000
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