Fédération du Puy-de-Dôme
Réélu après deux ans d'absence à la présidence de la Fédération départementale des syndicats de l'hôtellerie du Puy-de-Dôme, Georges Julien reprend la tête des professionnels au moment où la région doit connaître l'ouverture de Vulcania et l'arrivée à Clermont-Ferrand d'un complexe de cinéma avec, dans son sillage, 1 000 places de restaurant.
Georges Julien revient à la présidence de la Fédération des syndicats de l'hôtellerie du Puy-de-Dôme qu'il a occupée de 1990 à 1998. Il succède à Maurice Roche "qui a accompli du bon travail". Retiré des affaires depuis quelques mois, Georges Julien souhaite avoir plus de temps pour défendre la profession. Tout d'abord, dans un rapide tour d'horizon des problèmes, il aborde la question, toujours présente, du taux de TVA pour la restauration. Avec l'impression que les choses traînent en longueur, Georges Julien "sent que la base se montre plus extrémiste pour réclamer un taux de 5,5 %, écartant par-là même la solution intermédiaire à 14 %, préconisée par certains responsables syndicaux". Sur la réduction du temps de travail, le président reconnaît que la profession "ferme les yeux pour l'instant. Mais on ne voit pas comment intégrer cette nouvelle donne avec, par exemple, un seul salarié. Les grandes affaires trouveront des solutions. Les plus petites auront besoin de conseils et d'explications que nous nous efforcerons de leur apporter". Dans le domaine réglementaire, c'est la même chose pour les normes d'hygiène. "Nous allons extraire, avec la direction départementale de la consommation, de la concurrence et de la Répression des Fraudes, les principaux sujets pour les expliquer aux adhérents qui dirigent des petits établissements." "L'hygiène reste lourde à gérer, surtout pour les entreprises dans des localités éloignées des centres de distribution."
"Ne pas traîner des pieds"
Le président Julien évoque aussi l'ouverture de Vulcania prévue pour mai 2001 et la
Certification Auvergne qui l'accompagne pour labelliser les établissements au top niveau
du confort, de l'accueil, et du service. "J'encourage tout le monde à déposer
une demande, même si la grille de classification reste très élevée." Comme
les hôtels appartenant à des chaînes sont exclus de la Certification Auvergne, Georges
Julien vient d'adresser un courrier au conseil régional, propriétaire du label, lui
demandant de revoir cette question. "Je ne vois pas pourquoi certains
établissements seraient exclus de cette démarche, pourquoi on diviserait le parc en deux
et pourquoi on laisserait de côté des hôtels de qualité." Malgré tout, le
président Julien reconnaît que certaines normes de la charte "ont pour le moins
besoin d'explications, car elles ne sont pas forcément aussi contraignantes que certains
le pensent". Il cite, par exemple, l'obligation de servir le soir jusqu'à 22
heures. "Il ne s'agit pas de garder toute une brigade en cuisine, mais de façon
plus pragmatique, d'offrir quelque chose à manger au touriste, comme une assiette froide
ou une omelette, au lieu de renvoyer le client. L'hôtellerie indépendante ne doit
pas traîner des pieds, et éviter ainsi l'arrivée massive de chaînes. Elle doit savoir
s'adapter sans pour autant se lancer benoîtement dans une aventure qui pourrait se
révéler ruineuse."
Vers un boom de la restauration
Car Georges Julien reconnaît que les investissements ne sont pas toujours aisés pour
l'hôtellerie indépendante, compte tenu du manque de liquidité et de l'âge moyen des
exploitants. "Nous allons continuer à travailler pour mettre en place un système
de cautionnement." Sur l'arrivée d'un complexe de cinéma en périphérie de
Clermont-Ferrand, avec quelques grandes enseignes de la restauration comme Hippopotamus ou
Trois Brasseurs, soit quelque 1 000 couverts supplémentaires, Georges Julien estime que "cela
va déshabiller un peu le centre-ville, mais surtout attirer une clientèle des zones de
campagne alentours, qui avait abandonné les sorties à cause des difficultés de
stationnement. Je ne suis donc pas sûr que cela soit une catastrophe, comme certains le
prédisent". Quand les hôtels se sont multipliés en périphérie, il y a une
dizaine d'années, après le contrecoup du début, le marché s'est bien ressaisi. Et le
centre-ville, aujourd'hui, enregistre ses meilleurs résultats depuis 20 ans. Il se
pourrait qu'un scénario similaire se reproduise pour la restauration. D'autant plus que
l'arrivée de Vulcania, du nouveau centre des congrès de la ville, du Zénith et de la
Grande Halle pour les foires, sont des atouts supplémentaires pour faire éclore de
nouvelles clientèles.
P. Boyer
Georges Julien : "80 % des professionnels savent s'adapter au marché et
se remettre en question."
Vos commentaires : cliquez sur le Forum des Blogs des Experts
L'HÔTELLERIE n° 2670 Hebdo 15 Juin 2000