Dordogne
Repris par de jeunes gens motivés, l'hôtel-restaurant La Charmille a joué de malchance. Une semaine après son ouverture, les tempêtes de fin d'année 1999 l'obligent à fermer. Un démarrage délicat.
Le 20 décembre
dernier, Rémi David et Sergio Azarat ouvrent les portes de l'hôtel-restaurant qu'ils
viennent d'acheter à Antonne en Dordogne. 7 jours plus tard, la tempête qui frappe la
France oblige l'établissement à fermer de nouveaux ses portes pendant 10 jours, faute
d'électricité. "Nous avions prévu une grande soirée pour le réveillon du
nouvel an, nous avions fait rentrer de la marchandise que nous avons perdue. Dans notre
parc de 7 000 m2, nous avons eu pas mal de dégâts, les arbres ont été arrachés. Nous
avons dû dépenser 30 000 francs pour son nettoyage. Quand on démarre, ce genre
d'imprévu est difficile à supporter", explique Sergio Azarat. Les deux
associés comptaient sur les fêtes de fin d'année pour faire revenir la clientèle dans
leur établissement, resté fermé près de six mois pour être remis aux normes. Malgré
ce démarrage difficile, les propriétaires de La Charmille restent confiants. Il faut
dire qu'ils ont pris le temps de préparer leur affaire.
"Nous avions tous les deux envie de nous mettre à notre compte. Nous cherchions
un hôtel plutôt dans le sud de la France jusqu'au moment où nous avons découvert la
Dordogne. En poste à Lyon, j'ai alors appelé toutes les agences immobilières de la
région et nous avons assez rapidement trouvé La Charmille. Entre la première visite de
l'établissement et l'ouverture, six mois ce sont écoulés." A 27 ans, Sergio
Azarat a déjà travaillé dans plusieurs établissements réputés comme chef de rang.
Responsable financier dans une entreprise, Rémi David amène sa compétence en gestion. "Nous
sommes complémentaires. Pour convaincre des partenaires financiers, nous avons pu monter
un business plan précis."
Rester ouvert toute l'année
Sur un investissement de 3 MF dont un million en travaux de réfection (électricité,
alarme, cuisine, relookage de l'ensemble), l'apport personnel des nouveaux propriétaires
représentait la moitié du total. "C'est le genre d'argument qui aide à
convaincre les banques. En fait, nous sommes 4 associés. Les 2 autres sont des
partenaires financiers." Installée en bordure de la RN 21, La Charmille est une
belle bâtisse qui attire une clientèle de passage et quelques touristes en transit qui
restent 1 ou 2 nuits. L'objectif des nouveaux propriétaires, qui emploient 7 salariés et
2 apprentis, est de séduire une clientèle régionale plus nombreuse pour pouvoir rester
ouverts toute l'année. "Nous préparons actuellement un mailing que nous allons
faire circuler dans les entreprises de Périgueux et environs. Nous avons également
édité des petits dépliants de présentation que nous avons mis dans les offices de
tourisme et chez les organisateurs de séjours", ajoute Sergio Azarat. Avec 14
chambres en service sur les 20 que compte l'hôtel, La Charmille n'a pas les capacités
d'accueillir tous les clients d'un autocariste, mais l'établissement peut travailler avec
les voyagistes au niveau du restaurant. Aux fourneaux, le chef, Dominique Barbeyrol
propose une cuisine traditionnelle aux accents locaux. Le restaurant a une capacité de 90
couverts et sert en moyenne entre 20 et 30 repas par jour avec des menus de 60 à 165
francs. "Ces chiffres ne sont pas vraiment significatifs car nous avons ouvert cet
hiver. La saison touristique devrait permettre de monter en puissance", espère
Sergio Azarat.
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L'HÔTELLERIE n° 2674 Hebdo 13 Juillet 2000