Languedoc-Roussillon
A la veille de la saison touristique, les professionnels recherchent désespérément 1 500 saisonniers.
La situation est jugée catastrophique par certains restaurateurs.
L'Umih Languedoc- Roussillon et l'ANPE viennent de signer un accord.
En augmentation de 20 % sur les quatre premiers mois de l'année, les offres d'emploi concernant les métiers de l'hôtellerie et de la restauration traduisent les difficultés que rencontrent les professionnels du Languedoc-Roussillon pour recruter. "A l'heure actuelle, sur les 15 000 postes saisonniers proposés, la moitié seulement a trouvé preneur, et dans le seul département de l'Hérault, ce sont 4 500 candidats qui font défaut", explique Francis Attrazic, le président de l'Union des métiers et des industries de l'hôtellerie (Umih). D'où la nécessité de tout faire pour enrayer ce qui pourrait bien aboutir à une crise sérieuse pour les professionnels régionaux. "Nous saisissons toutes les opportunités qui nous sont offertes pour attirer les jeunes vers nos métiers", ajoute le président régional de l'Umih. Au terme de ce partenariat, l'ANPE a donc pour mission d'effectuer une évaluation et un suivi des demandeurs d'emploi dans le but de leur offrir une formation adaptée au besoin des professionnels. "Cette qualification permettra entre autres de mieux rémunérer ces futurs salariés et de corriger notre image auprès des jeunes notamment", poursuit Francis Attrazic.
Une image qui doit évoluer
Jugé peu attractif au niveau financier, le secteur souffre aussi d'une mauvaise image
liée avant tout à la pénibilité du travail. "Je préfère quitter la
restauration pour un emploi de caissière car c'est un métier trop difficile",
assure ainsi une jeune serveuse. "Si les rémunérations que nous proposons sont
plus faibles qu'ailleurs, c'est parce que nous sommes pénalisés par des problèmes
fiscaux, TVA en tête", rectifie Francis Attrazic. Et sur le terrain,
l'inquiétude monte face au manque de bras. "Dans certains établissements, c'est
la moitié des équipes qui manque et, face aux difficultés de recrutement, certains
envisagent d'avoir recours au travail au noir", avance un restaurateur
héraultais. "Le turn-over est plus important que jamais et nous avons le plus grand
mal à constituer nos équipes", renchérit un autre professionnel. Dans le
département de l'Hérault, où une politique volontariste avait déjà été mise en
place, les problèmes n'ont pas changé. "Je m'étais engagé à placer 400
personnes cette année et je ne les ai pas", commente pour sa part Jacques
Mestre, le président de l'Umih dans le département de l'Hérault. Pourtant la région
s'apprête à accueillir plus de 2 millions de touristes cet été.
Au terme du partenariat avec l'Umih, l'ANPE a pour mission de suivre les
demandeurs d'emploi dans le but de leur offrir une formation adaptée au besoin des
professionnels.
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L'HÔTELLERIE n° 2674 Hebdo 13 Juillet 2000