Bourse Evian/Badoit 2000
Cette bourse créée par le groupe Danone est une porte ouverte à la création d'entreprise pour des jeunes en 2e année de BTS hôtelier. Cette année, 2 élèves du lycée du Touquet ont empoché le 1er prix avec un concept de restauration à petits prix, tournant autour de la pomme de terre.
Lancée en 1982, la bourse
Evian/Badoit a consacré jusqu'en 1995 des concepts novateurs mais qui n'étaient pas
forcément réalisables. Depuis 1996, le principe a évolué vers la faisabilité. "Cette
nouvelle version se veut un soutien à la création d'entreprise, elle s'adresse aux
jeunes en 2e année de BTS des lycées publiques ou privés sous contrat. Cette opération
a en effet lieu en étroite collaboration avec l'Education nationale", souligne
Paul Loridant, responsable de la bourse au sein du groupe Danone. Les candidats, aidés
dans leur tâche par leurs professeurs, ont plusieurs mois pour monter un dossier qu'ils
transmettent d'abord par courrier. Cette année, 28 dossiers ont été reçus (contre 13
en 1999). Les 6 meilleurs restent en lice. A ce stade, ces 6 projets sont déjà assurés
de bénéficier d'une somme de 10 000 F chacun versée par Evian/Badoit et de 5 000 F
offerts par la BNP. Les candidats retenus vont également pouvoir suivre une session de
Formation complémentaire d'initiative locale (FCIL) sur la création d'entreprise, mise
en place par le ministère de l'Education nationale et le rectorat de l'académie de
Paris, au lycée hôtelier Jean Drouant. L'ultime étape de la bourse consiste ensuite
pour ces jeunes à soutenir oralement leur dessein devant un jury composé de
représentants du ministère de l'Education nationale, de la FCIL, de l'Agence pour la
création d'entreprise, de la BNP et d'autres personnalités du monde de l'hôtellerie et
du groupe Danone.
Au terme des soutenances, les 6 projets obtiennent un nouvel encouragement financier en
fonction du classement. Le grand vainqueur reçoit 7 000 F supplémentaires, le 2e 5 000
F, le 3e 4 000 F, le 4e 3 000 F et les 5e et 6e 2 000 F, sommes attribuées par
Evian/Badoit naturellement. Quant aux lycées participants, ceux-ci touchent une
"taxe d'apprentissage" d'un montant de 3 500 F chacun.
Et patati et patata
C'est le 23 juin dernier, dans les salons de l'Hôtel Nikko, à Paris, que nos créateurs
d'entreprise en herbe ont défendu le canevas d'un restaurant à petit budget. La
faisabilité, répétons-le, est un élément essentiel de la démarche (voir encadré).
Pauline Vanbremeersch et Guillaume Debrabant, du lycée hôtelier du Touquet, ont
remporté le challenge 2000 avec un concept portant sur la pomme de terre.
L'idée existe déjà. Dans le Périgord, où un ami de nos vainqueurs a déjà ouvert
avec succès deux restaurants du même type, ou encore à Béthune (La Pataterie) et à
Lille (La Robe des Champs). La "base du repas repose sur une grosse pomme de terre
cuite au four garnie de spécialités des régions françaises et du monde entier",
expliquent les lauréats. Quant à l'établissement, qui serait situé dans une ville du
Pas-de-Calais de 40 000 habitants, il devrait offrir un cadre "chaleureux, à
ambiance variée où l'on a la possibilité de manger rapidement si on le désire avec, au
final, une addition très raisonnable". De l'ordre de 62 à 93 F. Pauline et
Guillaume ont cherché tous les moyens de rationaliser le service. Ainsi, ceux-ci veulent
mettre sur table des plateaux "de porcelaine" comprenant outre le plat,
la salade d'accompagnement, une boule de pain, l'assiette de fromages ou le fromage blanc
ainsi que le dessert au choix. Au programme : une quinzaine de recettes. Quant au nom de
baptême retenu pour l'affaire, ceux-ci, après une étude auprès de leur entourage, ont
retenu Patati-Patata. "Il rappelle le thème du restaurant, il est facile à
retenir et fait sourire les gens quand on en parle", avouent-ils. Nos futurs
professionnels ciblent une clientèle de bureau le midi, mais aussi les étudiants, et une
clientèle plus familiale le soir. Ils ont en vue un restaurant tunisien qui a fermé
boutique mais dont le prix de vente inclut une bonne partie du matériel nécessaire à la
création de Patati-Patata. Le plan de financement atteint 430 000 F avec un capital de
200 000 F. Quant au tableau prévisionnel, avec un ticket moyen fixé à 85 F TTC, il
laisse entrevoir un chiffre d'affaires HT de 1 063 543,20 F la première année d'exercice
(42 places en salle) avec une augmentation de l'activité de 20 % la deuxième année puis
30 % la troisième année (après des travaux d'agrandissement possibles en cave, 45
places assises supplémentaires potentielles). Pauline et Guillaume ont estimé la
rentabilité de leur entreprise à 9 284 repas/an. Les promesses du succès ? Pour eux, ce
projet "associe le besoin d'authenticité par la présentation de la pomme de
terre à son état naturel et la vie moderne, qui demande un service plus rapide et
simplifié". Intéressant.
S. Soubes
Les modalités de participation
Les projets doivent porter exclusivement sur des restaurants ou des restaurants liés à l'hébergement. Sont exclus les projets de fast-food et de sandwicherie. Il s'agit, précise-t-on encore, de projets de créations ou de reprises situés exclusivement en France métropolitaine. Les principaux critères de sélection : la cohérence et la faisabilité. Le jury prenant en compte, notamment, le réalisme, la motivation de porteurs de projets, la pertinence commerciale et technique, la mise en exploitation rapide et la rentabilité.
Contacts :
Paul Loridant, délégué national bourse Evian/Badoit, SA Evian,
22, avenue des Sources, 74503 Evian.
Tél. : 04 50 26 82 34
Les lauréats 2000 * 1er : Pauline Vanbremeersch et Guillaume Debrabant, lycée du Touquet * 2e : Alexandre Geoffroy, lycée de Bordeaux-Talence * 3e : Florent Branchu et Sébastien Renaudin, lycée Jean Quarré à Paris * 4e : Christelle Rince et Frédérick Boucard, lycée hôtelier de Saint-Nazaire * 5e : Jonathan Seeleuthner et Yvain Rollot, lycée de Villers-les-Nancy * 6e : Nadia Zilliox et Sébastien Scheeg, lycée de Strasbourg-Illkirch Le parrain de l'édition 2000 de la bourse Evian/Badoit était André Daguin, président de l'Union des métiers des industries hôtelières (Umih). La remise des prix a eu lieu en présence d'Yves Buchsenschutz, directeur division Sources européennes du groupe Danone, de M. Bringuier, directeur développement Evian-Volvic et de Bertrand Minighetti, directeur commercial CHD Evian-Volvic. |
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L'HÔTELLERIE n° 2675 Hebdo 20 Juillet 2000